élection présidentielle en Algérie

Depuis des décennies on est habitués au cynisme des officiels qui consiste à affirmer une chose et à faire son contraire.
 
Bonjour l'Algerie

#######################ALD DZ#########################

POLEMIQUE

[h=1]Pourquoi la BRI est intervenue au sein de la faculté de droit d'Alger ?[/h]

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[h=2]Des unités de la BRI (Brigade de recherche et d’intervention) sont intervenues violemment ce mercredi 17 avril, à l’intérieur de la Fac de droit de Saïd Hamdine (Alger) pour arrêter des étudiants.[/h]Les étudiants étaient dans un amphithéâtre en train de suivre un cours sur le droit constitutionnel donné par leur enseignant. Est-ce interdit de parler du droit constitutionnel en Algérie ? L'explication ne doit pas se trouver dans ce cours, mais ailleurs. Cette dérive interroge à plus d'un titre. Car il est clair que certaines mains criminelles qui pourraient être celles que le mouvement de dissidence populaire gêne, agissent pour semer la pagaille dans le pays.
Outre la question de la violation des franchises universitaires, il y a aussi le choix de la BRI pour opérer au sein de la FAC. Pourquoi donc une unité d'élite entraînée pour lutte contre le terrorisme et le grand banditisme est-elle actionnée contre les étudiants ? Qui a pris cette décision ? Le ministre de l'Intérieur en est le premier responsable.
En attendant que la DGSN envoie un communiqué pour démentir comme elle a habitué l'opinion, il est manifeste que le régime en place est loin d'avoir oublié ses méthodes de basse police. La puissante mobilisation estudiantine tous les mardis à Alger et ailleurs agacent en haut lieu.
Cette descente au sein d'une faculté est gravissime. Elle signe la poursuite d'une série de provocations, voire de dérives policières commencées vendredi 12 avril avec le "gazage" au sein du tunnel des Facultés, suivi de l'arrestation de 10 manifestants devant la Grande Poste samedi 13 avril. Et les révélations du scandale du commissariat de Baraki.




Auteur
La rédaction

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Bonjour l'Algerie

#######################ALD DZ#########################

Mardi 23 avril 2019 - 01:46
Le plan du pouvoir prend forme
[h=1]Issad Rebrab passera la nuit en prison: on veut exclure la Kabylie du Hirak (Vidéo)[/h]

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[h=2]Issad Rebrab a été placé sous mandat de dépôt tard dans la nuit du lundi à mardi par le procureur de la République du tribunal de Sidi M’hamed. Le PDG de Cevital a été conduit dans un fourgon de la gendarmerie à la prison d’El Harrach, comme un vulgaire malfrat, dans une mise en scène qui frise le ridicule, où la chaîne privée proche du pouvoir Ennahar TV, a été présente pour filmer, en gros plan, une poignée de personnes, rassemblées pour la circonstance en criant «klitou leblad Yasserakine » (vous avez pillé le pays sales malfrats).[/h]Cette arrestation, est survenue après que l’homme d’affaire Issad Rebrab ait subi un interrogatoire de quelques heures, apparemment suffisantes, pour que le procureur de la République décide de l’envoyer en prison.
Les chefs d’accusation sont, selon l’ENTV et l’APS, « une fausse déclaration relative aux transferts illicites de capitaux et vers l’étranger, surfacturation d’équipements importés et importation de matériels d’occasion alors qu’il avait bénéficié d’avantages douaniers, fiscaux et bancaires ».
Les chefs d’accusation sont bizarrement les mêmes qu’avait lancées il y a quelques années Abdeslam Bouchouareb, alors ministre de l'Industrie et des Mines, l’une des figures du Bouteflikisme, qui a été depuis démis de ses fonctions parce que éclaboussé par des affaires de corruption et dont le nom est sorti dans le scandale planétaire des "Panama Papers".
À l’époque Bouchouareb avait mené pour le pouvoir une sale guerre pour salir Issad Rebrab sans la moindre preuve, utilisant pour la circonstance son appareil médiatique enragé d’Ennahar TV. Bouchouareb avait alors accusé l'industriel d'avoir transféré illégalement des devises à l'étranger lors de l'achat par son groupe de l'usine française Brandt. Bouchouareb avait par la suite déclaré que Rebrab a voulu introduire en Algérie « un matériel usagé déclaré à 5,7 millions d'euros alors que sa valeur réelle ne dépasse pas les 2,5 millions d'euros», ajoutant que «cet homme d'affaires a voulu offrir du matériel neuf aux Français et se débarrasser du matériel usé dans mon pays, l'Algérie». Drôle de coïncidence!
Aujourd’hui, et au moment où tout le monde attendait que passent à la trappe des personnes qui ont été au cœur du pouvoir durant les années du règne de Bouteflika, voilà qu’on envoie en prison un homme, qui n’a non seulement pas bénéficié des largesses du pouvoir durant les vingt dernières années, mais qui a vu en plus, tous ses projets, comme le très prometteur EvCon et l'usine de trituration de graines oléagineuses, bloqués sans justifications aucune.
Pour cela, on est en droit de se demander pourquoi cet homme est le cible de telles poursuites, alors que beaucoup le considèrent comme un industriel respectable et un symbole de réussite, surtout en Kabylie, où la population risque de voir d’un mauvais œil cette nouvelle charge des toujours nuisibles hommes du régime.
Issad Rebrab a été depuis le début du Hirak, bien accueilli par les manifestants où il passait, et il disait marcher comme un simple citoyen. Il a très vite et avait de nombreux hommes politique pris fait et cause pour le mouvement populaire.
Celui qui a ordonné l’emprisonnement de l’homme de 76 ans, veut semer le doute et créer la division entre ceux qui le considèrent comme un homme intègre, majoritairement en Kabylie, et ceux, qui seraient tentés, de croire en sa culpabilité.
Le pouvoir tient là une belle carte à faire jouer pour diviser les Algériens et affaiblir le mouvement de contestation, en l’emputant de la région de la Kabylie, qui soutient majoritairement Issad Rebrab, en l’isolant et l’enfermant dans le carcan identitaire qui lui a été réservée depuis l’indépendance.
C’est donc, à tous les Algériens de rester vigilants, en ne se laissant pas influencer par les canaux résiduels du pouvoir, qui profite de ce moment de confusion, pour régler ses comptes avec les hommes qui n’ont eu de cesse de les combattre.
Le jour où la justice sera véritablement libre et n’obéira ni au politique, ni au gendarme, ni aux généraux, ce jour-là, et seulement ce jour-là, on lui fera confiance et on acceptera que tout le monde, sans exception, lui soit présentée. Ce n'est pas le cas aujourd'hui.

