FireFoX
DZSatien Accro
- Inscrit
- 6/4/07
- Messages
- 601
Orange - TV par satellite : comment France Telecom voudrait re-créer TPS à défaut de l'avoir acheté…
A la lecture officielle des dernières déclarations de France Telecom, on serait tenté de croire que le projet de lancer une offre de télévision payante par satelite ne sert qu'à compléter la couverture ADSL de l'opérateur. Histoire de titiller le groupe Canal Plus, la filiale audiovisuelle du groupe Vivendi qui exploite l'unique bouquet de télévision numérique par satellite demeurant en France après la fusion avec son concurrent TPS.
En fait, les implications du projet "d'Orange TV par satellite"sont beaucoup plus profondes, ne serait qu'à travers un épisode méconnu de l'histoire de France Telecom. Un air de revanche flotte chez l'opérateur télécoms, qui avait regardé le dossier de mise en vente de TPS dans le courant de l'année 2005.
Selon une source bien informée du dossier, France Telecom a étudié à l'époque la possibilité d'acquérir le bouquet de TV par satellite qui était détenu majoritairement par le groupe TF1 (filiale audiovisuelle du groupe Bouygues).
Rencontre au sommet
Dans le courant de l'automne 2005, Thierry Breton, alors PDG de France Telecom et grand ordonnateur du programme pluri-annuel Next visant à réformer le groupe télécoms (gouvernance, ressources humaines, infrastructure, offres et services clients…), en a discuté avec son homologue Martin Bouygues.
Les deux dirigeants se connaissent bien et les deux groupes collaborent déjà ensemble. En décembre 2003, le groupe TF1 et France Telecom ont même présenté ensemble leur première offre de télévision par ADSL. Mais, pour le cas de la session de TPS, France Telecom est reconduit. Martin Bouygues privilégie plutôt un mariage entre TPS et Canalsat.
L'ambitieux projet de France Telecom tombe aux oubliettes mais le groupe ne délaisse pas pour autant l'audiovisuel. Bien au contraire. L'opérateur a fait d'énormes efforts de repositionnement en passant du statut d'opérateur réseau à celui de diffuseur voire de producteur de contenus. Une transformation qui reste fidèle à la ligne du programme Next : "passer d’une logique d’accès aux réseaux à une logique d’accès aux services".
On fera tout en solo
Dans le cadre de son offre de télévision par ADSL (MaLigne TV), l'opérateur monte en puissance progressivement. En janvier 2006, il lance le Bouquet TV, une sélection de chaînes thématiques gratuites, qui s'appuie sur un décodeur à la norme MPEG4.
Parallèlement, la division contenus de France Telecom multiplie les chaînes évènementielles autour du sport (cyclisme avec le Tour de France, tennis avec Roland Garros…) dans le cadre de dispositifs de diffusion multi-canal (PC, TV, mobile) et promu sous un angle marketing "Everywhere".
En remontant la chaîne de valeur, France Telecom a même monté en 2006 sa propre structure de production cinématographique : Studio 37. S'il ne produit pas directement les films à succès, l'opérateur s'en approche :Orange s'est associé à la Petite Reine, Pathé Renn Production et aux Editions Albert René pour soutenir la sortie prochaine en salle du film Astérix aux Jeux Olympiques.
Le foot, opium de l'audiovisuel
Outre le volet diffusion par satellite, France Telecom planche actuellement sur deux dossiers importants : Orange vient de déposer deux dossiers de candidature pour deux chaînes (Orange Sports TV et O'TV pour les jeunes) en réponse devant le Conseil supérieur de l'audiovisuel en vue de l'attribution de fréquences en mode DVB-H pour la diffusion de services de Télévision Mobile Personnelle (TMP).
Dans le domaine du sport, des échéances sont aussi très attendues comme l'attribution des lots de diffusion télé des matches de la Ligue 1 de football pour la période 2008-2012 que la Ligue de Football Professionnel devra boucler d'ici fin janvier. Orange a présenté sa candidature dans la totalité des douze "lots" (segmentation des services de diffusion télé des matches), dont les trois lots "premium" (à plus forte valeur ajoutée).
"Pour France Telecom, les résultats de l'attribution seront déterminants pour le projet de diffusion par satellite", estime notre interlocuteur qui tient à garder l'anonymat. C'est un volet de la programmation non négligeable qui est en jeu. "Des films, du foot, du sexe..France Telecom pourrait très bien reprendre les ingrédients qui ont fait le succès de Canal Plus pour son offre de TV par satellite."
