Med 1 TV accusée de racisme envers la communauté noire

radmau

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Les propos racistes ne seront-ils plus tolérés à l’antenne des chaînes marocaines ? Début septembre, Medi1 a reçu un avertissement officiel du Conseil Supérieur de la Communication Audiovisuelle pour avoir diffusé une émission où une femme répétait plusieurs fois le mot « azziya ».

La nouvelle est passée relativement inaperçue, pourtant c'est vraisemblablement une première. Medi1 TV a reçu un avertissement officiel, paru au bulletin officiel pour avoir diffusé, dans son émission « Ouakila Houa » du 10 juillet des propos racistes. « La société « MEDI 1 SAT » a enfreint les dispositions de son cahier de charges en ce qui concerne les obligations relatives à la maîtrise d’antenne et au respect de la dignité humaine », a estimé le Conseil Supérieur de la Communication Audiovisuelle, le 5 septembre.
Ce jour là, le 10 juillet, dans l’émission de caméra cachée, on a fait croire à une femme que son mari la trompait avec une femme à la peau noire. Hors d’elle, cette femme a tenu des propos manifestement racistes. « C’est tout ce qu’il a réussi à faire, il m’a échangé avec une noire, une noire… Il faut voire comment elle est … son état. S’il avait juste pris une femme aux yeux bleus, blonde et belle, j’aurais compris et j'aurais dis que le pauvre cherchait la beauté », avait-elle dit en arabe. En fait de « noir », le mot « azziya » a été répété plusieurs fois et pourrait être traduit par « négresse ».
Lutte contre le racisme ?
Cette décision du CSCA a tout l'air d'une première nationale. Dans ses réponses aux questions du Comité des nations unies pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, le Maroc s’était révélé incapable de citer une seule mesure prise pour protéger les Subsahariens du racisme. Quelques jours à peine après la décision CSCA de lancer un avertissement à Medi1 TV, le CNDH a publié son rapport appelant à la fondation d’une nouvelle politique migratoire marocaine mais il a souligné le fait que les étrangers sont protégés par l’ensemble des garanties constitutionnelles, notamment contre la discrimination.
Medi1 TV a été la seule chaîne à recevoir un avertissement du CSCA, cet été, pourtant 2M était également pointée du doigt par l’AMDH. Le 3 juillet, l’émission hebdomadaire « Moubacharatan maâkoum », « qui devait débattre de la fermeture des frontières entre le Maroc et l’Algérie s’est transformée en un lieu de dénigrement des Subsahariens », estimait l’AMDH dans un communiqué. La chaîne s’était pourtant positionnée clairement pour un débat apaisé sur la question migratoire, le 14 novembre 2012, dans le cadre de la même émission, suite à la très polémique une de Maroc Hebdo « Le péril noir ».

Propos racistes contre discrimination
Celle-ci, plus violente encore que les propos tenus sur Medi1 TV. Les mots apparaissant en une, choisis en conscience par la rédaction en chef, n’ont jamais été sanctionnés. Contrairement aux chaînes de télévision, les organes de presse ne disposent pas de conseil de tutelle. La loi n’aurait pas pu être directement invoquée pour poursuivre Maroc Hebdo, car elle punit les actes de discrimination et non les propos racistes.
Selon l’article 431-1-2-3 du Code pénal est interdit, sous peine d’emprisonnement d’un mois à deux ans et d’une amende de 1 200 à 50 000 dirhams marocains, toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison de l’origine nationale ou sociale, de la couleur, du sexe, de la situation de famille, de l’état de santé, du handicap, de l’opinion politique, de l’appartenance syndicale, de l’appartenance ou de la non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion
Le 15 juillet, le député PAM Mehdi Bensaid a fait une proposition de loi visant notamment à mieux punir les actes de racisme, selon l’Etudiant.ma. « Le racisme contre les Subsahariens doit être combattu. Nous voulons aussi lutter contre les expressions racistes à l’encontre des Marocains de peau noire », a expliqué le député. Il propose de punir la discrimination d’une peine de 3 mois à 2 ans de prison et/ou d’une amende allant de 10 000 à 100 000 DH.

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