Souvenons-nous du 4 novembre 1956 - Budapest

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DZSatien Légendaire
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4 novembre 1956 : Les chars soviétiques entrent dans Budapest


Le 4 novembre 1956, les chars entrent avec fracas dans Budapest afin de réprimer lesvelléités d'indépendance de la Hongrie. Depuis le mois d'octobre, le pays s'est en effet pris à rêver de renverser le joug soviétique.Sous la pression populaire, Imre Nagy a été nommé à la tête du gouvernement hongrois dans le but de mettre en place une démocratie parlementaire et de rétablir les libertés fondamentales. Il a proclamé la neutralité du pays et sa sortie du pacte de Varsovie (l'alliance est-européenne opposée à l'OTAN).En pleine guerre froide, Moscou ne peut rester sans réaction face à cette contestation ouverte de sa domination sur les pays de l'est de l'Europe. Au début du mois de novembre, les troupes du Pacte de Varsovie entrent donc dans le pays afin de museler cette opposition. La répression est sanglante et les troupes russes tuent entre 200.000 et 300.000 Hongrois.En Occident, cette révolte hongroise suscite une grande émotion mais les gouvernements se gardent d'intervenir contre le Kremlin et laissent le géant soviétique faire taire la voix de la liberté hongroise.

Plus de 400 chars soviétiques avaient été détruits par les Combattants de la Liberté. Quel affront pour les soviets !
Un pays petit par le nombre d'habitants, immense par la fierté et la dignité, se soulevait tout d'entier, d'un seul coeur, contre le colosse soviétique. Et sans l'appui des dirigeants occidentaux, en lesquels il avait espéré pourtant.
" Les deux millions d'habitants de Budapest ont tout simplement oublié la peur", répond Paul Mathias, correspondant de Paris-Match à René Coty, Président de la République française, qui lui demande ce qui se passe.
Le mardi 30 octobre, le reporter-photographe de Paris-Match, Jean-Pierre Pedrazzini, touché par les rafales de tir provenant d'un char soviétique, prend une ultime photo... Son sang reste mêmé à celui des Hongrois, écrit Tibor Meray, très ému. On réussit à le faire transporter à Paris, où il meurt le 7 novembre 1956. Le même jour, le Journal officiel publie sa citation à l'Ordre de la nation.
Mais les soviets avaient mis en place d'énormes forces blindées autour de Budapest, et dans la nuit du 3 au 4 novembre les tanks déferlent, ébranlant le macadam des rues dans un grondement effrayant dont les survivants se souviennent.
Même le grand signe de croix que traça le Cardinal Mindszenty "doux prélat rescapé des geôles", ne protégea pas alors les Hongrois. Ce fut pour plus tard.
Le dimanche 4 novembre 1956, à 7 h 57, retentit le S.O.S. à la radio :
" 7 h 57 - SOS des écrivains. - Dans Budapest saccagée, secouée par les détonations et assourdie par le bruit des avions, un appel désespéré s'élève depuis les haut-parleurs des postes récepteurs de radio, ouverts dans toutes les maisons. C'est le message dramatique des écrivains hongrois, lu par une voix basse et sonore, celle de Gyulia Hay, dramaturge communiste, qui a passé une décennie en émigration à Moscou :
" Ici l'Association des écrivains hongrois, qui s'adresse à tous les écrivains, savants, associations d'écrivains, académies et unions scientifiques du monde entier. Nous faisons appel aux intellectuels de tous les pays. Vous connaissez les faits. Il est inutile de les commenter. Aidez la Hongrie ! Aidez les écrivains, les savants, les ouvriers, les paysans et les intllectuels hongrois. Au secours ! Au secours !" ( Tibor Meray - Budapest- 24 octobre 1956 - Editions Laffont- Collection "Ce jour-là").
Le Carinal Mindszenty put se réfugier à l'ambassade des Etats-Unis.
" A force de mourir, vous deveniez les maîtres...
Tant de sang fait jaillir l'horreur universelle
Et notre coeur répond à ceux qui nous appellent...
Plus de Michel Strogoff, plus d'Anna Karénine
Rien que des assassins éduqués sous Staline !" ( Un poète français )
 
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