BOUTEFLIKA Reconnait Officiellement La Fraude Eléctrorale

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7/10/07
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Bouteflika: «Oui, nous avons eu des élections à la Naegelen»

Bouteflika fait tomber un tabou à l’ouverture de l’année judiciaire «Oui, nous avons eu des élections à la Naegelen»

Pour la première fois dans l’histoire contemporaine de l’Algérie, un président de la République reconnaît officiellement la fraude électorale et le dit publiquement devant toute la crème de la magistrature. Le chef de l’Etat est sorti hier de sa réserve qu’il observe depuis quelque temps.

On l’attendait la semaine dernière à Laghouat pour dire son appréciation des lois votées récemment par le Parlement. Il n’en fut rien ! Le découragement a commencé à gagner nombre de chefs de parti qui ne comprenaient pas pourquoi il s’est tu sur des réformes politiques qu’il a lui-même annoncées.

Le doute commençait à s’installer déjà sur les futures élections législatives. Aujourd’hui et avec son intervention d’hier, chacun est servi. En effet, il s’est distingué par un discours qu’on ne lui connaît pas encore. Un discours où il a dit ses quatre vérités les yeux dans les yeux et sans fioritures.

Le président Bouteflika a laissé éclater une véritable bombe dont les secousses auront un effet des années encore. Il a affirmé hier que «si la démocratie impliquait la tenue d’élections, l’Algérie doit alors aller vers cette option, même si, par le passé, nous avons connu des élections à la Naegelen». Cette référence à Naegelen, qui fut ministre et gouverneur général de l’Algérie et principal responsable de la fraude électorale massive organisée en 1951, est lourde de sens. Un tabou vient de tomber.

C’est un discours éminemment politique expliquant sa démarche et dans lequel il a répondu aux critiques provenant de l’intérieur et de l’extérieur du pays, qu’aura prononcé le président Bouteflika hier à Alger à l’occasion de l’ouverture de l’année judiciaire 2011-2012.

Il a d’abord souligné que le pays va «vers d’importantes échéances politiques qui laissent transparaître des horizons où régnera une démocratie qui réunit tous les éléments nécessaires et qui permettra de rétablir la confiance entre le citoyen et les institutions parlementaires à tous les niveaux», reconnaissant que l’Algérie était encore «à ses débuts» en matière d’expérience démocratique.

«Je ne dis pas que nous avons franchi toutes les étapes et qu’il n’y a pas lieu de faire des comparaisons entre ce qui se passe chez nous et ce qui se passe en Grande-Bretagne ou même en France» car, a-t-il dit, «ces pays nous ont devancés en démocratie depuis des siècles déjà». «Nous faisons notre apprentissage en la matière.

En conséquence, aucun reproche ne doit être fait à notre encontre ou à l’encontre de ceux qui nous critiquent tant à l’intérieur qu’à l’extérieur», a-t-il souligné, ajoutant qu’»il est possible qu’il y ait des lacunes ou des étapes non encore franchies. Celles-ci interviendront progressivement et émaneront de notre peuple qui n’a confiance qu’en ses propres réalisations». Concernant les voix qui se sont élevées «ici et là» pour s’interroger sur la singularité de l’Algérie et si elle faisait ou non partie du monde arabe qui vit au rythme de ce qu’on appelle le printemps arabe, le chef de l’Etat a affirmé que l’Algérie faisait partie de ce monde.

«Elle subit son influence et influe sur lui, mais elle n’a pas à revenir à des expériences qu’elle a vécues il y a des décennies». À propos de l’ingérence étrangère dans les affaires de certains pays arabes à l’occasion des évènements qui s’y déroulent, Bouteflika a souligné que «le peuple algérien est attaché à son indépendance et à sa souveraineté et refuse que les choses lui soient dictées». Il a rappelé que ce peuple «a arraché sa liberté grâce à de lourds sacrifices».

«Nous ne sommes pas là pour faire de cette indépendance un objet de surenchère et nous n’avons pas le droit de le faire», a-t-il ajouté. Il a affirmé que si «la démocratie impliquait la tenue d’élections, l’Algérie doit alors aller vers cette option, même si, par le passé, nous avons connu des élections à Naegelen».

