Nicolas Anelka «L'Incompris»

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DZSatien Légendaire
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14/4/11
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En 2010, le footballeur converti à l'islam Nicolas Anelka avait été accusé d'avoir insulté dans les vestiaires l'entraîneur de l'équipe de France, Raymond Domenech. L'affaire avait pris la tournure d'une affaire d'État. Deux présidents successifs s'en étaient mêlés, et médias et intellectuels y étaient allés sans relâche de leur tacle à l'égard de la banlieue et de sa jeunesse. Une histoire de vestiaire avait alors divisé le monde du football, et presque, la société dans sa globalité, l'espace d'un instant. Tout ça pour rien : Domenech a depuis avoué qu'il n'y avait jamais eu d'insultes (renauld k)


Le titre du documentaire n'est peut-être pas un hommage au film magnifique de Luigi Comencini, mais il y a quelque chose d'enfantin dans les réponses apportées par Nicolas Anelka aux grandes polémiques qui ont animé sa carrière aussi sûrement que ses buts sur le terrain. C'est simple : ce n'est jamais de sa faute et la forme du documentaire ne choisit pas la confrontation. Il est vrai que l'ancien buteur du Real Madrid et du PSG traine une réputation sulfureuse totalement disproportionnée par rapport à l'homme, discret et beaucoup plus tourné vers le collectif qu'on ne pourrait le supposer.

On m’a accusé d’avoir fait un geste antisémite. J’étais surpris. Pourquoi je penserais aux juifs après un but ?

Par exemple, sur la «quenelle» (geste de ralliement de l'humoriste condamné pour antisémitisme Dieudonné, Ndlr) qu'il a fait en décembre 2013 pour célébrer un but alors qu'il jouait pour West Bromwich au crépuscule de sa carrière. «Quand je fais la quenelle, c’est pour lui (Steve Clarke, l’ancien entraîneur de Birmingham, Ndlr). "Tu étais là, tu ne m’as pas utilisé, dès que t’es parti, je joue et je marque. Tiens-là, prends-là, là où je pense."», explique l'attaquant. «J’habitais à Birmingham, je n’avais pas la télé français, je n’ai pas calculé.», avoue-t-il. Le scandale le rattrape et il écopera de cinq matches de suspension. «On m’a accusé d’avoir fait un geste antisémite. J’étais surpris. Je ne suis pas antisémite. Aucun antécédent avec les juifs. Pourquoi je penserais aux juifs après un but ?»


Mais bien sûr, le grand passage attendu (et en fin de documentaire) concerne la Coupe du Monde 2010 en Afrique du Sud. Pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire, Nicolas Anelka, titulaire à la pointe de l'attaque, déjoue totalement comme l'ensemble des Bleus face au Mexique lors de la deuxième rencontre des matches de poule. «Je rentre frustré dans le vestiaires (…) Tout d’un coup le coach entre et sort mon nom. Quand il sort mon nom, avec toute la frustration qu’il y avait avant... (...) C’est parti, c’est sorti. Je n’admets pas que tu sortes mon nom, comme si j’étais le fautif, comme si j’étais l’ennemi public numéro 1. C’est une très grosse erreur (de Raymond Domenech). Il doit savoir que la frustration elle est là, qu’à l’intérieur je suis un volcan.», se défend-t-il. Des injures ont donc fusé... Lesquelles ? Le mystère ne sera pas dissipé.
Le surlendemain, le journal sportif «L’Equipe» sort en Une les mots qu’auraient proféré Nicolas Anelka à la tête du sélectionneur : «va te faire enculer sale fils de ****». «Tu insultes la mère d’un coach ce n’est pas tous les jours, là ils ont été dans l’étape au-dessus. Tu as la ligue des champions, là tu as la ligue intersidérale. La première victime c’est moi.» «Si j’avais dit ce qui est sorti dans la presse, j’aurais assumé.», assure-t-il.
L'affaire prend vite une tournure politique, le président de la République Nicolas Sarkozy juge les mots «inacceptables» et le joueur est viré des Bleus sans avoir eu d'explication franche avec le sélectionneur. Le groupe des joueurs bouillonne et annonce à Nicolas Anelka qu'ils ne parleront plus à la presse et ne s'entraineront pas le lendemain. «Pat (Evra, alors capitaine des Bleus, Ndlr) me dit : "Nico on pourra pas faire ce qu’on a dit, il y a des enfants, on va signer (les autographes) et quand c’est fini on remonte (dans le bus)"»
Le fiasco médiatique est intégral. Devant les journalistes médusés, les joueurs refusent de quitter le bus, Raymond Domenech (l'extrait reste lunaire dix ans après) lit la lettre de protestations des tricolores et tout le bateau bleu coule en direct. Le fin mot de l'histoire c'est Raymond Domenech qui le donne, dans le documentaire « Sélectionneurs». «Il m'a dit "t’as qu’a la faire ton équipe de merde"». Des propos toujours inadmissibles mais admettons-le plus nuancés. La carrière en équipe de France de Nicolas Anelka s'arrête donc là, avec 69 sélections et 14 buts, un ratio moyen pour un attaquant de pointe qui a peut-être gâché une partie de son grand talent par la faute d'un fichu caractère.
«Nicolas Anelka, l'incompris», sur Netflix.

https://www.parismatch.com/Actu/Spo...las-Anelka-donne-sa-version-des-faits-1697219




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