N’Golo Kanté, l’infatigable

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DZSatien Légendaire
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14/4/11
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Aucun de nos hommes n’a avalé autant de kilomètres sur la pelouse et volé autant de ballons à l’adversaire. Notre portrait de N'Golo Kanté.
Une enfilade d’immeubles proprets et sans aspérités, de la verdure. La cité où a grandi N’Golo Kanté est un quartier calme de Rueil-Malmaison. Des adolescents indiquent le bâtiment du footballeur. On les presse de questions : « N’Golo n’a pas changé. Quelques jours avant le Mondial, on l’a vu faire des courses au Carrefour Market. Sa famille habite toujours là. » Un trentenaire local raconte un môme mutique, les pieds sans cesse collés à un ballon. Il se remémore en souriant les slogans « N’Golo Barça ! N’Golo Barça ! » criés par les copains depuis les tribunes de la JS Suresnes, où Kanté brillait gamin. Le FC Barcelone, un rêve de gosse, si loin…
Lorsqu’il naît à Paris en 1991, ses parents, arrivés du Mali des années plus tôt, lui donnent le prénom d’un roi légendaire au XVIIIe siècle, enfant pauvre qui a accédé aux plus hautes sphères, comme une prescience de son destin. N’Golo pousse parmi quatre frères, quatre sœurs et une mère, femme de ménage. Il débarque au stade Maurice-Hubert de Suresnes à 10 ans. Ce petit bonhomme frappe les esprits. Il fait deux têtes de moins que les autres, mais ne s’arrête jamais, jamais, de cavaler. Il est le pompier de service, il colmate les brèches. N’Golo devient la mascotte, celui que ses coéquipiers protègent, que ses entraîneurs couvent, si fort qu’il tape la balle avec des grands. Gentil, à l’écoute, toujours à l’heure, jamais râleur, avec sa bouille de poupon, comment ne pas l’aimer ? Il ne dit rien de ses tourments intimes, ne s’épanche pas sur la mort de son père alors qu’il entre au collège.

Ses éducateurs présentent leur pépite alors qu’il a entre 15 et 16 ans à divers centres de formation : Clairefontaine, Rennes, Sochaux… Refus, car il est jugé trop minus, trop fluet. « N’Golo est invisible, il a besoin d’un temps d’adaptation. On lui annonçait la mauvaise nouvelle ; il nous répondait, sans colère, qu’il n’était pas prêt », explique, ému, Tomasz Bzymek, son entraîneur de jeunesse, qui insiste : « N’Golo, c’est notre fierté. » Kanté ne désespère pas. Il travaille, dribble, se bonifie pendant les vacances, attend la proposition. Le club amateur de Boulogne-sur-Mer le recrute. Pas le Barça, mais c’est mieux que la mine. N’Golo passe un BTS comptabilité, au cas où. Il progresse. Sa méthode ? « Il observe ses partenaires, obéit au coach et se met au niveau, avec une hygiène de vie irréprochable », relate un ancien de Suresnes. Ses coéquipiers voient le garçon muet se déplacer en ville à trottinette, avec son sac à dos. Ils l’emmènent au stade en voiture. Les fins de mois sont difficiles, les débuts aussi, mais N’Golo ne se plaint pas. Il occupe un poste sans gloire, milieu récupérateur. Homme-sandwich entre l’attaque et la défense, « Sisyphe » Kanté chipe la balle à l’adversaire, la passe et se replace, inlassablement. Un ouvrier du ballon rond comme Deschamps et pas un créateur comme Zidane, mais un rouage essentiel.

Son grand frère Niama est mort récemment d’un arrêt cardiaque

Caen le repère, Kanté devient professionnel à 22 ans. Il s’achète une Mégane d’occasion, ne lâche pas son sac à dos et court toujours. Est-ce la religion qui a forgé son caractère ? Kanté jeûne pendant le ramadan alors qu’il doit fournir des efforts intenses, parfois sous le cagnard. « Il se présentait aux repas et c’était terrible. J’étais à côté de lui, et il me disait : “S’il te plaît, ne dis rien” », confiait son coéquipier Jérôme Rothen à SFR Sport. L’entraîneur épargnait Kanté qui tenait le choc. Caen monte en ligue 1, N’Golo reste, puis finit par s’exiler. Le Barça ? Leicester, un club inconnu, sans palmarès. La voie de garage s’improvise voie royale. En 2016, la surprenante équipe remporte le championnat anglais. Vif, rapide, endurant, N’Golo éblouit. « Un jour, il va centrer et marquer sur son propre centre », se marre son coach Claudio Ranieri. Chelsea s’en empare. L’ivresse des sommets lui est promise… N’Golo, sacré meill eur joueur de Premier League, roule en Mini et ignore les Ferrari. Adulé des supporters rosbifs, il devient la source des « Kanté facts », des blagues qui, sur les réseaux sociaux, louent sa vélocité. En voici une : « N’Golo Kanté ne paie pas son électricité, il la produit. » Les mêmes qualificatifs reviennent en boucle : humble, courageux, modeste… L’homme semble une publicité vivante des bonnes valeurs. Cela dit, il triche aux cartes. Les doutes, les souffrances – son grand frère Niama est mort récemment d’un arrêt cardiaque –, N’Golo le solitaire ne les partage pas. Peut-être que le football répare ses blessures. Le pragmatique Didier Deschamps le sait, lui qui ne l’avait pas aligné en finale de l’Euro 2016 : avec « NG » – son surnom en bleu –, les équipes gagnent ; sans lui, elles sombrent. Quand on pense que le coq N’Golo a failli voler avec les Aigles du Mali… Quelle chance pour la France !

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SUPER JOUEUR avec plein d'humilité la classe quoi. N'golo ballon d'or
 
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