On vit plus longtemps !! INFOS

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On vit plus longtemps... La bonne blague ! une arnaque de plus.​

29 septembre 2013 | Par Marcel PERES



"On vit plus longtemps", nous dit-on
. Mais sur quoi est basée cette constatation ? Doit-on espérer pouvoir vivre tous au delà de 120 ans dans quelques temps ? Ou joue t-on sur les mots et si c'est le cas que veut-on nous faire avaler ?

Essayons d'y voir plus clair. Analysons l'age du décès de nos différents doyens.

(source : Supercentenaire - Wikipédia.htm)
La première constatation indique que l'age limite(notre longévité) n'évolue pas, dans l'histoire récente, à la baisse et encore moins à la hausse! Plus encore, ce graphique nous révèle qu'il y a eu des centenaires à toutes époques (tout du moins depuis 1409 – année de naissance du premier doyen référencé de façon certaine).
L'idée que les centenaires seraient un phénomène récent lié à l'évolution des conditions de vie est faux. Visiblement, chaque être humain peut espérer pouvoir vivre jusqu'aux alentours des 120 ans ; 122 ans est le record de longévité obtenu par Jeanne Calment qui est la doyenne de l’humanité, c’est à ce jour, l’être humain ayant vécu le plus longtemps et ce de manière prouvée. Il est probable que la paix relative que connaît la France depuis plus d'un demi siècle peut expliquer la régularité de l'age limite, atteint par nos doyens, qui apparaît à droite du graphique.
On peut donc dire qu'individuellement la longévité maximum d'un être humain (vous, moi) est constante et se situe autour de 120 ans. Autrement dit, individuellement, l'espérance de vie ne progresse pas !
Alors, pourquoi nous dit-on : « on vit plus longtemps » ?
Observons le graphique suivant qui représente la pyramide des ages en France.

(source : http://www.ined.fr/fr/tout_savoir_population/graphiques_mois/pyramide_ages_france_u_e/)
Ce graphique, qui est censé représenter une pyramide, je vous le rappelle, fait apparaître quelques « anomalies ». Le bas de la pyramide est légèrement érodé. Que s'est-il passé ?
Dans une société parfaite où les personnes ne décéderaient que lorsque ils ont atteint leur age limite (120 ans), nous aurions deux types de graphiques :

  • Soit celui-ci où le nombre de naissances compenserait exactement le nombre de décès et où tout le monde atteindrait l'age limite de l’être humain, c'est à dire 120 ans !

Dans une telle société, « idéale », les accidents de la vie n'existeraient pas et la population serait en nombre stable... On sait depuis longtemps que ce monde n'existe pas, en dehors des mondes imaginaires véhiculés par les religions.

  • Soit celui-ci où le nombre de naissances est plus important que le nombre de toutes les autres tranches d'ages car les décès prématurés(avant les 120 ans potentiels) les touchent toutes.

Dans ce cas, le nombre de personnes âgées est plus faible que celui des personnes plus jeunes. En conséquence, si les individus les plus âgés nécessitent de l'aide du fait de la dégradation progressive de leur physique, ils pourront toujours compter sur les plus jeunes, plus valides et surtout plus nombreux.
Compte-tenu des accidents (mortels) qui font partie de la vie de chaque individu, une telle pyramide représente, en réalité, la pyramide idéale pour toutes les civilisations. Pour être plus précis, la pyramide idéale serait plutôt une pyramide à degrés car la mortalité n'est pas la même selon les différentes tranches d'ages. Passé 45 ans, plus le corps vieillit, plus il se dégrade et plus l'individu est vulnérable aux accidents.
Qu'en est il avec la pyramide des ages en France ? On voit très clairement que le bas de la pyramide est « érodé » ce qui indique que le nombre de naissances ne peut pas compenser le nombre d'individus dans les tranches d'age qui vont de 30 ans à 55 ans(impact du « baby boom »). Du coup dans quelques années, il n'y aura plus assez de bras valides pour s'occuper des futures personnes âgées et ce durant les 30 années qui viennent.
Si l'on part du principe que passé 60 ans, un individu cesse de travailler pour profiter d'une retraite bien méritée et que cette retraite est financée par le travail des personnes plus jeunes, il y a clairement un souci. Dans très peu de temps, il y aura trop de personnes âgées par rapport aux personnes en age de travailler. Du coup si rien ne change, il sera difficile d'assurer le paiement des retraites aux personnes âgées et ce durant les 30 prochaines années.
On le voit bien, le problème est réellement économique. On va manquer de financement pour assurer le paiement des retraites. D'un coté nous avons trop de retraités et de l'autre pas assez de financement.
Comment retrouver l'équilibre ? C'est ce problème que doivent résoudre nos gouvernants.
Techniquement, il y a plusieurs solutions :