Il a appelé à «la révision des méthodes de notre expérience nationale qui se distingue des autres expériences», soulignant que «nous apprenons des leçons des autres, mais nous les adaptons à notre réalité nationale et à nos traditions politiques dans le cadre du multipartisme».


LES MAGISTRATS SURVEILLERONT LES ÉLECTIONS


A l’adresse de la classe politique nationale, le président de la République a fait remarquer qu’il y a des partis plus influents que d’autres, car «ayant une base populaire». Et si la démocratie signifiait la multiplicité de petits partis, le Président a invité ces derniers à prouver alors «leur mérite» à travers les élections qui «sont le véritable critère de toute force politique». «Je ne me permettrais personnellement pas de porter un jugement sur tel ou tel parti», a-t-il dit.

Bouteflika a, en outre, déclaré que l’Algérie se trouve dans un état où «ce sont les personnes et les associations qui sont en perte d’influence sur la scène politique qui élèvent la voix». Il a précisé qu’il ne parlait pas au nom d’un parti mais du peuple algérien, soulignant que les réformes sont celles du peuple algérien. Des réformes pouvant s’inscrire dans la vision d’un parti ou d’un autre de la coalition gouvernementale tout comme elles peuvent ne pas s’y inscrire, et c’est tout à fait naturel et même démocratique».

C’est là probablement une allusion au MSP, parti membre de l’Alliance présidentielle, censé exécuter et défendre son programme mais qui, au final, a voté contre les textes des réformes politiques qu’il a initiées.

Quant au rôle de la justice aux prochaines élections, le Président a affirmé que «tout un chacun sera soumis à son contrôle [de la justice] et devra par conséquent se plier à ses décisions dans tout ce qui a trait aux échéances nationales ou à l’exercice d’un des droits fondamentaux ou autres». «L’Administration n’est pas soustraite à ce contrôle ni à l’obligation d’appliquer les décisions de la justice.

Tous les droits, libertés, autorités et prérogatives seront exercés dans le strict respect de la loi et sous le contrôle de la justice», a-t-il ajouté. «Nul doute que la pertinence du choix de recourir aux magistrats pour la surveillance des élections s’établira lors des prochaines échéances, ce qui consacrera leur rôle dans l’ancrage de la démocratie, de la transparence et de la concurrence libre et régulière entre les différentes forces politiques», a poursuivi Bouteflika.

«Ce sera également une preuve du succès de la réforme du secteur de la justice…», a-t-il affirmé. Il convient de noter enfin que le Président a présidé à cette occasion la cérémonie de sortie de la 19e promotion d’élèves magistrats, composée de 291 élèves, dont 144 magistrates et deux magistrats de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), et baptisée du nom du défunt juriste Mohand Issad.