Un projet qui pourrait susciter également l'adhésion des chaînes thématiques plutôt malmenées dans les négociations avec Canalsat. Celui-ci peut exercer une forte pression sur les tarifs en tant qu'unique interlocuteur pour la télévision par satellite.
Un investissement moindre par rapport à la fibre
Sous un angle "retour sur investissement", ce projet satellite est important pour France Telecom pour atteindre une masse critique de clients permettant d'envisager une rentabilité de ses activités audiovisuelles. Certes, Orange est déjà FAI leader sur son marché domestique avec une part de marché de clients ADSL proche de 50%. Avec les fêtes de fin d'année, il a certainement dépassé le million de clients triple play.
Mais cela ne suffit pas. Il doit acquérir une base plus large de clients et l'option satellite va l'aider à atteindre cette objectif. Avantage du déploiement satellite par rapport à celui dédié à la fibre : les coûts modestes. Dans le premier cas, on parle d'une cinquantaine de millions d'euros par an pour louer plusieurs faisceaux auprès de SAS Astra ou Eutelsat.
De plus, Orange peut compter sur ses filiales comme Viacess (contrôle d'accès aux contenus numériques) mais aussi Globcast (régie satellite) pour lui faciliter la tâche. Dans le second cas du très haut débit fixe, on parle d'un chantier de deux milliard d'euros.
La menace Neuf-SFR
En résumé : "Les différentes couches, entre producteurs de contenus, diffuseurs et réseaux, se mélangent et entrent en compétition autour du client final", analysait encore récemment Didier Lombard, l'actuel PDG de France Telecom.
Cette frénésie de déploiement réseaux et d'agrégation de contenus est aussi liée à l'évolution du champs concurentiel. Le rapprochement actuel entre Neuf Cegetel et SFR va donner naissance à un véritable opérateur alternatif puissant capable de déstabiliser France Telecom.
"Les derniers services innovants de Free ne le font plus trembler. C'est plutôt les manœuvres d'un SFR qui monte dans l'ADSL", commente notre interlocuteur.
encore de la concurrence pour canal tas
A la lecture officielle des dernières déclarations de France Telecom, on serait tenté de croire que le projet de lancer une offre de télévision payante par satelite ne sert qu'à compléter la couverture ADSL de l'opérateur. Histoire de titiller le groupe Canal Plus, la filiale audiovisuelle du groupe Vivendi qui exploite l'unique bouquet de télévision numérique par satellite demeurant en France après la fusion avec son concurrent TPS.
En fait, les implications du projet "d'Orange TV par satellite"sont beaucoup plus profondes, ne serait qu'à travers un épisode méconnu de l'histoire de France Telecom. Un air de revanche flotte chez l'opérateur télécoms, qui avait regardé le dossier de mise en vente de TPS dans le courant de l'année 2005.
Selon une source bien informée du dossier, France Telecom a étudié à l'époque la possibilité d'acquérir le bouquet de TV par satellite qui était détenu majoritairement par le groupe TF1 (filiale audiovisuelle du groupe Bouygues).
Rencontre au sommet
Dans le courant de l'automne 2005, Thierry Breton, alors PDG de France Telecom et grand ordonnateur du programme pluri-annuel Next visant à réformer le groupe télécoms (gouvernance, ressources humaines, infrastructure, offres et services clients…), en a discuté avec son homologue Martin Bouygues.
Les deux dirigeants se connaissent bien et les deux groupes collaborent déjà ensemble. En décembre 2003, le groupe TF1 et France Telecom ont même présenté ensemble leur première offre de télévision par ADSL. Mais, pour le cas de la session de TPS, France Telecom est reconduit. Martin Bouygues privilégie plutôt un mariage entre TPS et Canalsat.
L'ambitieux projet de France Telecom tombe aux oubliettes mais le groupe ne délaisse pas pour autant l'audiovisuel. Bien au contraire. L'opérateur a fait d'énormes efforts de repositionnement en passant du statut d'opérateur réseau à celui de diffuseur voire de producteur de contenus. Une transformation qui reste fidèle à la ligne du programme Next : "passer d’une logique d’accès aux réseaux à une logique d’accès aux services".
