La télévision sur Internet menace les box

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DZSatien Expert
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16/10/15
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La télévision vit peut-être sa dernière génération majeure de décodeurs. L'accès à la télé passe de plus en plus directement par le Web.
Le décodeur aura-t-il un jour sa place au musée, à côté du minitel et des écrans cathodiques ? S'il demeure un incontournable du salon, sagement camouflé à proximité de l'écran de télévision, l'évolution rapide des modes de consommation de contenus vidéo pousse à s'interroger.

Début 2015, 49 % des foyers français recevaient la télé par l'ADSL, le câble ou la fibre. Au deuxième trimestre 2017, selon les chiffres les plus récents du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA), ils étaient 54 %. En parallèle, la réception hertzienne (TNT) est passée de 61 % des foyers concernés à 56 % - tandis que la réception satellitaire se maintenait autour de 23 % des foyers.

Cette évolution est encore plus marquée si l'on considère que le poste principal peut être relié à Internet tandis qu'un deuxième ou troisième restera en mode hertzien. Le pourcentage de Français qui n'accèdent à la télévision que par les ondes hertziennes a ainsi chuté de cinq points en deux ans. Il s'agit de moins d'un quart de la population aujourd'hui.

Mais l'étape suivante semble être le déclin des bouquets de chaînes offerts par les opérateurs télécoms en « triple play » en faveur de l'accès direct par le Web à la télévision en over the top (OTT). Quitte à relier le signal au petit écran traditionnel par le biais des appareils FireTV d'Amazon, l'Apple TV ou le ChromeCast de Google.

25 % de télés intelligentes
En outre, la deuxième évolution majeure est celle des écrans eux-mêmes. En plus des smartphones et tablettes devenus des supports de prédilection pour la consommation vidéo, le téléviseur aussi change. Deux-tiers du parc est aujourd'hui « connectable » - en majorité indirectement, via le décodeur des fournisseurs d'accès il est vrai, mais aussi, pour plus d'une télévision sur quatre, en direct.

Ces Smart TV permettent d'installer des applications - Netflix, Molotov, mais aussi MyCanal par exemple -pour consommer directement du contenu en court-circuitant les différents fournisseurs traditionnels et leurs boîtiers.

La messe est pourtant loin d'être dite. La consommation des services OTT (la télévision disponible directement sur Internet) connaît « un succès encore limité en France », notait le CSA à l'occasion du lancement en octobre dernier d'une consultation publique sur l'avenir de la TNT, « compte tenu de la forte pénétration des offres triple play donnant accès à des offres de télévision via les réseaux gérés des fournisseurs d'accès à Internet ». Tout le monde n'a pas moins de 25 ans et est prêt à regarder la télé sur ordinateur ou tablette.

En outre, « les fabricants de téléviseurs connectés ont globalement raté le coche », estime ainsi Fernando Elizalde, analyste chez Gartner. Ils n'ont pas su dépasser les problèmes d'incompatibilité et la trop grande diversité des systèmes d'exploitation ».

Selon ce spécialiste de la distribution, les fournisseurs de contenus traditionnels ont une carte à jouer, à condition de ne pas rester enfermés dans leurs quatre murs, de proposer une grande variété de contenus - y compris YouTube ou Netflix par exemple - via leur box et une expérience fluide - dans la recherche de programmes par exemple.


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