Source : jeune indépendant
 

La parade de "l’apprentissage démocratique" de Bouteflika​

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Abdelaziz Bouteflika
Le président Abdelaziz Bouteflika a estimé mercredi que l’Algérie était encore à l'étape de l'"apprentissage" de la démocratie. On a quelque doute à lui accorder crédit.
Vingt ans après l’ouverture démocratique, le président estime que nous sommes encore loin. "Je ne dis pas que nous avons franchi toutes les étapes et il n'y a pas lieu de faire des comparaisons entre ce qui se passe chez nous et ce qui se passe en Grande-Bretagne ou même en France (qui) nous ont devancés en démocratie depuis des siècles déjà", a-t-il déclaré à l'ouverture de l'année judiciaire.Pourtant arrivé au pouvoir il y a douze ans, à l’issue d’un scrutin verrouillé par le système pour lui ouvrir grand le chemin du plébiscite, le président estime aujourd’hui que l’Algérie doit aller à son rythme, celui-là même qu’il imprime. "Nous faisons notre apprentissage en la matière, en conséquence aucun reproche ne doit être fait à notre encontre ou à l'encontre de ceux qui nous critiquent tant à l'intérieur qu'à l'extérieur", avertit-il comme pour conjurer de probable levée de boucliers sur ses projets. D’apprentissage, on ne peut pas dire que la décennie du président actuelle soit la plus exemplaire. C’est le moins que l’on puisse dire. Contrairement à ce qu’avance Bouteflika, il n’y a point d’avancée en matière de libertés depuis son arrivée au pouvoir. Et ses réformes n’ont manifestement pour objectif que le verrouillage de l’espace politique pour baliser les échéances électorales prochaines pour ses soutiens politiques. A ce titre on doute fort bien que les leçons données sur le fonctionnement démocratiques par le président soient les meilleures. Le viol de la Constitution qu’il a mené avec la complicité des partis de la majorité marquera à jamais son passage à la présidence. Il sera pour l’histoire celui qui a tripatouillé la loi fondamentale pour son propre destin politique.Quand Abdelaziz Bouteflika déclare qu’"il est possible qu'il y ait des lacunes ou des étapes (dans l’apprentissage démocratique, Ndlr) non encore franchies. Celles-ci interviendront progressivement et émaneront de notre peuple qui n'a confiance qu'en ses propres réalisations", il faut comprendre le contraire. Pourquoi ? Pour la simple raison que le peuple n’a pas été véritablement consulté par le président. Bien au contraire. Les deux consultations fondamentales de ses trois mandats ont été caractérisées par la fraude doublée d’une abstention historique qu'une administration aux ordres du ministère de l'Intérieur (sous Nordine Yazid Zerhouni) a dû combler par le bourrage des urnes. M. Bouteflika a promis que l’Algérie se dirigeait vers "d'importantes échéances politiques qui laissent transparaître des horizons où régnera une démocratie qui réunit tous les éléments nécessaires". Cette démocratie, déclare-t-il, "permettra de rétablir la confiance entre le citoyen et les institutions parlementaires à tous les niveaux", a-t-il souligné. Quel aveu d’échec ! Le président reconnaît en filigrane ici le fossé entre élus et électeurs. Mais comment rétablir une confiance en un seul scrutin quand on n'a pas su le faire en 12 ans de règne. Difficile à croire donc.Une dernière chose. Il est de bon temps d’ergoter sur les vertus de la démocratie devant des magistrats qui attendaient de lui qu’il leur parle de la corruption qui règne à tous les étages du gouvernement. De la justice complètement inféodée à l’exécutif. Le président ne craint pas d’être démenti, mais encore faut-il qu’il écoute la contradiction. Ainsi, il a déclaré aux magistrats : "Notre ambition a toujours consisté à faire régner la justice au sein de la société et à promouvoir la qualité des rapports entre la justice et les justiciables de manière à rétablir la confiance entre le peuple et ses institutions afin de réunir toutes les conditions garantissant un retour à une vie normale et paisible et une poursuite de la progression du pays vers le parachèvement des réformes sur des bases solides répondant aux critères bien établis pour l’édification d’un Etat moderne". Le retour de la confiance envers la justice devrait être donné d’abord par les tenants du pouvoir. Autrement dit, du président himself qui a fait des magistrats de simples courroies de transmission d’un semblant de justice. La confiance en les magistrats c’est comme celle envers les élus. L’une comme l’autre ne tiennent qu’à la volonté du régime que dirige le président de changer les choses. Là encore, les 12 ans de règne ont montré les limites des promesses maintes fois réitérées par Bouteflika. Quand celui-ci évoque "l’importance accrue de poursuivre le processus d’amélioration de la performance de la justice dans le traitement des affaires qui lui sont soumises", aucun des magistrats présents n’ignore que le seul processus en marche est celui de la mise au pas de la justice au service du pouvoir. Mais non le président a préféré botter en touche pendant plusieurs minutes. La justice attendra, comme attendent les véritables politiques. Le président avance à son rythme. Il a manifestement le temps. Mais pas les Algériens.Yacine K.
 

Révolution de novembre et indépendance nationale​

LE COMMENCEMENT​

Par : Mohamed Boudiaf
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Ce texte inédit de cet acteur de la guerre d’indépendance, Si Tayeb El-Watani, écrit en 1961, nous a été envoyé par Nacer Boudiaf. Nous le publions dans son intégralité.

