blida2222
DZSatien Légendaire
- Inscrit
- 14/4/11
- Messages
- 4 196
Trois petites semaines brillantes dans une vie de footballeur obscur. Le temps d'un Mondial au Brésil, Raïs M'Bolhi, 28 ans, s'est révélé au grand public en étant l'un des meilleurs gardiens de la compétition grâce notamment à sa prestation en 8es de finale face à l'Allemagne. La suite ? Comme après la Coupe du monde 2010, l'international algérien est retourné à l'anonymat d'une carrière chaotique qui l'a déjà vu passer par l'Ecosse, la Grèce, le Japon, la Bulgarie, la Russie, la Corse, les Etats-Unis.
Formé à l'OM, le natif d'Asnières fréquente l'équipe de France des moins de 16 et 17 ans, mais il s'impatiente. « J'ai fait le petit con. Je me suis fait monter la tête par des agents », témoigne celui qui, depuis, n'a plus d'agent attitré. Agé de 20 ans, sa carrière se transforme alors en odyssée, parfois spartiate, comme lors de ce passage à Ethnikos Le Pirée, en Grèce : « Je n'ai jamais touché le moindre euro. Parfois, je ne mangeais pas. Personne ne le savait, et je n'avais surtout rien dit à ma mère. » Cette maman d'origine algérienne — son père est congolais —, toujours présente à ses côtés et qu'il a rendue fière le temps d'un Mondial 2010. D'ailleurs, il ne pardonnera jamais à certains médias algériens d'avoir écrit qu'il n'avait pas assisté aux funérailles de sa mère qui, avant de s'éteindre en août 2010, avait confié : « Raïs m'a remerciée de l'avoir soutenu durant toutes ces années, et surtout de ne pas avoir douté de lui. »
En Russie, il découvre le racisme ordinaire
Elle est bien la seule. « Je suis passé par plein de galères de fou, explique M'Bolhi. L'idée d'arrêter le ballon habitait mon esprit, mais je me suis battu car je savais ce que je valais. Je dois tout à l'Algérie. » Peut-être même d'avoir croisé son père qu'il n'avait plus revu depuis qu'il était bébé. On est en pleine Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud. A l'hôtel qu'occupe la sélection algérienne, un homme débarque et se présente à Raïs M'Bolhi comme étant son père. « Raïs a halluciné », témoigne un ami. Après le Mondial sud-africain, cette vie de roman promet de prendre un nouveau tour. Testé par Manchester United, il est dans le viseur d'écuries anglaises. Mais le Slava Sofia surenchérit : « Mon président était en plein délire, et a fini par réclamer 5 MEUR. Je le supplie de me laisser partir. » Il finit par être expédié un peu plus à l'est : « Je vais en Russie de force. Je signe trois ans à Samara. Je monte dans l'avion sans même avoir situé cette ville sur une carte. J'ai juste contrôlé les chiffres sur mon compte, je prends mon oseille. »
Sportivement, humainement, c'est un cauchemar : « Le premier jour, je tends la main à mes coéquipiers, mais certains ne me la serrent pas. Dans le vestiaire, après chaque défaite, tout le monde me regarde bizarrement. Je suis le seul étranger titulaire, et je n'ai pas la bonne couleur de peau. Je suis un Noir, un singe. Ça part en vrille, je me retrouve à m'entraîner et à dormir avec les moins de 13 ans du club. » Il garde tout pour lui. « Mais dès qu'il est revenu en France, il n'a plus voulu retourner là-bas. Il a même vu des bananes voler sur la tête d'Eto'o quand il a joué contre Makachkala », raconte son ami Kamel Bousseliou, ancien entraîneur des gardiens au Paris FC.
Marié et père d'une petite fille en 2014, M'Bolhi préserve son intimité. Comme lors de cette fameuse rencontre face à l'Allemagne, où son attitude quasi mystique avait interrogé. En plein ramadan, il a pris quelques dattes en cours de match, une fois le soleil couché. Son ami Carl Medjani s'énerve pour lui : « Il est sous-coté. Il n'a rien à envier aux grands gardiens. Je suis choqué qu'il n'ait rien trouvé de mieux que la MLS (4 matchs avec Philadelphie cet automne). Il a encore faim, il finira par trouver un meilleur club. » Un festival à la CAN avec l'Algérie pourrait enfin lui en donner l'opportunité. Ou pas.