https://youtu.be/c8LitNUBAl4
https://youtu.be/r7C62k_JC8g

















Auteur
Hebib Khalil

une vrais mise en scene preparer a l avance ..........j ai peur ...j ai peur ..pour mon Algerie
 
Méthode de voyous.
On provoque le peuple, on infiltre les manifs, on arrête, on réprime,
et l'armée intervient pour imposer la loi martiale, et voilà comment on mate un peuple.
Hebib Khalil si tu nous lis,je comprends et je vis ta peur!
 
Bonjour, mais ce que je ne comprends pas, pourquoi il y a toujours des défenseurs de Rebrab ??? Rebrab ne faisait pas partie de l'ancien système ? Rebrab n'est pas avec le clan drs dit Toufik ? Rebrab n'a pas eu les mêmes avantages que Hadad , Tahkout & co ??? Rebrab n'a pas eu le monopole des produits de première nécessité( sucre , huile , ect) en Algérie pendant une dizaine d'années ? Rebrab n'était pas un simple comptable et l'état ( l'ancien système) l'a rendu le premier milliardaire de l'Algérie ??? Alors arrêtons de voir les choses d'un seul côté, le peuple demande que tout , vraiment tout le monde doit partir et payer de ce qu'il a fait. Qu'il s'agisse de l'ancien clan ou le nouveau. À mon avis cette arrestation veut plutôt affaiblir le clan Toufik financièrement. J'espère vraiment que la kabyles ne laisseront pas les Pro Toufik rendre cette affaire comme arme pour diviser le peuple.
 
Oui j ai peur pour mon Algerie....libre democratique

Se sont des comptes qui sont entrain de se regler (personne influente ordonne un ordre une autre personne d un autre circuit ordonne un ordre ains de suite c est pour ca je dit j ai peur pour mon Algerie....
..c'est pour ca le mouvement populaire ne doit pas s faiblir plus de presion


Regarde habib comme d autre habib est bien entoure photo

Dimanche 21 avril 2019 - 22:18
TRIBUNE
[h=1]Le mouvement populaire et l'effet Pygmalion[/h]

