La crise financière s'invite au marché des programmes audiovisuels

BABYduNET

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29/12/07
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La crise financière plane sur le Mipcom 2008, l'un des principaux marchés de contenus audiovisuels, mais les participants tentent de se rassurer en soulignant que la télévision est le loisir de choix des ménages, en période de difficultés économiques.

Les dernières décennies montrent que "l'industrie du divertissement se débrouille plutôt bien en période de crise économique car les gens cherchent des moyens de s'échapper" de leur quotidien, déclare Philippe Dauman, directeur général du groupe de médias Viacom, qui vient pourtant de revoir à la baisse ses prévisions de résultats pour le troisième trimestre 2008. "Ils veulent être divertis, surtout lorsque les temps sont difficiles", ajoute le patron de groupe, qui détient notamment le studio Paramount et le réseau MTV. Même son de cloche chez FremantleMedia: "en temps de crise, on passe plus de temps devant la télévision", qui est un loisir gratuit, souligne Rob Clark, responsable chez le géant des programmes de divertissement.

Nicolas Deschamps, responsable des achats chez Arte, prévoit que les grands sujets de société et les grands reportages risquent d'être plus que jamais délaissés au profit de la comédie et du divertissement. Dans ces périodes, les chaînes "cultivent moins l'esprit d'aventure et d'ouverture", regrette-t-il, rappelant que la télévision, ce sont des programmes, et des valeurs. Cet habitué note cette année "une moins grande effervescence qu'il y a seulement six mois", lors du MipTV, le marché qui se déroule en avril.

L'ambiance semble en effet moins festive que les années précédentes: un cocktail d'ouverture moins flamboyant qu'en 2007, des équipes sur les stands paraissant plus restreintes (le Mipcom assure que le nombre de participants est le même que l'an dernier). Presque toutes les conférences débutaient en outre sur une allusion à la crise financière, même celles portant sur les programmes liés à l'écologie, a priori éloignés du sujet.

La crainte des participants porte sur le marché publicitaire, qui devrait chuter de quelque 10% en 2009 selon les analystes. "Les campagnes des grandes marques vont probablement être diminuées", prévoit Patrick Walker, de Google. "C'est encore un peu tôt pour savoir quel sera l'impact sur le marché publicitaire", déclare prudemment Ben Pyne, de Disney-ABC.

Pour Sandra Ouaiss, responsable des achats fiction pour Canal+, "si les chaînes ont moins de publicité, elles auront moins d'argent et risquent donc de produire moins". "Mais les effets ne se feront sentir que courant 2009", ajoute-t-elle, précisant qu'actuellement "on trouve de belles productions". "Les télévisions doivent alimenter leurs grilles 24 heures sur 24 et les transactions se font" sur le Mipcom 2008, déclare Mathieu Béjot, directeur de TV France International, l'organisme chargé de promouvoir les programmes français à l'étranger. "C'est au niveau du montage des nouveaux projets que l'on constate un certain attentisme. Les chaînes ne veulent pas prendre de risque", indique-t-il.

La crise financière et l'endettement des ménages ont donné des idées aux producteurs américains : en janvier 2009 sera diffusé le jeu "Desperate measures". Le candidat, endetté jusqu'au cou, doit répondre à 15 questions pour recevoir de l'argent. S'il se trompe, l'un de ses proches devra se plier à une épreuve pour récupérer la somme, telle que manger de la nourriture pour chien ou recevoir une décharge de pistolet Taser.
 
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