Figue de barbarie

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DZSatien Légendaire
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14/4/11
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''El Handi'' ou la figue de Barbarie, ce fruit sauvage (Opuntia ficus-indica) coloré à l'aspect rugueux avec ses épines, qui a colonisé depuis plusieurs siècles montagnes, plaines et vallées d'Algérie, a détrôné en ces jours de grandes chaleurs les fruits du terroir: pêche, melon ou pastèque.Au vieux marché couvert ''El Cantina'' de Bab El Oued, les revendeurs de ''Karmouss En-n'çara'' (figue des chrétiens), récolté à la dur sur les collines de Bouzaréah qui surplombent la ville, ont la côte: les ''afficionados'' de ce fruit se pressent ''à qui mieux mieux'' devant leurs étals.Généralement, le plus savoureux et le plus juteux opuntia est celui qui prospère allègrement sur les faces abruptes des montagnes, gorgé de soleil, contrairement aux colonies utilisées comme haies de protection de leurs demeures et enclos pour le bétail dans les vallées et les plaines par les populations rurales.A Alger, Blida, Oran, Annaba ou Chlef et Sétif, les connaisseurs n'hésitent pas parfois à grossir la chaîne devant une table d'un revendeur de ''higos chumbos'' (figue avec des épines).Dans les années 1960-1970, il y avait même cette criée célèbre (Ayaou El Hendi , Koul Weddi, El Mouss Men Andi – (voici la figue, prend et mange, j'offre le couteau) pour attirer les clients de ce fruit que tout le monde peu aller cueillir au ''Bled'', ou sur les hauteurs d'Alger, à Montplaisant, Cité Mollines ou sur les flancs de Bouzaréah.D'est en ouest, et du sud au nord, la réputation de ce fruit de la famille des Cactacée, n'a jamais été démentie, même si souvent, en cas de surconsommation, il provoquerait de terribles constipations.Mais, d'où vient-elle, cette plante sauvage, résistante aux chaleurs extrêmes, qui, autrefois, servait à protéger les douars et les maisons de campagnes, les jardins (les J'nanes) d'Alger contre les bêtes féroces, tout en offrant en été un fruit au goût très onctueux, agréable ?
Rocher de la ''Barbarie''
En fait, le figuier de Barbarie est originaire du Mexique, et aurait été introduit en Méditerranée par les espagnols notamment. C'est très certainement le cas pour l'Algérie, où il y avait des fruits très divers et forts appréciés, dont certains ont disparus, comme les garvanços (leblebi).Dans son ''Voyage dans la Régence d'Alger au XVIIIeme siècle'', un voyageur anglais, le Docteur Thomas Shaw, a brossé une étonnante et riche monographie sur l'Algérie de cette époque.Parmi les fruits que les algériens cultivaient à cette époque, et dont l'appellation n'a pas changé jusqu'à nos jours (comme la figue verte, baccor), Thomas Shaw cite ce fruit qui croît sauvagement sur la roche ou la terre ferme, même dans les petites îles du littoral.Il en est ainsi du bien nommé ''Rocher de Barbarie'', dans la commune d'El Beldj, dans la wilaya de Tipasa, ou l'îlot de R'milia, une magnifique plage de sable fin accessible par mer dans la commune de Beni Haoua (W. de Chlef).''Nous ne devons pas omettre ici la poire piquante, dont l'espèce est apparemment venue d'Europe, puisque les habitants lui donnent le nom de Kermous-en-nçârâ, ou la figue des chrétiens'', écrit Thomas Shaw.Il ajoute:'' beaucoup de familles n'ont pas d'autre nourriture pendant ce mois jusqu'à septembre.''''Originaire d'Amérique, la figue de barbarie, un mot arabe d'origine berbère (akarboûz, mauvaise figue), aurait été introduite en Algérie par l'intermédiaire des conquérants espagnols. Le nom de handi corrobore pour sa part la provenance américaine, sachant que le Nouveau Monde fut appelé d'abord Indes Occidentales'', précise une note de l'Editeur.La figue de Barbarie, ''El Handi'' ou ''Kermouss En-N'çara'' a par ailleurs beaucoup de vertus et dont les graines donnent une excellente huile végétale utilisée pour notamment les soins de la peau (acné, vergeture, cicatrices).

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