Rhétorique du politiquement correct : de l’art de la périphrase au lissage du langage…

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Rhétorique du politiquement correct : de l’art de la périphrase au lissage du langage…




Ecrit par Vladimir BresslerPosted on 14 octobre 2016

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Politiquement correct exemple définition hypocrisie


COMMENTAIRES


Souvent dénoncé comme synonyme de « bien-pensance », de conformisme voire de langue de bois, le « politiquement correct » désigne la manière de parler pour ne déplaire à personne.


Cette attitude est le propre des politiques et des médias, qui visent soit le plus large électorat, soit le plus vaste audimat.


Il s’agit d’adoucir les formulations, termes ou expressions qui pourraient heurter un public catégoriel. Autrement dit : désigner de façon non discriminante les catégories ou groupes d’individus identifiés par leur origine ethnique, leur culture, leur profession, leur handicap, leur sexe, leur orientation sexuelle… Par exemple :


Un aveugle devient « une personne non voyante » ;
Un handicapé devient « une personne à mobilité réduite » ;
Un noir devient « un homme de couleur » ;
Un balayeur ou nettoyeur devient « technicien de surface » ;
Une prostituée devient « travailleuse du sexe »…
Comment se construit le langage politiquement correct ? En réalité c’est assez simple : il suffit de remplacer chaque mot devenu gênant ou trop connoté… par d’autres mots moins évocateurs…


En rhétorique, on parle de périphrase. La périphrase est une figure de style qui consiste précisément à remplacer un mot par un groupe de mots signifiant approximativement la même chose (par exemple, déménager devient « procéder à une réorganisation de l’espace » ; jardinier devient « animateur d’espaces verts »).


La périphrase facilite le recours à l’euphémisme, une autre figure de style consistant à atténuer ou modérer une idée déplaisante. Par exemple, le chômage devient « l’évolution du nombre de demandes d’emplois non satisfaites » !


C’est un peu le principe dont j’ai parlé dans un précédent article, la pratique de l’A-Nommeur :


A-nommer une chose, c’est « faire disparaître du langage le mot qui la désigne, et donc s’obliger à la décrire d’une façon inhabituelle. » En changeant la façon dont nous en parlons, nous pouvons alors modifier la façon dont nous les percevons…


Et qu’est-ce que la poésie si ce n’est une certaine description du quotidien, mais sans utiliser les mots de ce même quotidien ?


En maquillant leurs pensées, en usant de formules sophistiquées pour parler de choses souvent banales, en refusant d’appeler un chat « un chat » – en a-nomant chaque élément de la réalité qu’ils prétendent décrire -, les politiciens feraient-ils donc de la poésie sans le savoir ?


Hélas, un problème apparaît bien vite…


Car une simple traduction ne redéfinit pas le terme initial, et transforme encore moins la réalité. Le signifiant change, mais pas le signifié. Or, le problème réel ou supposé porte bien sur le signifié, c’est-à-dire la chose existante, et non le signifiant, c’est-à-dire tel ou tel mot.


Cela revient, en somme, à ne pas nommer directement le mal que l’on désigne. Ce qui estompe ainsi l’effet désagréable d’en parler…


Mais pas le mal en lui-même, ou le fait de le subir.


Parler du cancer comme d’une « longue maladie » ne changera malheureusement rien pour celui qui en est atteint… Annoncer à un employé qu’il est désormais « en cessation d’activité » ou « mis en disponibilité » ne résoudra pas les difficultés d’être viré.


A vrai dire, dans ces cas extrêmes, ces expressions risquent même de provoquer l’effet inverse d’un euphémisme ou d’une périphrase. Elles n’atténuent pas la douleur, mais l’exacerbent. Loin de prévenir toute forme de discrimination, de stigmatisation ou de péjoration, les traductions « politiquement correctes » sont carrément révoltantes pour quiconque voit ainsi son mal minoré, voire renié.


Le langage est la base de la pensée. En ce sens, le « politiquement correct » devient un véritable carcan intellectuel. Il limite, réduit, écrase la pensée. Il lisse le langage en gommant les aspérités d’une réalité qui le dérange.


Or, c’est précisément en considérant la réalité telle qu’elle est que l’on peut espérer en corriger certains maux, problèmes ou défauts. En évitant d’en parler, ou en contournant ces problèmes par d’étranges jeux de langage, on se dédouane également de toute responsabilité vis-à-vis d’eux.


