Paris Première va investir 30 millions d'euros pour passer en gratuit

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Éric Zemmour, Éric Naulleau, Alexandra Golovanoff, Dominique Besnehard et Jérôme de Verdière ( de gauche à droite), les animateurs vedettes de la chaîne.

La chaîne a officiellement demandé mardi au CSA son passage sur la TNT gratuite.
Nicolas de Tavernost est passé à l'acte. Mardi 18 février, le président du directoire de M6 a officiellement demandé au Conseil supérieur de l'audiovisuel de faire basculer Paris Première, l'une de ses chaînes, sur la TNT gratuite.
«Nous sommes condamnés à mourir si l'on reste sur le modèle du payant, explique le président de la chaîne, Jérôme Bureau. Nous ne souhaitons pas fermer, Paris Première mérite de vivre. Mais sa pérennité ne peut s'envisager que sur le gratuit.»
En TNT payante, Paris Première se retrouve dans l'impasse. Le marché publicitaire du câble et du satellite s'est effondré et la redevance versée par Canalsat et les fournisseurs d'accès Internet est vouée à diminuer, faute d'abonnés. Or, la chaîne tire ses revenus à 60 % de la redevance et à 40 % de la publicité. Autrement dit, son modèle économique est en panne.
«Par rapport à 2012, notre chiffre d'affaires publicitaire a baissé de plus de 20 % en 2013, confirme Jérôme Bureau. Nous avons toutefois réussi à gagner encore un peu d'argent. Mais ce ne sera plus le cas à partir de 2015.»
À bientôt 28 ans, la chaîne, qui fait travailler une cinquantaine de personnes et dispose d'un budget d'environ 20 millions d'euros, s'est forgé un positionnement très original. L'offre éditoriale repose sur un savant mélange d'émissions culturelles («La Grande Expo») de séries vintage (Amicalement vôtre) et novatrices (La Bible), de magazines décalés (Zemmour & Naulleau, Paris Dernière) ainsi que sur des soirées cinéma plusieurs fois par semaine. «Nous sommes la seule vraie chaîne CSP +», revendique Jérôme Bureau.
« Nous espérons être profitables à partir de 2018 »
Si le CSA validait la requête du groupe M6, la chaîne, qui n'est disponible que pour un tiers des foyers français abonnés à une offre payante, serait, dès le 1er janvier 2015, accessible à tous les téléspectateurs. La ligne éditoriale serait alors conservée intacte. «Nous n'avons pas prévu de nouveaux genres, même si des émissions seront sans doute améliorées et d'autres créées, confie Jérôme Bureau. Il n'y aura pas de retransmission de matchs ni de journal télévisé», promet-il, même si la chaîne vise prioritairement les CSP +, grands consommateurs de sport et d'infos.
Même si le visage de Paris Première n'évoluera pas radicalement, le groupe M6 va néanmoins devoir investir lourdement pour faire passer la chaîne sur la TNT gratuite. «Nous prévoyons un doublement de notre coût de grille d'ici à 2018, annonce Jérôme Bureau, ce qui devrait le porter à 50 millions d'euros. C'est un investissement significatif.»Les trois premières années, de 2015 à 2018, Paris Première perdra de l'argent: 30 millions de pertes cumulées au total.
«Nous espérons être profitables à partir de 2018», confie le président de la chaîne. Pour y parvenir, celle-ci mise sur des recettes publicitaires de l'ordre de 50 millions d'euros par an en *vitesse de croisière. Encore faut-il que le public soit au rendez-vous. Actuellement, la chaîne ne rassemble que 0,4 % de part d'audience. L'objectif est de monter en puissance afin d'atteindre 1,4 % de part d'audience dès 2017.
«Paris Première est une des *rares chaînes qui ne ciblent pas la ménagère de moins de 50 ans, *insiste Jérôme Bureau. Cette singularité devrait nous permettre de trouver notre place dans l'univers de la télévision gratuite et de compléter notre offre avec M6, W9 et 6ter.» Manière peut-être de souligner que le dossier Paris Première ne portera pas ombrage aux chaînes existantes de la TNT gratuite. A contrario, le passage en gratuit de LCI (groupe TF1) est fortement contesté par les deux autres chaînes d'info en place, iTélé et BFMTV.

http://www.lefigaro.fr
 
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