De tous les travaux qui ont à ce jour traité de ladite Révolution, aucun n’est arrivé à éclairer valablement et d’une façon objective la phase historique, riche en enseignements, qui a préparé ce que certains ont appelé “la Nuit de la Toussaint”. Ici, une précision s’impose pour éviter tout rapprochement avec la fête des morts ou toute autre invention de plumitifs prompts à expliquer l’histoire par des arrangements malveillants qui, dans le fond, n’honorent pas leurs auteurs.
En réalité, le départ aurait dû avoir lieu le 18 octobre, et son report au 1er novembre n’a tenu qu’à des considérations d’ordre interne qu’il serait trop long d’exposer ici. La vérité est que le choix de cette date n’a été motivé par aucune intention de faire coïncider le déclenchement avec le culte des morts qui, certainement depuis qu’ils appartenaient à l’autre monde, devaient se désintéresser totalement des choses d’ici-bas entre Algériens colonisés et Français impérialistes. D’ailleurs, si l’on tient, malgré tout, à affubler la décision historique du 1er novembre de ce masque infâmant, nous serons bien aisés de notre côté d’aligner une longue liste de dates marquées par des hécatombes au compte du colonialisme français qui, depuis le jour où il à foulé la terre algérienne, et durant un siècle et trente et un ans, n’a respecté ni notre religion, ni nos fêtes, ni notre tradition pour perpétrer les pires crimes et exactions que l’histoire ait enregistrés depuis les âges les plus reculés de l’humanité. Un jour viendra où tous les crimes seront connus et, à ce moment, on oubliera volontiers de parler aussi légèrement du 1er novembre 1954 qui, pour nous, restera à jamais sacré et sera fêté pour avoir été l’avènement d’une marche historique qui a bouleversé un continent et qui n’a pas fini d’étonner le monde par sa puissance et sa vitalité face à un adversaire désorienté et complètement déréglé au point d’avoir dangereusement mis en cause ses valeurs, son équilibre psychologique et jusqu’à sa cohésion nationale.
Pour comprendre ce faisceau d’interactions et de réactions découlant de la Révolution algérienne, soumettons à l’analyse les raisons profondes qui ont donné vie à ce 1er novembre et à ses suites.
Déjà, en 1945, les prémices d’un tel bouleversement étaient clairement prévisibles à l’observateur lucide et impartial, car le lien entre les évènements de mai 1945 et le départ de la Révolution en novembre 1954 est tellement étroit qu’il mérite d’être souligné ici sous peine de nous voir tomber dans l’erreur commise par la plupart de nos dirigeants politiques d’avant le 1er Novembre. En effet, les uns comme les autres ont ou sous-estimé les répercussions du drame de mai 1945 ou tout simplement gardé une obsession d’une éventuelle répétition de cette sauvage répression qui, tout en les marquant, les a éloignés d’une analyse courageuse qui les aurait mieux inspirés dans la recherche d’une politique beaucoup plus réaliste et beaucoup plus hardie.
Nous avons parlé plus haut d’un lien entre les deux évènements : lequel ? Effectivement, le 8 mai 1945, était la manifestation d’un même état d’esprit d’un peuple épris de liberté avec cette différence qu’en 1945, il croyait encore en la possibilité de recouvrer ses droits par des moyens pacifiques, alors qu’en novembre 1954 il était décidé, instruit par son premier échec, à ne plus commettre d’erreurs et à utiliser les moyens adéquats capables de faire face à la force qu’on lui a toujours opposée. C’est cette évolution lente, quelquefois incertaine et latente, que nous nous proposons de refléter dans ce qui va suivre...
En premier lieu, quelles ont été les suites des nombreux évènements de mai 1945 sur, d’une part, le peuple et, d’autre part, les partis politiques qui le représentaient ? Contrairement à ce qu’on attendait, au lieu que ce coup de force renforça l’union nationale, il produisit la dislocation malheureuse des AML, qui avaient, en mars 1945, réussi, pour la première fois, à réunir, à l’exception du PCA, toutes les tendances de l’opinion algérienne. En effet, sitôt les prisons ouvertes en mars 1946, sitôt la concrétisation de cette coupure en deux courants : le PPA - MTLD, ou tendance révolutionnaire et l’UDMA, ou tendance réformiste. Je ne parle pas ici du PCA qui reste, jusqu’en 1954, minoritaire et sans influence sur la suite des évènements, ni d’ailleurs de l’association des oulémas dont le programme se voulait beaucoup plus orienté vers l’instruction et l’éducation en dépit de leur sympathie non déguisée pour le réformisme de l’UDMA. Il est inutile également de faire cas de ceux qu’on appelait les indépendants, les exécutifs zélés de la colonisation, ce qui, à juste titre, leur avait valu l’appellation pittoresque de “béni-oui-oui”.