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[h=2]Les espoirs fous que suscite la dynamique populaire actuelle nous obligent à faire tout notre possible aux fins d'éviter les impasses et les échecs fatals. Les risques et les dangers qui guettent ce mouvement sont en fait multiples et énormes. Il est primordial de s'en prémunir pour que ces espoirs fous ne deviennent pas de… faux espoirs.[/h]Il est vrai que le mouvement, tant par sa forme que son ampleur, constitue un phénomène sociopolitique inédit à tous égards. Les manifestations de rue, imposantes par le nombre de participants et extraordinaire quant à leur organisation, ont fini par séduire les plus sceptiques des observateurs aussi bien en Algérie qu'à l'étranger. La résignation et la longanimité d'esclave semblent avoir cédé subrepticement le pas à l'optimisme et à la révolte.
Tout le monde s'y est mis à croire tout en voulant être l'acteur de son destin. Faut-il pour autant crier victoire et prononcer l'oraison funèbre sur le cadavre du pouvoir en place ? Sans vouloir mettre des bémols à la ferveur populaire et aux espoirs ressuscités, le régime en place n'est pas prêt encore d'aller faire son chant du cygne... Il l'a déjà fait savoir d'ailleurs à travers ses manœuvres et ses mises en scène dilatoires.
Dans ce sens, il est nécessaire de penser les événements et de porter un regard rationnel et prospectif sur la situation actuelle en prenant en compte tous les éléments en présence, sociologiques, économiques et politiques. Car comme disait Lénine : il ne pourrait pas y avoir de révolution sans théorie révolutionnaire. Les exemples de soulèvement ayant abouti sans direction ni stratégie sont, pour ainsi dire, inexistants. Quand bien même les manifestations du mouvement sont belles et chatoyantes et quand bien même le raz de bol du peuple est évident, la partie est loin d'être gagnée.
Aussi le miracle que certains ont cru voir dans cette fulgurante expression citoyenne pourrait-il s'avérer n'être qu'un mirage... En vérité, qualifier les événements présents de révolution (en gestation), c'est aller vite en besogne et manquer de discernement politique. Pourquoi ? Tout simplement parce que les conditions subjectives ne sont pas encore tout à fait réunies. La réalisation des conditions objectives est un facteur essentiel mais insuffisant pour la réussite d'une révolution. Quoi qu'il en soit, l'évidence est là : nous sommes devant une fin de cycle politique.
Le changement est dès lors possible sous peu que la communion populaire demeure en l'état. Il est de la responsabilité de chacun de veiller à la pérennité de cette ferveur insoupçonnée et de cette lueur d'espoir qui parcourt en filigrane toutes les manifestations que connaît, ces derniers temps, le pays en entier. La survie de cette dynamique prometteuse dépend fondamentalement de pérennité de cette passion délirante qui anime le peuple et de l'attachement de celui-ci à cette cause qu'il a résolu de porter de façon impromptue.
Les derniers développements intervenus en ce début d'avril, avec la mise en place d'un nouveau gouvernement fantoche, renseignent suffisamment sur les velléités du régime d'organiser sa régénération... en douceur. L'entrée en scène de cette équipe "réserve" avec en vedette des ronds de cuir, des saltimbanques et autres prébendiers, au-delà de son caractère saugrenue, rend compte de l'entêtement des décideurs à louvoyer et à s'accrocher au gouvernail. Une manière de se foutre de la greule du peuple.
Quant à la démission de Bouteflika, actée par une lettre apocryphe comme ses précédentes, même si elle met fin à une usurpation de fonction qui n’a que trop duré, elle n'aura servi au fond qu'à déplacer le centre du pouvoir vers l'armée.
En parallèle à cette passation de pouvoirs, le régime s'emploie à déplacer le débat ... en suggérant que la solution est dans le ravalement des façades à la faveur de quelques procès expéditifs et des élections à l'africaine. C'est dire qu’on n’est pas encore sortis de l'auberge. L’intronisation récente de Bensalah — personnage inconstitutionnel en soi — dans la fonction présidentielle n’est qu’une preuve supplémentaire que les contempteurs du peuple sont toujours aux commandes…
D'évidence, Les tenants du pouvoir espèrent avoir raison de l'actuel mouvement populaire en misant sur les professions de foi mielleuses, les effets d'annonce, les divisions et l'usure du temps. Leur parade est, pour l'instant, de vider les slogans de la rue de leurs sens politiques en essayant de donner le change à travers des mesures insidieuses. À terme, la finalité est le détournement du mouvement de ses objectifs stratégiques. Assurément, pour y arriver, le noyau dur du régime ne fera l'économie d'aucun argument ou artifice : infiltration, noyautage, manipulation, mystification, violence... Le talon d'Achille du mouvement — et qui par endroits peut être sa force — semble résider dans l'absence d'une organisation qui le porte. En ce sens, des campagnes sont meneés, notamment sur les réseaux sociaux, en faveur de certaines figures médiatiques présentées comme les seules capables de conduire le mouvement et de mener la transition à bon port. Il se trouve cependant que beaucoup des noms suggèrés sentent le roussi ou font partie carrément de l'arrière-garde du régime