SFR Sport veut s’imposer comme la chaîne du Basket en France

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16/10/15
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Après avoir ravi à ses concurrents la Pro A et les coupes d’Europe de Basket, SFR Sport entend désormais se présenter comme LA chaîne du Basket.Un faible antécédentC’était une chaîne qui signait les droits que les autres ne voulaient pas et dont Mediametrie ne parvenait pas à quantifier avec précision l’audience : MCS, pour Ma Chaîne Sport, était très loin il y a encore deux ans de pouvoir rivaliser avec Canal+ ou BeIN Sports. Cette entité détenue par Patrick Drahi était en fait une modeste antenne de complément destinée aux amateurs de sports. Les multiples thématiques développées autour de la marque ne parvenaient pas à masquer l’indigence de son offre.On y trouvait les matchs de national commentés depuis des chaises d’arbitres de tennis, des championnats de football exotiques et quelques autres épreuves improbables.Et puis il y eu cette conviction de l’actionnaire, qui venait fraîchement de s’emparer de l’opérateur SFR, que faire converger les contenus et les tuyaux était la solution idoine pour être compétitif dans cette compétition décidément très vigoureuse. S’inspirant du cas exemplaire de British Télécom, il fallait pour Altice s’emparer de produits audiovisuels très attractifs. La première mise de fonds importante s’orienta vers le basket.Le tournant de 2015Témoigne de sa gestation progressive, la prise de la Pro A en 2015 avait donné à Altice la possibilité d’affirmer tangiblement les ambitions de sa chaîne sportive. Le coup n’était en apparence pas si rude pour ses concurrents qui ne plaçaient pas cette compétition dans leurs priorités. Le groupe leur adressait pourtant un avertissement formel en investissant 10 millions d’euros sur un produit qui avait à l’évidence une valeur bien inférieure. Le deal conclu entre Altice et la ligue nationale de basket parlait déjà de mettre à profit les différentes entités du groupe détenu par Patrick Drahi pour valoriser au mieux le championnat. On évoquait en outre l’exploitation du réseau de boutiques de SFR pour faire la publicité de la Pro A. Le projet de Patrick Drahi s’esquissait de manière de plus en plus limpide et MCS allait se mouvoir en SFR Sport pour concrétiser les desseins du groupe.Mais ses rivaux n’avaient malgré tout pas réellement saisi la menace qu’il représentait sur le marché des droits sportifs. C’est dans ces circonstances que les dirigeants de Canal+, qui ne percevaient que BeIN comme seul adversaire, relevèrent à peine le montant qu’ils souhaitaient allouer à la Premier League lorsque l’appel d’offres se présenta. Ils n’avaient pas mesuré que le championnat anglais allait représenter une occasion inouïe de s’imposer pour SFR Sport parmi les chaines sportives les plus attractives.Concomitamment, le groupe Next Radio tv, propriétaire entre autres de BFMTV et RMC venait s’adosser à Altice.Une nouvelle èreAprès l’acquisition de la premier league, nul n’avait désormais de doutes quant aux ambitions de Altice. On se demandait alors quelles compétitions cette dernière visait.Il y a d’abord eu la séquence autour de l’appel d’offres très anticipé du TOP14 auquel SFR Sport n’avait finalement pas pris part. Au fond, les dirigeants de la chaîne avaient déjà fixé la ligue des champions comme le droit idéal à glaner.Ils ont alors formulé une proposition très forte envers l’ayant droit ; un chèque de 350 millions d’euros pour récupérer l’exclusivité de la Champions League et celle de l’Europa League.Lorsque l’UEFA a délivré les résultats de l’appel d’offres, ses rivaux ont évidemment feinté la stupéfaction et ont martelé l’idée qu’il s’agissait d’une mise de fonds déraisonnable. Alors même que leurs propres propositions avoisinaient celle du groupe Altice qui a fini par l’emporter.Le transfert intégral de ce droit vers SFR Sport a empêché Canal+ de déployer la carte maîtresse que l’on attendait pour que cette antenne à péage se redresse. Il a aussi marqué la fin d’un cycle prospère où BeIN Sports s’emparait, sans le moindre mal, de toutes les compétitions qu’elle désirait. Cette aquisition reprensentait un indéniable fait d’armes pour SFR Sport.Sans oser prétendre qu’il s’agit d’un tournant définitif, ce succès sur le front des droits a permis à l’antenne du groupe Altice de créer un environnement favorable pour réaliser d’autres prises importantes en obligeant notamment ses adversaires à réduire quelque peu la voilure.C’est dans cette conjecture agitée pour ses concurrents, que SFR Sport a ainsi pu se saisir tout récemment des deux coupes d’Europe de Basket. Ces droits, qui n’étaient pas véritablement mis en valeur sur les chaînes qui les possédaient antérieurement, pouvaient être légitimement considérés comme secondaires. Mais ajoutés à ceux des principales compétitions françaises de Basket et aux droits des matchs de l’équipe de France, l’euroleague et l’eurocup permettent aujourd’hui à SFR Sport de développer l’idée qu’elle devient la chaîne du basket en France.Voulant d’ailleurs souligner le nouveau statut que cette offre consolidée semble lui conférer, SFR Sport 2 s’apprête selon nos informations à proposer pour ses abonnés une deuxième édition hebdomadaire du magazine buzzer . Il sera ainsi désormais proposé en sortie de match le lundi et vendredi soir. L’émission du lundi se focalisera plus spécialement sur le championnat de France (Pro A et B) quand l’émission du vendredi traitera en priorité les coupes d’Europe. En définitive, l’acquisition des coupes d’Europe de Basket va équiper la chaine de 150 rencontres supplémentaires par an.Ce discours de la part de la chaîne est appelé à largement se diffuser. Hier dans l’émission Le Vestiaire, l’un des consultants récemment enrôlé l’année dernière, Frédéric Weis, est venu largement dénigrer la NBA. La prestigieuse ligue qu’il manque sans doute à la future Altice Sport pour raisonnablement se présenter aux consommateurs comme la chaîne incontournable du Basket.
 
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