Le Parisien
Formé à l'OM, le natif d'Asnières fréquente l'équipe de France des moins de 16 et 17 ans, mais il s'impatiente. « J'ai fait le petit con. Je me suis fait monter la tête par des agents », témoigne celui qui, depuis, n'a plus d'agent attitré. Agé de 20 ans, sa carrière se transforme alors en odyssée, parfois spartiate, comme lors de ce passage à Ethnikos Le Pirée, en Grèce : « Je n'ai jamais touché le moindre euro. Parfois, je ne mangeais pas. Personne ne le savait, et je n'avais surtout rien dit à ma mère. » Cette maman d'origine algérienne — son père est congolais —, toujours présente à ses côtés et qu'il a rendue fière le temps d'un Mondial 2010. D'ailleurs, il ne pardonnera jamais à certains médias algériens d'avoir écrit qu'il n'avait pas assisté aux funérailles de sa mère qui, avant de s'éteindre en août 2010, avait confié : « Raïs m'a remerciée de l'avoir soutenu durant toutes ces années, et surtout de ne pas avoir douté de lui. »
En Russie, il découvre le racisme ordinaire
Elle est bien la seule. « Je suis passé par plein de galères de fou, explique M'Bolhi. L'idée d'arrêter le ballon habitait mon esprit, mais je me suis battu car je savais ce que je valais. Je dois tout à l'Algérie. » Peut-être même d'avoir croisé son père qu'il n'avait plus revu depuis qu'il était bébé. On est en pleine Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud. A l'hôtel qu'occupe la sélection algérienne, un homme débarque et se présente à Raïs M'Bolhi comme étant son père. « Raïs a halluciné », témoigne un ami. Après le Mondial sud-africain, cette vie de roman promet de prendre un nouveau tour. Testé par Manchester United, il est dans le viseur d'écuries anglaises. Mais le Slava Sofia surenchérit : « Mon président était en plein délire, et a fini par réclamer 5 MEUR. Je le supplie de me laisser partir. » Il finit par être expédié un peu plus à l'est : « Je vais en Russie de force. Je signe trois ans à Samara. Je monte dans l'avion sans même avoir situé cette ville sur une carte. J'ai juste contrôlé les chiffres sur mon compte, je prends mon oseille. »
Sportivement, humainement, c'est un cauchemar : « Le premier jour, je tends la main à mes coéquipiers, mais certains ne me la serrent pas. Dans le vestiaire, après chaque défaite, tout le monde me regarde bizarrement. Je suis le seul étranger titulaire, et je n'ai pas la bonne couleur de peau. Je suis un Noir, un singe. Ça part en vrille, je me retrouve à m'entraîner et à dormir avec les moins de 13 ans du club. » Il garde tout pour lui. « Mais dès qu'il est revenu en France, il n'a plus voulu retourner là-bas. Il a même vu des bananes voler sur la tête d'Eto'o quand il a joué contre Makachkala », raconte son ami Kamel Bousseliou, ancien entraîneur des gardiens au Paris FC.
Marié et père d'une petite fille en 2014, M'Bolhi préserve son intimité. Comme lors de cette fameuse rencontre face à l'Allemagne, où son attitude quasi mystique avait interrogé. En plein ramadan, il a pris quelques dattes en cours de match, une fois le soleil couché. Son ami Carl Medjani s'énerve pour lui : « Il est sous-coté. Il n'a rien à envier aux grands gardiens. Je suis choqué qu'il n'ait rien trouvé de mieux que la MLS (4 matchs avec Philadelphie cet automne). Il a encore faim, il finira par trouver un meilleur club. » Un festival à la CAN avec l'Algérie pourrait enfin lui en donner l'opportunité. Ou pas.
Le Parisien
le vent tournera enfin en sa faveur 
