Tourisme balnéaire : La Tunisie ne peut plus jouer sur les prix

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Tourisme balnéaire
La Tunisie ne peut plus jouer sur les prix


El Watan
le 15.04.17 | 12h00

Longtemps mamelle de l’économie tunisienne, le tourisme balnéaire commence à battre de l’aile.

Les opérateurs touristiques de ce pays, qui se comptaient par millions avant la «révolution des jasmins» de janvier 2011, avant de voir leur nombre se réduire comme peau de chagrin, ne parviennent plus à faire des efforts supplémentaires au niveau des prix. L’inflation qui y fait ravage ces derniers temps ne donne plus la possibilité aux établissements hôteliers, déjà largement boudés par les touristes européens, de baisser encore les tarifs.Sur la belle côte de Nabeul, à 60 km au sud de Tunis, le calme règne encore dans les nombreux hôtels et complexes de la région. En ce début du mois d’avril, il fait toujours frais et les touristes ne se bousculent toujours pas pour se prélasser sous le soleil de méditerranée. C’est une période propice pour certains investisseurs de faire des travaux dans leurs établissements. C’est le cas du complexe Omar Khayam. L’hôtel, qui appartient à une chaîne qui porte le nom du célèbre écrivain persan, est en pleins travaux. Il entend attirer plus de clients en misant sur plus de services.«Malheureusement, nous ne pouvons plus jouer sur les prix», indique Hatem Romdhane, directeur de la chaîne qui comporte également Dar Khayam, voisin du premier complexe. «A cause de l’inflation, nous ne pouvons pas baisser encore les prix. Nous sommes, en revanche, à la recherche de nouveaux services que nous devons offrir aux clients, notamment aux Algériens», indique le responsable de la chaîne hôtelière. Hatem Romdhane n’exclut d’ailleurs pas que son entreprise pourrait être contrainte d’augmenter les prix à l’avenir.Cette tendance vers une hausse des prix est confirmée par un des partenaires algériens de cette entreprise tunisienne. Amar Khelifati, directeur de l’agence de voyages Plein Soleil est un habitué des hôtels Khayam. «Je suis en train de négocier avec les responsables ne serait-ce que le maintien des prix de l’an dernier. J’avais vendu à 91 000 DA un séjour de dix jours et neuf nuitées en All inclusive. J’essaie de maintenir au moins cette offre pour l’année en cours», indique Amar Khelifati, habitué du marché tunisien depuis une vingtaine d’années.
Le difficile réveil

Pas loin de Nabeul, sur la route qui mène vers Hammemt voisine, l’hôtel Méditerranée est une référence en matière de tourisme balnéaire. A cause de la crise qui touche la Tunisie depuis 2011, l’établissement a fermé. Ses responsables ont décidé de le moderniser. Il va rouvrir au début du mois prochain. Mais ses responsables ne veulent pas donner les prix. Comme leurs homologues de la chaîne Khayam, ils préfèrent insister sur le rapport qualité-prix. Puisqu’en plus de la large plage dont dispose l’hôtel, les dirigeants offrent notamment un large éventail de soins thermaux et d’activités aquatiques susceptibles d’attirer plus de touristes.Comme les années passées, le retour tant espéré des touristes occidentaux ne sera probablement pas au rendez-vous. «Nous n’avons toujours pas beaucoup de réservations d’Européens. Les Français, notamment, ne reviennent toujours pas. Nous avons une clientèle venue de l’Europe de l’Est et des Algériens qui ont déjà commencé à effectuer les réservations», indique Hatem Romdane qui révèle que depuis les deux dernières années, ses hôtels ont tout de même affiché complet durant la période allant de fin juin à début septembre. Une petite consolation pour un pays dont les hôtels affichaient des taux de remplissage presque complets durant toute l’année.Signe d’une reprise qui ne vient pas, l’autre fleuron de ce groupe hôtelier, Khayam Garden, situé dans la ville de Nabeul, affiche un taux de remplissage très modeste en cette période de début avril. «Nous travaillons surtout grâce à des colloques et séminaires», indique le gérant de l’hôtel. Sur plus de 300 chambres disponibles, seule une cinquantaine étaient occupées. Ce qui n’empêche pas les responsables de maintenir une qualité de service à un niveau appréciable. Jusqu’à quand ? Personne ne peut répondre à cette question. Mais comme le gouvernement tunisien fait face à une grogne sociale de plus en plus grande, les responsables du tourisme tunisien cherchent les meilleures alternatives qui les feront sortir de l’ornière.

Ali Boukhlef




 
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