Je ne dénie ni pas aux Algériens le droit d'aspirer à la démocratie.
Mais le fait est qu'en 1988 elle avait été arraché au tenant du système et que le peuple a voulu l'échanger contre la chariaa.
On dira ce que l'on voudra sur le déroulement du scrutin; si l'on est un tant soit peu honnête, on reconnaitra que l'opinion dans sa grande majorité était favorable à l'expérience islamiste.
Ce que je veux dire c'est que si la démocratie est l'une des voies parmi d'autres pour la prospérité et le progrès social elle ne les garantie aucunement. En particulier, elle ne garantie pas l'absence de mafia C'est juste un système politique qui permet approximativement à tout le mode de s'exprimer. Encore faut-il que quelqu'un est quelque chose à dire et que quelqu'un soit disposé à l'écouter. Et c'est la que bas blesse à mon avis.
Imaginons un instant qu'un vent de sagesse souffle sur notre pays et que tous les détenteurs du pouvoir pris de remords décident de se retirer après avoir organisé des élections propres. Y a t-il quelqu'un d'assez naïf pour croire que les nouveaux venus se priverons de maintenir le système ? Ne trouverons-t-ils pas les relais nécessaires pour y parvenir ?
Les chefs islamistes d'hier ne sont-ils pas les nouveaux barons du commerce ? Y a t-il un projet de société muri de longue date qui soit proposé par les leader démocrates ?
Je ne leur jette pas la pierre. Pourquoi espérer que les "élites" soient si différents des autres hommes et femmes?
Nous revendiquons les droits des démocraties occidentales, nous aspirons à leur niveau de vie, à consommer comme elles, mais nous continuons à rejeter les valeurs morales sur les quelles elle se sont bâties. Faire preuve d'un minimum de civisme ou de courtoisie avec des inconnu, refuser de profiter du système quand cela est possible relève de la "Djiaha" / "nigauderie".
Je crois tristement que la grandes majorité des algériens aspirent plus à une meilleur place dans le système tel qu'il est plutôt qu'à la démocratie.
Alors ai-je le droit de demander moi aussi, à quoi ressemblera notre démocratie ? comment elle assurera la prospérité au plus grand nombre ?
Comment, en cas de majorité islamiste, la liberté de conscience sera-t-elle protégée ?
Comment la démocratie permettra de lutter contre la mentalité mafieuse qui mine l'économie et l'égalité des chances ? Si il y a une solution , donnons là aux italiens !
La démocratie suppose la liberté de conscience et nous en somme loin.
La liberté de conscience s'acquière par un certain degré d'instruction, un haut degré de tolérance et un peu d'éducation. Des trois, nous n'en avons que très peu.
De la longue nuit du colonialisme puis de la longue nuit de l'indépendance à ce jour, nos parents ont appris à vivre et nous ont appris a vivre avec la peur des colons, sauf que les derniers arrivés sont algériens (notre chair et notre sang).
Il y a eu 1988, bien sur....et alors?
Je me rappelle d'une époque ou le mouhafedh du parti était le roi dans sa wilaya. Et nous continuons tous (peuple et système) à vivre dans cette logique.
Depuis 1962, pour vivre en Algérie, il faut être arriviste, prédateur, accepter le système tel qu'il est instauré aujourd'hui et surtout ne rien dire, ne rien penser.
Que peux savoir ou comprendre de la démocratie un peuple majoritairement inculte? de l'alternance du pouvoir? du partage de la richesse? de la liberté d'expression? de vivre ensemble? de vivre libre dans son pays tout court? Rien de rien !!!
Que peux aussi savoir la majorité de notre jeunesse de cette démocratie, eux qui aspirent à vivre dedans? Notre jeunesse pour qui l'Histoire commence en 1962. Rien!!!
Je connais des jeunes qui n'ont jamais entendu parler de Boudiaf jusqu'à son arrivée. Je connais des jeunes qui ont 40 ans et ne sont pas mariés, n'ont pas de travail, pas de logement, pas d'avenir. Ils stagnent dans leur quartiers, vivant de petit boulots sans cotisations d'assurances et sans versement pour leur retraite qui va arriver bientôt, quant ils ne vont pas devenir haraga pour mourir en mer et fuir un aussi beau pays que l'Algérie.
Il est logique que notre peuple, profondément religieux, accepte un pouvoir islamique. Pourquoi? Parcequ'il croit que l' émir qui va les commander aura peur de Dieu et moi, je dis que rare sont les musulmans qui ont peur de Dieu.
Pour instaurer une démocratie dans notre pays, il faut qu'il y ai des gardes-fous et un contre-pouvoir au régime.
Il n'y a pas de gardes-fous et le contre-pouvoir est baillonné.
Le régime restera au pouvoir tant qu'il y a du pétrole en Algérie, après...après et bien DABAR RASKOUM.