Pouvoir et dangers de la télévision

radmau

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26/5/08
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Après son documentaire à succès "Bébés", le documentariste français Thomas Balmès présente à Sundance son dernier film, "Happiness", dans lequel il observe les conséquences de l'arrivée de l'électricité et de la télévision dans un village reculé du Bhoutan.
En 1999, les autorités du Bhoutan décident, après mûre réflexion, d'autoriser la télévision et l'accès à internet dans le royaume himalayen. Le village de Laya, situé à deux jours de marche de la première route, devra cependant attendre plus de dix ans avant de voir arriver l'électricité et la télévision.
L'occasion pour Thomas Balmès d'observer l'impact du petit écran sur une communauté qui en était jusque-là privée.
"Après avoir hésité à faire le film dans un lieu où l'on regarde énormément la télévision, il m'est apparu comme une évidence que je devais aller à l'opposé de cela. Quel meilleur moyen de parler de la télévision que d'aller dans un endroit où elle n'existe pas?", explique t-il à l’AFP.
Le film est raconté à travers le personnage de Peyangki, un futur moine de huit ans, "le seul pratiquement à n'avoir jamais quitté le village. Cela le rendait encore plus vierge dans sa confrontation avec l'électricité et la télévision", dit-il.
En s'intéressant à l'arrivée de la télévision dans le village, Thomas Balmès a voulu montrer le pouvoir transformateur -- parfois pour le pire -- d'un média aujourd'hui omniprésent, et interroger la notion de progrès.
Le réalisateur -- dont les films sont pourtant en partie financés par les chaînes de télévision -- assure d'ailleurs ne pas avoir de petit écran chez lui. "L'énorme problème de la télévision, sans même parler du contenu, c'est que cela devient envahissant", note-t-il.
"Avec « Happiness », je soulève juste de manière symbolique -- ce film est presque un conte -- l'espèce d'évidence avec laquelle on accepte cela, en suivant pendant trois ans la vie du village avant la télévision. Aujourd'hui, si vous revenez à Laya, il n'y a plus un enfant qui joue à l'arc dans la rue. Jeunes et vieux, ils sont tous devant la télévision et ne font plus rien d'autre", déclare-t-il.

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