Comme la poésie, les traductions « politiquement correctes » n’ont aucun effet direct sur le monde qui nous entoure – seulement dans la tête de ceux qui veulent voir les choses différemment. Mais l’expression poétique et le discours politique ont des visées diamétralement opposées : la contemplation… et l’action.


La poésie du poète devient donc… hypocrisie du politique…
 
Salut,

c'est comme l

Imposer un traitement hydraulique en lui joignant des acides et quelques complexant organiques et minéral sur une surface céramique et/ou métallique en bref ==> laver la vaisselle
 
[h=3]Jeannot a cru que l’époque est propice à la vérité. Que c'est la fin du politiquement correcte. Que désormais le populisme règne et que le peuple est enfin roi. Seulement il n'a pas bien saisi que cela est vrai uniquement dans un sens. Pour dire par exemple « J'ai un problème avec l'islam » . Ou que « l'islam est incompatible avec la France ». Voire en mode total et sans nuance : « La civilisation islamique pose problème à la France ». Que c'est un jeu, en somme, dans lequel le méchant est l'islam et uniquement l'islam. En voulant réfléchir et s'exprimer en dehors de ce cadre, il a poussé le bouchon un peu trop loin Poisson.[/h]



Lundi 24 Octobre 2016


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Jean-Frédéric Poisson est un chic type. Un brave gars à l'ancienne. De ceux là justement qui, à leur simple vue, des questions philosophiques majeures nous passent par la tête. Genre qui c'est ce monsieur ? Que fait-il sur le plateau ? Que mange-t-il le matin pour avoir une si bonne mine ? Est-il gaulois ou pas ? Et si oui comment se fait-il que ses cheveux sont frisés ? Est-il de la 12e tribu gauloise perdue au....Cameroun ?


Bref dans tous les cas, il inspire sympathie et confiance. Ses joues touffues bien nourries crient vérité, authenticité et jambon fromage.



Mais comme tous les Jean-Frédéric, Poisson peut commettre de temps à autre une bourde. Et cette fois, pour une bourde c'en était une. Car en une époque ou les Généraux de l’armée défilent en civile, les policiers manifestent en gyrophare et le président traversent secrètement tout Paris pour venir se confier nuitamment aux journalistes d'investigation, Maurice, notre Poisson, a cru lui pouvoir dire quelques vérités somme toute connues de tous.



C'est dire qu'il a cru bien choisir son temps et surtout sa géographie : les États-Unis d’Amérique. Ce n'est quand même pas la piaule à côté. Et tenez-vous bien, il s'est lâché notre rebelle du bocal. N'ayant pas le courage de notre Poisson rouge, je m'abstiens volontiers de répéter ici ce qu'il a pu commettre comme infraction verbale. Je compte bien garder mes chances aux préliminaires républicains.


A sa décharge le Jeannot a cru que l’époque est propice à la vérité. Que c'est la fin du politiquement correcte. Que désormais le populisme règne et que le peuple est enfin roi. Seulement il n'a pas bien saisi que cela est vrai uniquement dans un sens. Pour dire par exemple « J'ai un problème avec l'islam » [1]. Ou que « l'islam est incompatible avec la France ». Voire en mode total et sans nuance : « La civilisation islamique pose problème à la France »[2].


Seulement, il fallait s'en tenir à la feuille de route. Qui est que toutes les libertés et toutes les outrances doivent se focaliser uniquement sur l'islam et les musulmans. Ce qu'il sait si bien faire.


Pourtant son ami Menard a tout compris. Il se vante en effet sur un plateau télé d'avoir fiché les enfants musulmans dans les écoles publiques en revanche quand son site traite des sujets qui portent sur Israël ou le Judaïsme en général il ferme les commentaires. Pas folle la guêpe.


Maintenant que les coups pleuvent, les sanctions rodent et l'humiliation consommée, notre Poisson rouge comprendra probablement mieux ce que c'est réellement le communautarisme. En jugera s'il y a islamisation ou Israëlisation de la France? Et pour se racheter de sa bourde il lui reste après ses plates et humiliantes excuses de se draper dans ses oripeaux d'origines qui lui vont comme un islamophobe revendiqué et doubler d'outrance envers l'islam et les musulmans.

C'est là, et uniquement là, que la « Lobby » en question sera content et reconnaissant. Et c'est surtout les limites de sa la liberté d'expression.


Car, étrangement, la presse est unanime cette fois qu'il a poussé le bouchon un peu trop loin Maurice. Là justement ou il ne fallait pas.


 
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