Les blablas de Benali insuffisants. Il s'est piégé lui-même
Coups de feu et grenades lacrymogènes dans Tunis
vendredi 14 janvier 2011 15h37
TUNIS (Reuters) - Des coups de feu ont été entendus et la police tunisienne a fait usage de grenades lacrymogènes vendredi devant le ministère de l'Intérieur pour disperser des manifestants qui réclamaient la démission immédiate du président Zine el Abidine ben Ali.
Selon un journaliste de l'agence Reuters présent sur les lieux, quelque 8.000 personnes étaient rassemblées devant le bâtiment du ministère pour réclamer le départ sans délai du président Ben Ali, qui s'est engagé jeudi soir à quitter le pouvoir au terme de son mandat, en 2014.
"Ben Ali assassin !", scandaient des manifestants en quittant précipitamment les lieux, nombre d'entre eux ayant les yeux en larmes et du mal à reprendre leur souffle sous les effets du gaz.
Après s'être éloigné un peu, des groupes de jeunes se sont mis à lancer des pierres en direction des forces de police, qui ont riposté en tirant davantage de grenades lacrymogènes.
"Un bus de la police est arrivé et ils ont commencé à tirer des grenades lacrymogènes. Les femmes, les enfants, tout le monde a fui", a raconté Emen Binmluka.
Intervenant jeudi soir à la télévision, le président Ben Ali, confronté à une vague de contestation sans précédent depuis son arrivée au pouvoir, en 1987, a dévoilé une série de mesures visant à désamorcer la crise.
S'engageant à ne pas briguer de nouveau mandat en 2014, il a aussi annoncé qu'il avait ordonné aux forces de sécurité de ne plus faire usage d'armes à feu contre les manifestants, promis la liberté de la presse et la fin de la censure sur internet et dit que les prix du pain, du lait et du sucre allaient baisser.
Mais, interrogé sur les promesses présidentielles, Emen Binmluka a déclaré qu'il ne faisait pas confiance au chef de l'Etat. "Il a toujours menti. Nous manifestons aujourd'hui parce que nous savons qu'il ne dit pas la vérité".
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