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DZSatien Expert
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Le groupe Canal+ connaîtra-t-il la deuxième grève de son histoire dans quinze jours? Pour dénoncer la dégradation des conditions de travail, la multiplication des burn-out et les réductions d'effectif, tous les syndicats à l’exception de l’Unsa avaient au départ déposé un préavis de grève pour jeudi.
Un préavis qui a finalement été repoussé à «dans quinze jours», ont indiqué ce mercredi à 20 Minutes les syndicats signataires (la CFDT, la CFE-CGC et la CGT). Cette semaine, ils ont discuté avec la direction du groupe pour trouver des solutions aux tensions latentes de ces derniers mois. «La réunion de mardi avec la direction de Canal+ n’a rien apporté de concret. Trois pages de propositions nous ont été fournies, exposant des mesurettes comme "favoriser des réunions d’équipe régulières"», s’exaspère l’intersyndicale avant d’ajouter: «Mais nous avons décidé de laisser une dernière chance à la direction pour qu’elle puisse formuler de véritables solutions.» Si jamais les nouvelles propositions ne sont pas satisfaisantes, cette nouvelle grève, historique pour le groupe qui n’en a connu qu’une en trente ans d’existence, aura bien lieu. «Si les salariés réclament une action forte, il y aura une action forte», préviennent les syndicats. Environ 3.500 personnes sont concernées. Contactée par 20 Minutes, la direction du groupe Canal+ n’a pas encore répondu à nos sollicitations.
Pauses quotidiennes de 45 minutes, salaires «à la tête du client»
Concrètement, les syndicats s’inquiètent de «licenciements abusifs». «On n’est pas loin des dix licenciements par mois», nous indique-t-on. Les salaires posent également problème. «Cela fait plusieurs années que nous n’avons plus d’augmentation générale. C’est à la tête du client. On se retrouve avec des disparités de salaires très importantes», poursuit l’intersyndicale. Les grilles de salaire du groupe n’ont «pas été réévaluées depuis de nombreuses années, aussi bien pour les intermittents que pour les permanents». Pour les dix ans de Canal+, la grille a été renégociée jusqu’à 19 ans d’ancienneté, puis plus rien.
Chez les cadres, les syndicats ont par ailleurs observé une multiplication des burn-out, et dénoncent un mal-être qui ne peut plus durer. Une situation qui se retrouve également dans les centres d’accueil téléphoniques (ceux qui n’ont pas été délocalisés) où les salariés ont droit à une pause quotidienne de 45 minutes depuis deux ans, contre 1h30 auparavant. Depuis ce changement, «le taux d’absentéisme est passé de 5-6% à 20%», s’alarme l’intersyndicale.
«Toute la vitrine de Canal+ est faite par des prestataires»
Autre problème, l’externalisation d’une grande partie des émissions du groupe. «La Nouvelle Edition est faite par une société extérieure. Tout comme Le Grand Journal, Le Before, Le Petit Journal. Toute la vitrine de Canal+ est faite par des prestataires, il faut que ça revienne. On a des locaux», dénonce l’intersyndicale. Il est ainsi peu probable que les journalistes et animateurs vedettes du groupe se montrent solidaires en cas de grève.
«Cyril Hanouna [sur D8, qui appartient au groupe Canal+] a sa propre société de production et vend un package à Canal+. Il n’est pas salarié direct. Ceux qui sont dans son cas ne suivront pas le mouvement», poursuit l’intersyndicale. Par ailleurs, elle estime qu’il est peu probable que l’antenne pâtisse d’une grève même si les techniciens se mobilisent: «Des prestataires extérieurs peuvent gérer momentanément la diffusion. C’est une situation qui peut arriver.»
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Source : 20 Minutes
