Déclin, crise ou marasme ?

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BANNI
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6/12/10
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Les trois défaites à l'aller à domicile en Ligue des Champions de la Roma, du Milan AC et de l’Inter ont ébranlé l’Italie. Plus encore avec le zéro pointé en Ligue Europa (plus aucun représentant en 8èmes)… Où en est le foot de club italien*?

L’Inter 2010 en trompe-l’œil

La pente était déjà déclinante en Ligue des Champions. Après la victoire finale du Milan AC en 2007 (2-1 contre Liverpool), la dégringolade a suivi. En 2008, seule la Roma parvenait en quarts. En 2009, l’Inter, la Juve et la Roma jarretaient encore plus tôt, en 8èmes. En 2010, l’Inter remportait le titre continental (2-0 contre le Bayern). La Fiorentina et le Milan AC avaient encore sauté dès les 8èmes. Mais quid de la victoire intériste*? Que dire d’une équipe-type composée uniquement de joueurs étrangers et drivée par un coach portugais*? Bien sûr, Mourinho avait incorporé de-ci de-là un Balotelli ou un Materrazzi en cours de rencontres. Pour faire couleur locale*?… Qu’on ne se méprenne pas*: c’est bien un club italien qui a été sacré. Le stade, le président, le public, le championnat d’où est issu l’Inter sont 100 % italiens*! Reste que… Quel a été le bénéfice pour le foot italien que ce titre de l’Inter*en C1, et prioritairement pour la sélection nationale ? Zéro. Pas un seul joueur interiste n’a été retenu par Lippi pour le Mondial 2010 qui a suivi. Vous avez dit bizarre*?... La Coupe du Monde a aussi confirmé le déclin général du foot de club transalpin. En Afrique du Sud, la squadra azura a réalisé le pire parcours de son histoire mondialiste*: une élimination sèche au premier tour, avec un bilan accablant dans un groupe pourtant à sa portée*: deux nuls (1-1 contre Paraguay et Nouvelle Zélande) et une défaite (2-3 contre la Slovaquie). Dernière derrière la Nouvelle-Zélande…

Bundesliga bat Calcio*!

On en vient à cette saison 2010-2011 avec d’abord le fiasco absolu en Europa League C3*: Palerme et la Juve ont explosé en play-off et Naples a été éliminé en 16èmes. Rappel*: en préliminaires de C1, la Sampdoria était passée à travers… On en vient donc à la C1 avec les trois défaites à l'aller subies à domicile par la Roma, Milan AC et l’Inter, révélatrices du malaise transalpin. Attention*! Ne parlons pas encore d’"agonie" : ces trois équipes sont loin d’être éliminées. L’Inter a livré un super match contre le Bayern (0-1) et aurait pu l’emporter. Milan n’a été battu que dans les ultimes instants par Tottenham (0-1) et la Roma peut toujours faire un résultat à Donetsk (2-3 à l’Olimpico). Ceci dit, le ballottage général n’est guère favorable. Les observateurs transalpins s’en sont alarmés au point que la presse sportive nationale a justement lancé un large débat sur l’avenir du foot de club. Car la cote d’alerte est atteinte*: à l’indice UEFA, l’Allemagne est passée devant l’Italie. Pour la C1 2012-13, la Bundesliga enverra 4 clubs (3+1) alors que le Calcio n’en enverra plus que 3 au lieu de 4. La cata*! Le marasme généralisé, ce sont aussi les stades vétustes, désertés par la violence et les audiences TV en baisse également. L’échec de la candidature italienne pour l’Euro 2016 a signifié ainsi le report de la modernisation d’enceintes qui en avaient bien besoin…

Pronostic vital engagé*?

Les autres maux du foot de club sont divers. L’instabilité chronique au niveau des entraîneurs en Serie A, avec cette saison déjà 10 coaches virés à ce jour. La Juve offre un exemple éloquent. Depuis Capello, parti en 2006, Deschamps, Corradini, Ranieri, Ferrara, Zaccheroni, Delneri se sont succédés au chevet d’un club malade, privé de C1 cette saison, largué au classement (7ème !) et accusant des pertes financières record (39,5 M d’Euros)… Dans le jeu, cela fait plusieurs saisons qu’en C1, les équipes italiennes sont battues en intensité, notamment par les clubs anglais. Une différence de culture*relevée par les observateurs italiens eux-mêmes : en Angleterre, le jeu est plus direct, sans temps mort, avec un arbitrage moins sévère mais respecté. En Italie, le jeu est plus haché, plus lent, parasité par des palabres auprès des hommes en noir… Autre constat lucide de nos voisins*: passé Pirlo, l’Italie ne produit plus de grands meneurs de jeu. Idem avec les attaquants*: comme un symbole, ce sont les vétérans Di Natale (33 ans, 21 buts) et Di Vaio (34 ans, 16 buts) qui squattent les première et troisième place au classement des buteurs en Serie A… Fabio Cannavaro déplorait la raréfaction progressive de grands défenseurs (surtout les latéraux) qui ont fait la réputation du foot transalpin*: dur sur l’homme, défenseur d’abord avant d’être "offensif*" (pour Fabio, un défenseur doit d’abord bien défendre*!)*et avec un sens tactique aiguisé. Le mot de la fin pour les autres maux du foot italien*: sa défiance envers les jeunes et son conservatisme un peu trop pépère. L’écrivain italien, Simonetta Greggio*: "*Le foot italien, c’est assurer le résultat et gagner, peu importe la manière. Donc, on préfère prendre des vieux confirmés plutôt que des jeunes éblouissants aux performances trop incertaines.*" Si ce sont les Italien(ne)s eux-mêmes qui le disent…
 
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