Le Togo est suspendu pour les deux prochaines Coupes d'Afrique des nations en raison «d'interférences gouvernementales» ayant abouti au retrait de l'équipe togolaise de la CAN 2010, a annoncé samedi à l'AFP le président de la Confédération africaine (CAF) Issa Hayatou. Avant le début du tournoi, le 8 janvier, le bus de l'équipe du Togo avait été mitraillé par des rebelles séparatistes à son arrivée dans l'enclave de cabinda, et deux membres de la délégation togolaise étaient décédés dans l'attaque.
Constant Omari, membre du comité d'organiation de la CAN, avait rappelé dès le lendemain du mitraillage, que le Togo encourait en cas de forfait «des sanctions prévues par le règlement». Celui de la CAN précise que le «forfait déclaré moins de vingt jours avant le commencement de la compétition finale ou pendant celle-ci» entraîne une «amende de 50.000 dollars» et «la suspension de l'association nationale concernée pour les deux éditions suivantes de la Coupe d'Afrique des nations».
A travers les «interférences gouvernementales» qu'elle évoque, la CAF semble viser le rôle du gouvernement togolais, qui avait décidé, par la voix de son premier ministre, Gilbert Fossoun Houngbo, de rapatrier au pays les Eperviers : «L'équipe doit rentrer ce jour, disait-il au lendemain de l'attaque. Si, à l'ouverture de la CAN (...), une équipe ou quelque personne se présente sous la bannière du Togo, ce serait une fausse représentation. C'est une décision mûrie depuis vendredi (jour du mitraillage, NDR). Nous avons compris la démarche des joueurs (qui voulaient jouer, après avoir décidé de rentrer), qui voulaient exprimer une manière de venger leurs collègues décédés, mais ce serait irresponsable de la part des autorités togolaises de les laisser continuer.»