BSkyB, maître de la TV payante, lutte contre la concurrence

radmau

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26/5/08
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Du football matin, midi et soir. Grâce à la retransmission des matches de la Premier League anglaise, l'équivalent de la Ligue 1, le bouquet satellite britannique BSkyB règne en maître depuis une vingtaine d'années sur la télévision payante au Royaume-Uni. Pourtant, malgré l'annonce, jeudi 2 mai, d'un bénéfice d'exploitation en hausse de 5,1 %, à 994 millions de livres (1,174 milliard d'euros), et de ventes en augmentation de 6 %, à 5,38 milliards de livres (6,36 milliards d'euros) sur les neuf premiers mois de son exercice, la compagnie d'Osterley, dont le magnat américain Rupert Murdoch est l'actionnaire de référence, ne peut plus se permettre de se reposer sur ses lauriers.

En effet, le géant britannique des télécommunications BT vient chasser sur ses terres. Profitant du retrait de l'américain ESPN, filiale de Walt Disney, du marché britannique, BT a raflé les droits de diffusion de 38 matches de la Premier League par saison sur trois ans. Certes, en 2013-2014, BSkyB diffusera 116 matches. Mais son nouveau rival représente une menace réelle à sa prééminence dans un secteur qui a connu une croissance exponentielle, et ce à l'échelle planétaire.

Le coup est rude pour le bijou de la couronne Murdoch. Car la rivalité de BT est bien plus dangereuse que celle d'ESPN. "C'est un formidable concurrent en raison de la taille de son bilan, de son bonne image de marque sur le marché domestique et de ses techniques sophistiquées de marketing", souligne le consultant londonien Screen Digest. L'objectif du nouveau venu est simple : se servir du foot comme produit d'appel pour mieux vendre son triptyque Internet- télévision-haut débit.

Par ailleurs, le rachat en avril par Liberty Media, le plus gros câblo-opérateur du monde, de Virgin Media, numéro deux du secteur de la télévision payante britannique qui diffuse douze chaînes sportives, ne peut que renforcer la concurrence en ces temps difficiles.

DYNAMISME ET SYNERGIES

Face à ce double défi, BSkyB ne manque toutefois pas d'atouts. Tout d'abord, à l'inverse de BT, géant aux lourdes structures, le bouquet murdochien se comporte en PME dynamique et réactive. La firme a déjà pris les devants, en témoignent la récente nomination de David Beckham au poste d'ambassadeur de Sky, l'accord sur la distribution de films réalisés par des studios indépendants, le sponsoring du cyclisme amateur ou le rachat de la filiale britannique de Telefonica.

Enfin, au milieu de cette foire d'empoigne, BSkyB peut compter sur les synergies à l'intérieur de l'empire Murdoch, présent dans l'audiovisuel aux Etats-Unis, en Australie, en Italie et à Hongkong.

Reste le facteur James Murdoch. Au cœur du scandale des écoutes téléphoniques pratiquées par la rédaction du News of the World, le dauphin pressenti de Rupert-le-magnifique a quitté la présidence de BSkyB. Mais le maintien de "Monsieur Fils" au conseil d'administration - au poste de directeur non exécutif - dégage un fort parfum de népotisme. Or, de nos jours, les investisseurs institutionnels se méfient des sociétés cotées contrôlées par une dynastie familiale.


Lemonde
 
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