  • Diminuer le nombre de retraités. Pour cela il suffit de calculer le nombre de personnes âgées que le système actuel pourra supporter et adapter le volume, de personnes retraitées supportable, aux capacités de financement. Cette « adaptation » ne peut se faire qu'en rehaussant l'age de départ à la retraite. En effet, on peut difficilement proposer une solution pour diminuer l'age limite de vie d'un individu …
  • Augmenter la capacité de financement. Vu que le nombre de personnes en age de travailler est connu et insuffisant, il pourrait être intéressant d'augmenter le nombre de travailleurs en faisant appel à de la main d’œuvre étrangère et en l'intégrant dans notre système social. De ce fait, la capacité de paiement se trouve augmentée. Là aussi, il est assez simple de trouver le nombre idéal à répartir sur les 30 années problématiques pour revenir à l'équilibre. Une autre solution pourrait consister à demander aux entreprises privées de reverser une partie de leur bénéfice au fond de financement des retraites. En effet beaucoup d'entreprises augmentent leurs profits en diminuant les coûts de main d’œuvre et en délocalisant; elles ne font qu’aggraver le problème(la part des dividendes sur la valeur ajouté a été multipliée par 4 en 30 ans!). Là, il en est de même le nombre de personnes nécessaires est facile à obtenir. Il suffit ensuite de l'étaler sur la période qui pose problème.

Visiblement, nos gouvernants ont choisi la première solution. Ils veulent faire baisser le nombre de retraités en nous donnant le plus tard possible notre droit à la retraite.

Mais pour cela, il faut trouver une justification imparable. Ils ont choisi d'utiliser un chiffre qui plaidera en leur faveur. Ce chiffre c'est l'age moyen des français. Gros avantage, il est facile à obtenir et progresse(cf. Pyramide des ages) tout comme doit, selon eux, progresser l'age de départ à la retraite.

C
omment communiquersur ce choix qui apparaît forcément comme un recul des avantages acquis et qui n'est pas très vendeur électoralement parlant ?

Pour que le message passe plus facilement, il faut que nous ayons l'air d'y gagner quelque chose. Le fameux « gagnant - gagnant » ! C'est pour cela qu'au lieu de dire : « vous allez devoir profiter moins longtemps de la retraite », les communicants ont inventé le mensonge suivant : «on vit plus longtemps... ».

Le :
« On vit plus longtemps... » permet de rassurer chaque individu qui du fait du matraquage médiatique associé, comprend« c'est super, grâce aux progrès de la science et de l'environnement sécurisé dont je bénéficie, je vais pouvoir pratiquer mes activités favorites jusqu'à 150 ans !!! ». « Je suis donc gagnant ! » pense t-il ...

Maintenant chacun se sent rassuré et grand gagnant. Il est normal que chacun accepte la contrepartie et donc qu'il donne un peu à la société bienfaitrice. Les gouvernant n'ont plus qu'à lui demander de « travailler plus longtemps ». L'individu et le gouvernement sont gagnants-gagnants !


En conclusion
, nous ne devons pas espérer vivre plus longtemps que nos doyens ni guère plus que nos ancêtres car on le voit bien ce message n'est destiné qu'à nous faire « avaler des couleuvres » sur le problème du paiement des retraites. Ce message est simplement basé sur le fait que nous serons plus nombreux, dans les 30 ans à venir, à être à la retraite et donc statistiquement nous pèserons sur le calcul de l'age moyen de la population. C'est cet age moyen (valeur statistique sans grand intérêt) qui est utilisé pour donner l'illusion de l'allongement de l'espérance de vie et étayer le mantra répété sans arrêt :« on vit plus longtemps... ».

Marcel Pérès
 
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