Thomas Robert Bugeaud

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DZSatien Légendaire
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source:https://www.lepopulaire.fr/limoges-...n-marechal-controverse-ne-a-limoges_13801716/

video;https://www.facebook.com/La.Tribune.des.Pirates/videos/272941387383620/

Faut-il débaptiser les rues, les écoles qui portent le nom de Bugeaud? La question fait débat. Originaire de Limoges, il est né rue Cruche-d’or, ce militaire s’est distingué d’une manière peu glorieuse, lors de la colonisation de l’Algérie.

« Il existe une avenue Bugeaud à Paris XVIe, du nom du maréchal, auteur des odieuses enfumades en Algérie, qui scandalisèrent les Français à l’époque », s’indigne le journaliste Jean-Michel Aphatie qui demande à la maire de la capitale Anne Hidalgo, de débatpiser une avenue qu’il qualifie de hideusement nommée.
Mais qui est ce personnage qui suscite la polémique? Thomas Robert Bugeaud est né à Limoges, le 15 octobre 1784.
Une petite noblesse

Comme le précise l’historien Jean-Pierre Bois, auteur d’une biographie du chef militaire, « Bugeaud est le fils d’un petit noble de Limoges ». Sa famille, qui avait des attaches dans le Périgord vert, exploite des terres en Haute-Vienne. Mais elle est complètement ruinée par la Révolution ».
Les Bugeaud restent de fervents patriotes. Fasciné par le monde militaire, Thomas rejoint en 1804 la Garde Impériale. Et il se fait remarquer. Le petit caporal de 21 ans, se distingue à Austerlitz. En 1806, devenu sous-lieutenant, puis lieutenant, il participe à la campagne de Prusse et de Pologne.


La campagne d’Espagne

Mais c’est en Espagne, où il sert sous les ordres de Suchet qu’il gagne ses galons. Chef de bataillon, autrement dit commandant, il participe aux sièges de Lérida, de Tortose et de Tarragone. Le 14 septembre 1813, avec un seul bataillon, il met en déroute à la bataille d’Ordal en Catalogne, un régiment anglais. Il est promu colonel.
Comme l’explique Jean-Pierre Bois, Bugeaud est un patriote, il sert la France plus qu’un régime politique. C’est à l’officier, fidèle à l’Empereur que les villes de France rendent hommage. Lors de la première abdication il se rallie à Napoléon Bonnaparte. Mais après son décès, Bugeaud donne un nouveau tournant à sa carrière.


Orphelin de l’Empereur, il a du mal à rebondir. Son passé bonapartiste ne l’aide pas. Il propose ses services à la Restauration mais personne ne veut de lui. C’est finalement Louis Philippe qui le remet sous les feux des projecteurs.
Nommé général, Bugeaud entre en politique se fait élire député en 1831. En 1836, il débarque en Algérie et devient en 1840 gouverneur général. Et c’est là que les choses se gâtent.
« Lorsqu’il en foule le sol, il s’agit d’un espace tribal et la France ne domine que la région d’Alger, là même où peu auparavant les Ottomans proclamaient leur autorité et prélevaient l’impôt », souligne Jean-Pierre Bois. Selon le biographe, la conquête de l’Algérie est faite d’escarmouches, met en présence une armée française sans grands moyens et des cavaliers arabes.
Soumission par la faim et les "enfumades"

« Bugeaud emploie les dures leçons de la guerre d’Espagne. N’ayant pas de combat à mener contre une armée en ligne, il détruit les ressources du pays. Il effectue des razzias, prend le bétail, ramasse tout ce qui est mangeable, rend le pays invivable à la tribu qui l’occupe. Et quand celle-ci est trop affamée, elle se soumet », ecrit Bois.

Secondé par certains de ses subordonnés, dont le général Pélissier, Bugeaud promeut bientôt les “enfumades” pour vaincre les tribus réfugiées dans des grottes.
On allume des feux devant les cavités et celles-ci se vident d’oxygène tout en se remplissant de fumée. « Les enfumades, ce sont plusieurs centaines d’hommes, femmes enfants, asphyxiés au fond de leurs grottes ». Bugeaud, maréchal depuis 1843, donne pour consigne de faire des prisonniers, notamment des femmes. On imagine la suite....


Jean-Pierre Bois invite en revanche à ne pas les couper de leur contexte: « Bugeaud est un homme de son temps. Il n’y a pas de tribunal international alors, la guerre est barbare, des deux côtés. On fait la guerre selon les conceptions de son époque, avec une brutalité choquante de nos jours. Aujourd’hui, un mort est un scandale, à l’époque, ce n’est rien, c’est un bilan » dit-il.
« Une guerre d'extermination »

Les méthodes de Bugeaud sont diversement reçues parmi ses compatriotes, à commencer par ses collègues militaires. Un légionnaire français témoigne: « Sincèrement, parfois, j’en viens à croire que cette guerre est une guerre d’extermination ».
Quand Bugeaud meurt en 1849, Abd el-Kader lui rend hommage car il savait qu’il agissait en soldat et obéissait aux ordres. Bugeaud est un soldat dans l’âme. « Pour lui, tuer, c’est comme visser un boulon », dit-il.

En 1847, en raison de turbulences politiques, le maréchal Bugeaud est rappelé en France. Il ne verra pas celui qui fut son adversaire pendant plus de dix ans, l’émir Abd el-Kader, déposer les armes quelques mois plus tard. Un respect paradoxal s’est d’ailleurs établi.
Quand Abd el-Kader a été victime d’un parjure, Bugeaud était le seul au sein de la hiérarchie militaire à vouloir qu’il soit libéré et puisse aller au Proche-Orient

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