Un jour, nous mangerons des cellules cultivées

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DZSatien Accro
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20/12/11
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« Il vaudrait mieux élever des cellules que des vaches » : c’est en substance ce qu’affirment des biologistes réunis au Canada. Dans quelques décennies, il faudra selon eux avoir trouvé une alternative aux élevages d’animaux, trop gros consommateurs de surface, d’eau et d’énergie.Au dernier congrès de l’AAAS qui s’est tenu à Vancouver ce weekend, on a beaucoup parlé d’alimentation. Certains ont accusé les élevages de crevettes de détruire les mangroves. Mark Post est plus radical, lui voudrait à terme remplacer la viande par des tissus cellulaires cultivés au laboratoire.Son laboratoire de l'université de Maastricht (Pays-Bas) l’a fait en partant decellules souches extraites de bovins et les transformant en cellules musculaires. Le résultat n’est pas un tissu musculaire, mais une sorte de gelée. Mark Post promet tout de même un vrai steak au mois d’octobre, avec un coût de production… de 250.000 euros.L’objectif de cette équipe n’est pas de faire progresser la science descellules souches mais bel et bien d’explorer la piste d’une viande artificielle qui remplacerait un jour celle des animaux.[h=6]
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Le tissu musculaire laborieusement cultivé à l'université de Maastricht reste encore bien moins appétissant qu'une entrecôte de bœuf charolais. Mais les biologistes promettent de pouvoir faire mieux. © Mark Post[/h]La viande artificielle, avenir de l'agriculture ?L’idée n’est pas neuve et l’argumentaire est juste. Les élevages de bovins consomment de vastes surfaces agricoles et réclament beaucoup d’énergie. En comparaison, les cultures sont bien moins gourmandes. À l’échelle de l’humanité, une alimentation végétarienne serait bien plus économe en surfaces nécessaires, en consommation énergétique, en pollution et enémission de carbone. Avec 1 milliard de personnes sur la planète, l’alimentation carnée a peu d’effet sur l’environnement. Avec 7 milliards, c’est une autre affaire.En Suède, à l’université de Chalmers, un colloque avait réuni en 2011 des spécialistes du sujet sur ce thème de la viande de culture. Dans un document publié pour l’occasion (Background information, cultured meat), quelques chiffres étaient proposés, impressionnants. Par rapport à l’élevage animal, la production de viande artificielle réduirait :
  • les besoins en énergie de 45 % ;
  • les émissions de gaz à effet de serre de 96 % ;
  • les superficies nécessaires de 99 % ;
  • la consommation d'eau de 96 %.
D’après les biologistes réunis à Vancouver, la production de viande devrait doubler d’ici à 2050 et il serait impératif de réduire l’impact des élevages sur l’environnement. De plus, la viande artificielle serait plus facile à contrôler et sa qualité serait constante. Les chercheurs affirment pouvoir à terme imiter les muscles de n’importe quel animal et on pourra peut-être un jour hésiter entre une cuisse de vautour et une entrecôte de koala.

futura-sciences.com

 
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