Sentinel 1A a évité de peu une collision avec un autre satellite

radmau

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26/5/08
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La surveillance de tout ce qui tourne autour de la Terre a du bon. Une collision dans l’espace, entre les satellites Sentinel 1A et Acrimsat (un satellite de la Nasa devenu incontrôlable), vient d’être évitée.


Seulement quelques jours après son lancement par un lanceur russe Soyouz depuis le centre spatial de Kourou, le satellite Sentinel 1A de l’Agence spatiale européenne a bien failli terminer sa mission avant de l’avoir commencée. En cause, le satellite scientifique Acrimsat de la Nasa, incontrôlable depuis l’épuisement de ses réserves en carburant, fonçant droit sur lui ! Des observations radar ont en effet montré qu’il pouvait s’en approcher à moins de 20 mètres, bien en dessous des marges de sécurité.
Ce risque, l’Agence spatiale européenne l’a pris très au sérieux, d’autant plus que le satellite se trouvait encore en phase de lancement et de mise à poste (LEOP). Bien que ses panneaux solaires et son antenne radar étaient déployés, beaucoup de travail restait à faire avant que le satellite Sentinel 1A entre dans sa phase opérationnelle.


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Vue d'artiste du satellite Sentinel 1A (3,8 mètres de côté pour 4,4 mètres de hauteur) et de son antenne radar déployée. © Esa, P. Carril


Basés à Darmstadt, en Allemagne, les contrôleurs au sol du Centre européen des opérations spatiales (Esoc) ont donc été contraints de planifier dans l’urgence une correction de trajectoire. Dans la nuit du 4 au 5 avril, les contrôleurs au sol ont transmis l’ordre au satellite de se déporter, ce qui a été fait, mais non sans une pointe d’angoisse. C’était la première fois qu’une manœuvre d’évitement d’un débris était réalisée pendant une phase LEOP. Et au moment de sa manœuvre, Sentinel 1A n’était plus sous couverture radio.
Les collisions entre satellites pas inédites

Une situation qui n’est pas sans rappeler la mésaventure du satellite Iridium 33, qui s’était soldée par sa destruction en février 2009. À l’époque, le réseau américain de surveillance de l’espace avait prévenu les deux opérateurs des satellites d’une possible collision. Les contrôleurs au sol avaient alors estimé qu’il n’y avait aucun risque, la distance minimale de sécurité était suffisante. Mal leur en a pris. Les deux satellites sont entrés en collision et ont provoqué un nuage de quelque 600 débris.
Reste une question : pourquoi Sentinel 1A s'est-il retrouvé dans une situation aussi dangereuse quelques heures seulement après son lancement, alors que tous les débris supérieurs au centimètre sont recensés et suivis. Interrogé, le porte-parole de l’Agence spatiale européenne nous a précisé que le recensement avant le lancement de tous les objets susceptibles de se trouver aux environs du satellite, dans un rayon de 1,5 kilomètre, n’avait pas de sens. Les observations auraient généré un nombre si important d’alertes que planifier un lancement en tenant compte de ces alertes aurait été extrêmement difficile.


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