À retenir donc que les évènements de 1945, tout en donnant au peuple une leçon chèrement acquise sur ce que devrait être une véritable lutte pour l’indépendance nationale, provoquèrent, du coup, la coupure des forces militantes algériennes et leur regroupement en deux principaux courants dont les luttes dominèrent la scène politique jusqu’en 1950. Avec le recul, on réalise nettement le rôle joué par les sanglantes journées qui ont suivi le 8 mai 1945 sur le plan de la classification politique en Algérie et de ce qu’il va en sortir.
Abandonnons, pour plus de clarté, l’aspect événementiel de cet affrontement pour nous consacrer uniquement à ses effets sur le schéma des forces en présence. Effectivement, il n’a pas fallu attendre longtemps pour constater la fin de cette étape qui a prouvé, s’il en était besoin, que la voie du salut était ailleurs.
Comment alors se présentait le schéma né de cette période de 1945 à 1950 ? Sans conteste, les partis, d’un bord comme d’un autre, avaient beaucoup perdu de leur audience ; quand aux masses, gavées de mots d’ordre contradictoires, d’où rien n’était sorti, elles donnaient l’impression, après cette bagarre de slogans et de palabres, d’une lassitude indéniable et d’une conviction non moins solide de l’inefficacité des uns et des autres. Il n’était pas rare, en ces temps, d’entendre des propos du genre : “À quoi bon s’exprimer pour rien ? Ils sont tous les mêmes : beaucoup de palabres mais de résultat, point. Qu’ils s’entendent et se préparent s’ils veulent parvenir à un résultat. Sans armes on ne parviendra à rien etc. etc.”
On sentait confusément dans ces remarques désabusées et pertinentes le besoin ardent de sortir du labyrinthe des escarmouches platoniques et inopérantes des luttes politiques. La recherche d’une issue susceptible de répondre à ce besoin se lisait sur tous les visages et émergeait de la moindre discussion avec l’homme de la rue, pour ne pas parler du militant plus impatient. Toutefois, une parenthèse mérite d’être ouverte, à ce point de nôtre développement, en vue d’éviter toute interprétation tendancieuse qu’on serait tenté de tirer de ces constatations. À signaler dans cet esprit que, mis à part son côté négatif et quelquefois pénible, la lutte politique dont il vient d’être question n’a pas été complètement inutile, en ce sens qu’elle a renforcé, dans une grande mesure, la prise de conscience populaire et a surtout aidé à la promotion d’un bon nombre de cadres.
Autre remarque : la déconfiture de ces partis politiques, avant d’être le fait de tel ou de tel homme, ou groupe d’hommes, est, en dernière analyse, le résultat de tout un ensemble de causes dont les principales reviennent à une méconnaissance ou, pour le moins, une incapacité de s’inspirer du peuple, aux oppositions entre les hommes élevées au-dessus des idées et des principes, et en dernier lieu au vieillissement très rapide, inhérent spécialement aux partis politiques des pays jeunes, trop vigoureux et pleins de bouillonnement révolutionnaire pour s’accommoder facilement de tout ce qui est immobilisme.
En résumé, l’année 1950, si elle ne mit pas totalement fin aux luttes politiques, n’en marqua pas moins leur dépassement et leur faiblesse manifeste face à une politique répressive de l’administration coloniale. Cette dernière, après la répression de 1948, à l’occasion des fameuses élections à l’Assemblée algérienne où les truquages et les falsifications les plus éhontés furent enregistrés, après ce qui fut appelé le “complot” de 1950 et qui était en réalité la destruction partielle de l’organisation paramilitaire formée sous l’égide du PPA-MTLD, s’était enhardie, devant le manque de réaction, au point de ne plus tenir compte de sa propre légalité pour accentuer son travail de dislocation des appareils politiques. Cela était tellement vrai que, pendant ces temps sombres, on avait assisté aux premiers rapprochements de ces mêmes partis politiques, hier ennemis ; d’où la naissance du Front démocratique réalisée par le MTLD, l’UDMA, les Oulémas et le PCA pour lutter conjointement contre la répression. L’explication la plus valable à donner à ce phénomène, impossible deux ans auparavant, est sans doute la manifestation de l’instinct de conservation par la recherche obscure d’un renouveau souffle dans une union même limitée.