On fera tout en solo
Dans le cadre de son offre de télévision par ADSL (MaLigne TV), l'opérateur monte en puissance progressivement. En janvier 2006, il lance le Bouquet TV, une sélection de chaînes thématiques gratuites, qui s'appuie sur un décodeur à la norme MPEG4.
Parallèlement, la division contenus de France Telecom multiplie les chaînes évènementielles autour du sport (cyclisme avec le Tour de France, tennis avec Roland Garros…) dans le cadre de dispositifs de diffusion multi-canal (PC, TV, mobile) et promu sous un angle marketing "Everywhere".
En remontant la chaîne de valeur, France Telecom a même monté en 2006 sa propre structure de production cinématographique : Studio 37. S'il ne produit pas directement les films à succès, l'opérateur s'en approche :Orange s'est associé à la Petite Reine, Pathé Renn Production et aux Editions Albert René pour soutenir la sortie prochaine en salle du film Astérix aux Jeux Olympiques.
Le foot, opium de l'audiovisuel
Outre le volet diffusion par satellite, France Telecom planche actuellement sur deux dossiers importants : Orange vient de déposer deux dossiers de candidature pour deux chaînes (Orange Sports TV et O'TV pour les jeunes) en réponse devant le Conseil supérieur de l'audiovisuel en vue de l'attribution de fréquences en mode DVB-H pour la diffusion de services de Télévision Mobile Personnelle (TMP).
Dans le domaine du sport, des échéances sont aussi très attendues comme l'attribution des lots de diffusion télé des matches de la Ligue 1 de football pour la période 2008-2012 que la Ligue de Football Professionnel devra boucler d'ici fin janvier. Orange a présenté sa candidature dans la totalité des douze "lots" (segmentation des services de diffusion télé des matches), dont les trois lots "premium" (à plus forte valeur ajoutée).
"Pour France Telecom, les résultats de l'attribution seront déterminants pour le projet de diffusion par satellite", estime notre interlocuteur qui tient à garder l'anonymat. C'est un volet de la programmation non négligeable qui est en jeu. "Des films, du foot, du sexe..France Telecom pourrait très bien reprendre les ingrédients qui ont fait le succès de Canal Plus pour son offre de TV par satellite."
Un projet qui pourrait susciter également l'adhésion des chaînes thématiques plutôt malmenées dans les négociations avec Canalsat. Celui-ci peut exercer une forte pression sur les tarifs en tant qu'unique interlocuteur pour la télévision par satellite.
Un investissement moindre par rapport à la fibre
Sous un angle "retour sur investissement", ce projet satellite est important pour France Telecom pour atteindre une masse critique de clients permettant d'envisager une rentabilité de ses activités audiovisuelles. Certes, Orange est déjà FAI leader sur son marché domestique avec une part de marché de clients ADSL proche de 50%. Avec les fêtes de fin d'année, il a certainement dépassé le million de clients triple play.
Mais cela ne suffit pas. Il doit acquérir une base plus large de clients et l'option satellite va l'aider à atteindre cette objectif. Avantage du déploiement satellite par rapport à celui dédié à la fibre : les coûts modestes. Dans le premier cas, on parle d'une cinquantaine de millions d'euros par an pour louer plusieurs faisceaux auprès de SAS Astra ou Eutelsat.
De plus, Orange peut compter sur ses filiales comme Viacess (contrôle d'accès aux contenus numériques) mais aussi Globcast (régie satellite) pour lui faciliter la tâche. Dans le second cas du très haut débit fixe, on parle d'un chantier de deux milliard d'euros.
La menace Neuf-SFR
En résumé : "Les différentes couches, entre producteurs de contenus, diffuseurs et réseaux, se mélangent et entrent en compétition autour du client final", analysait encore récemment Didier Lombard, l'actuel PDG de France Telecom.
Cette frénésie de déploiement réseaux et d'agrégation de contenus est aussi liée à l'évolution du champs concurentiel. Le rapprochement actuel entre Neuf Cegetel et SFR va donner naissance à un véritable opérateur alternatif puissant capable de déstabiliser France Telecom.
"Les derniers services innovants de Free ne le font plus trembler. C'est plutôt les manœuvres d'un SFR qui monte dans l'ADSL", commente notre interlocuteur.
encore de la concurrence pour canal tas