MonacoSAT: un satellite qui grandit à Cannes

[radmau]

Les autorités monégasques et leurs partenaires devant MonacoSAT.DR/Charly Gallo Centre de Presse

Le ministre d’Etat s’est rendu à Cannes avec une importante délégation pour observer les avancées d’un satellite qui doit être mis en orbite en novembre 2014

Pour partir à la conquête de l'espace, il faut savoir se montrer patient, pragmatique et efficace. Une délégation du gouvernement, conduite par le ministre d'État Michel Roger, vient de se rendre à Cannes dans les ateliers de Thales Alenia Space pour observer l'avancée du projet cosmique. Et MonacoSAT se porte bien. Plusieurs grosses pièces étaient déjà visibles dans les ateliers cannois.
Et même si leur assemblage n'a pas encore débuté, le cortège a tout de même pu se faire une idée de la forme finale que prendra le projet : « Nous avons vu d'autres satellites réalisés par Thales. MonacoSAT leur ressemblera et sera même un peu plus gros » explique Jean-Pierre Margossian, administrateur délégué de Monte-Carlo Radiodiffusion qui a assisté à la visite. Le poids final ? « 4,3 tonnes », auquel il faudra ajouter 500 litres de carburant pour s'envoler.
Étape par étape
Un élément paradoxal réside dans le projet spatial : la complexité de la route qui mène au ciel. Car il est sans aucun doute plus facile de partir flirter avec les étoiles que d'en obtenir l'autorisation officielle. C'est en 2005 que Monaco a demandé à l'Union Internationale des Télécommunications la permission« d'exploiter des fréquences de position orbitales ». Et face à l'afflux des demandes, ce n'est qu'en 2010 que la position 52°E a été attribuée à la Principauté, qui s'attache depuis avec ses partenaires à définir les modalités de son utilisation et les objectifs visés. Le tout en protégeant un emplacement qui attire les convoitises avec un satellite « prêté » par le partenaire luxembourgeois SES ATRIA, spécialiste des satellites de télécommunications.
Signatures de nouveaux accords
À noter que MonacoSAT est financé entièrement par le Turkménistan qui bénéficiera de deux tiers des fréquences émises par celui-ci.
Mais la visite de jeudi n'était pas seulement rendue par pure courtoisie. En plus de la vue des avancées du satellite, les autorités monégasques ont fait le déplacement pour observer la signature de nouvelles unions entre leurs partenaires.
Ainsi, un « contrat pour l'exploitation commune d'une couverture spécifique MENA»(Middle East and North Africa) a été entériné par la SSI (Space System International Monaco), partenaire du gouvernement princier depuis 2010 et l'opérateur luxembourgeois SES ATRIA. Un accord qui facilitera les communications dans les zones concernées et en Asie centrale. Ce qui pourrait bien profiter à… Monaco telecom. Les progrès liés à MonacoSAT en matière de télécommunications facilitant les échanges et ouvrant de nouveaux marchés, des discussions sont actuellement en cours et pourraient amener de nouveaux contrats (notamment en Asie centrale) à l'opérateur.
Thales et la SSI ont par ailleurs officialisé le lien qui unira la couverture 52°E à MonacoSAT.
Tout semble réunit pour qu'en 2014, la Principauté ait son nom dans l'espace. Et les progrès qui vont avec…

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