Rien ne se fit pour sauver les uns et les autres
La marche inexorable de l’évolution ne tarda pas à accélérer le processus de désagrégation déjà entamé.
Je ne connais pas avec certitude ce qui se passait en ce temps à l’intérieur de l’UDMA, des Oulémas et du PCA, mais je reste convaincu que leur situation n’était pas plus brillante ni plus enviable que ce qui se préparait dans le MTLD, en voie de dislocation malgré tous les efforts tentés pour éviter la fin malheureuse et définitive qui fut la sienne en 1950.
Que nous fût-il donné de retenir de cette première partie ? La faillite des partis politiques, complètement déphasés par rapport au peuple dont ils n’ont pas su ou pu s’inspirer à temps pour saisir sa réalité et comprendre ses aspirations profondes. Il faut noter, à cette occasion, que notre peuple, à l’instar de tous les peuples qui montent, possède une bonne mémoire et une acuité instructive de ce qui se fait dans son intérêt. S’il lui est arrivé de se désintéresser, à un certain moment, de presque tous les partis politiques qui se disputaient ses faveurs, cela revenait avant tout à ce sens infaillible de l’histoire et à cette sensibilité forgée dans les dures épreuves dont les évènements de Mai 1945 ont été une des plus marquantes.
Compte tenu de cette défection populaire vis-à-vis des partis, comment se présentait alors l’éventail des forces profondément remaniées par cette sorte de reflux ? Mis à part, les directions politiques moribondes s’accrochant vainement à leurs appareils organiques, fortement éprouvés et réticents, il faut signaler : à la base, le peuple d’où s’effaçaient progressivement les oppositions politiques et qui semblait dans son recul préparer le grand saut et, dans une position intermédiaire, le volume des militants abusés, quelquefois aigris mais restant vigilants parce que plus au fait des réalités quotidiennes et du mécontentement des masses accablées qu’elles étaient par une exploitation de plus en plus pesante.
C’est d’ailleurs de cet échelon que partit en 1954 la première étincelle qui a mis le feu à la poudrière. La question qui vient immédiatement à l’esprit consiste, à mon sens, à déterminer exactement comment a pu s’opérer cette sorte de reconversion rapide et cette prise de responsabilité étonnante à un moment où les plus avertis s’attendaient à toute autre chose qu’à un départ aussi décisif d’une révolution qui bouleversera tous les pronostics de ses sympathisants comme de ses adversaires. La réponse est qu’en novembre 1954, toutes les conditions, malgré la confusion de façade qui régnait alors, étaient réunies, concrétisées en deux forces aussi décidées l’une que l’autre : d’une part, un peuple disponible, ayant gardé intact son énorme potentiel révolutionnaire légendaire instruit par ce qu’il a subi durant une longue occupation et plus récemment à l’occasion du 8 mai 1945, exacerbé par ce qui se passait à ses frontières et n’ayant enfin plus confiance dans tout ce qui n’est pas lutte directe de la force à opposer à la force et, d’autre part, une avant-garde militante, issue de ce peuple dont elle partageait les expériences quotidiennes, les peines et les déboires pour se tromper, le peu qu’il soit, sur cette force colossale dans sa détermination d’en finir avec une domination qui a fait son temps.
C’est de cette conjonction intime que naquit la Révolution algérienne qui, dans un temps restreint, de juin à novembre 1954, aligna sur tout le territoire les têtes de pont du bouleversement que nous vivons depuis bientôt sept ans.
En conclusion, que faut-il retenir de toute cette suite d’évènements et particulièrement de ce commencement qui, vu son caractère spécial, marquera pour longtemps la Révolution algérienne et explique déjà ses principales caractéristiques originales ?
1- À la différence d’autres révolutions, la nôtre est née à un moment crucial qui lui confèrera son caractère particulier d’autonomie et son indépendance vis-à-vis de toutes les tendances politiques l’ayant précédée : le premier appel au peuple algérien a bien précisé que le FLN, dès sa naissance, se dégageait nettement de tous les partis politiques, auxquels il faisait en même temps appel pour rejoindre ses rangs sans condition ni préalable d’aucune nature. Cette position en clair signifie que le 1er Novembre ouvrait une ère nouvelle d’union nationale et condamnait implicitement toutes les divisions et oppositions partisanes incompatibles avec la révolution naissante, comme elles le seront plus tard quand il s’agira de construire l’Algérie nouvelle.
De cette position de principe, il faut retenir également le souci des premiers hommes de la révolution d’introduire un autre esprit, d’autres méthodes et surtout une conception neuve tant en ce qui concerne les idées que l’organisation ou les hommes.
2- Née du peuple, la Révolution algérienne, à son départ, s’inscrit en faux contre toutes les manoeuvres de tendances ou concepts d’exportation quels qu’ils soient, plaçant la lutte sous le signe de l’union du peuple algérien en guerre, union solidement soudée par des siècles d’histoire, de civilisation, de souffrances et d’espoir.
3- Issue d’une période où les luttes des coteries et des personnes avaient failli tout emporter dans leur obstination aveugle et criminelle, la Révolution du 1er Novembre décréta le principe de la collégialité, condamnant à jamais le culte de la personnalité, générateur de discorde et nuisible, quelle qu’en soit la forme, à l’avenir d’un jeune peuple qui a besoin de tous ses hommes, de toutes ses ressources et d’une politique claire et franchement engagée qui ne peut être l’affaire d’un homme, aussi prestigieux soit-il, mais de toute une équipe d’hommes décidés, vigoureusement articulés en une organisation bien définie, disposés à donner le meilleur d’eux-mêmes avant de se faire prévaloir de tout titre, de toute légitimité et encore moins de droits acquis ou de prééminence de tout genre.
En un mot, l’Algérie, après ce qu’elle a enduré, a besoin de militants intègres, désintéressés opiniâtres et décidés, véritables pionniers au service d’un idéal de justice et de liberté, que de “zaïms” en mal de gloriole, cette gangrène purulente de beaucoup de jeunes pays en voie d’émancipation.
4- Partie intégrante et motrice de la formidable vague de fond qui secoue l’Afrique et l’Asie et continue de se propager en Amérique du Sud et partout ou persistent les germes de la domination politique ou économique, la Révolution algérienne, dès son début, s’est classée par rapport aux lignes de force de l’échiquier mondial.
Nos alliés naturels sont avant tout ceux-là mêmes qui, comme nous, ont eu à souffrir des mêmes maux et qui rencontrent sur la voie de leur libération les mêmes oppositions, les mêmes barrières, voire les mêmes menaces.
5- Enfin, son caractère populaire et patriotique, sa coloration anticolonialiste, son orientation démocratique et sociale, sa position dans le Maghreb et son appartenance à la sphère de civilisation arabo-islamique sont autant de traits marquants que porte la Révolution algérienne dès sa naissance et qui détermineront son évolution et conditionneront son devenir.

Mohamed Boudiaf
Turquant, le 22 août 1961
 
Le véritable problème quand un président avoue qu’il y a toujours fraude électorale nous le peuple nous le savons tous, nous sommes pas dupes mais maintenant c’est officiel
Donc Boutéflika n’est jamais était élu il a menti il doit être jugé comme Chirac. Ne pas oublier la rectification de la Constitution pour favoriser Boutef.
Ne pas oublier qu’il a jurer sur le CORAN livre sacré qu’il défendrait la Constitution ,la justice,a-t-il trahi le CORAN, l’ALGERIE, mais nos gouvernants n’ont que les mots le mensonge,le vol ,Tout pour moi rien pour les autres.
Comment le peuple peut avoir confiance dans un état qui baffouille les lois que lui mémé a créer ,exemple un Algérien marié a une étrangère ne peut accéder a de haut poste d’état hors plusieurs ministres haut gradés de l’armé sont marié a des étrangères,monsieur Bensalah ne peut être président du sénat car il est d’origine marocaine il avait acquit la nationalité Algérienne en 1965 ,pour avoir les responsabilités gouvernemental, il faut deux générations,ou bien il faut changer les lois ou bien on les appliques ou bien c’est du folkore .

« LES ALGERIENS VOTENT, L’ARMEE ELIT “
 
la situation de l'algerie est tellement bonne que des milliers de personnes prennent la mer pour fuire ce regime pourri et corrompu ,et laissez derriere eux la hogra,les autres se font immoler au feu.nos ministres et deputés taiwan se remplissent les poches au depends du peuple.............ou est passé le nif algerien dans sa grandeur......echah fina...............
 
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