en place. Au reste, le casting est d'autant plus suspect qu'il n'offre pas de place à certaines gens qui ont véritablement eu maille à partir avec le pouvoir et qui, plus est, n'ont pas de fil à la patte, et ce, à l'instar d'un Benyoucef Mellouk et d'un Djilali Hadjadj; quelqu’uns parmi d'autres voués aux gémonies pour leur dénonciation de la corruption au sein de la nomenklatura. En fait, si la structuration du mouvement est à ce point problématique, c'est parce que les vrais opposants, dans leur majorité, ont été usés par les incessants coups (de Jarnac) qui leur sont portés de toute part tandis que les apparatchiks et les militants de caviar (ou du cachir) sont promus au rang d'icônes à la faveur des jeux de rôle et les effets de substitution mis en place par le régime. Disons que, pour paraphraser le poète assassiné Lounès Matoub, on est dans un monde « où les meilleurs ont disparu, isolés ou vaincus, et les médiocres ont prit des allures d'astres scintillants" ! (Album: Regard sur l’histoire d’un pays damné, 1991) Le mieux serait donc de laisser se faire la décantation... sans perdre de vue l'essentiel.
L'essentiel est, en somme, de maintenir le cap jusqu'au départ du régime. S'il y a un slogan qui fait consensus et qui est devenu un leitmotiv dans toutes les marches, c'est incontestablement : "système dégage". Ce faisant, il est impératif d'expliciter ce mot d'ordre portant " démantèlement du régime" de façon à lui donner une signification concrète et sans équivoque ; et éluder du coup les solutions vicieuses qu'opposent les tenants du pouvoir. Il faudrait, pour ainsi dire, traduire cette revendication prégnante à travers la mise en œuvre d'une feuille de route plus ou moins simple et pragmatique.
Cette feuille de route pourrait s'articuler sur deux axes : la mise en place, d'une part, d'un gouvernement de transition constitué de personnalités indépendantes du pouvoir et, d'autre part, l'élection libre d'une assemblée constituante à même de consacrer, dans une nouvelle constitution, un ordre démocratique participatif et une séparation rigide des pouvoirs (notamment à travers : la suppression du tiers bloquant au sénat, la révision du mode de nomination des magistrats et la protection de l’APN des menaces de dissolution abusive).
En outre, cette phase transitoire doit s'accompagner de la dissolution du parlement, de la police politique ainsi que la refondation de tous les partis politiques. Aussi tant que le mouvement n'aura pas conceptualisé son rejet du système, tant que ses cris seront perçus comme des mussitations d'un corps souffrant, le pouvoir ne cessera-t-il d’user de manœuvres dilatoires. En feignant répondre aux revendications de la rue, les tenants du pouvoir ont déjà dégainé leur solution à l'emporte pièces : une conférence nationale qui serait un remake de l'épisode du CNT en 1992 avec à la clé des présidentielles ficelées de bout en bout. La boucle serait ainsi bouclée... Aussi le blocage pacifique des élections programmées doit-il être inscrit dès à présent sur les tablettes du mouvement.
La réalisation de l'objectif stratégique assigné au mouvement exige, au delà de la mobilisation, un engagement individuel à toute épreuve. Toute entreprise d'émancipation générale implique, en fait, un travail de longue haleine et nécessite une forte faculté d'anticipation. Or, ces temps-ci on assiste parfois à une certaine improvisation et un tropisme souvent inconséquent. Les actions intempestives et la gabegie d'énergie, on l'a vu dans le passé, ne mènent la plupart du temps à rien... si ce n'est à l'épuisement inutile et prématuré.
Bref, laconisme et parcimonie doivent toujours être les maîtres mots de cette dynamique citoyenne. Plus que le déficit de structuration, ce qui peut à terme gêner le mouvement, c'est la banalisation et la lassitude qui peuvent découler du statu quo et l'absence de perspectives. C’est à juste titre, en effet, que le Che disait: "La révolution, c'est comme une bicyclette ; si elle ne roule pas, elle tombe. » Il est temps, à défaut de structuration, de lancer la tenue de forum après les marches du vendredi et ce pour débattre des perspectives du mouvement et des moyens pour y parvenir.
À terme, ces forums pourront donner naissance à des cercles de réflexion et d'action au niveau de chaque région. Toute l'élite et tous les militants politiques doivent s'y investir.
Pour une fois que le peuple entier s'est levé comme un seul homme, l'élite doit se hisser à la hauteur de cet ultime défi historique. L'enjeu est incommensurable; c'est celui d'éviter à toute une nation un naufrage et d'engager le pays sur la voie de sa renaissance. Les menaces qui pèsent sur le mouvement sont très nombreuses. Il est semblable à un navire naviguant à vue... et que les naufrageurs veulent à tout prix faire échouer contre les rochers du rivage.
Malgré tout l'espoir demeure présent. Une présence évanescente, certes; mais qui fait chaud au cœur. Si tout un peuple vaillant veut croire en sa force, l'illusion pourrait devenir réalité. Quoi qu’il arrive, sauvegardons le caractère pacifique du mouvement ! Pour le reste, nous pouvons toujours compter sur l'effet… Pygmalion.
Mohand Amara, militant de la liberté et de la citoyenneté




Auteur
Mohand Amara
 
Bonjour, mais ce que je ne comprends pas, pourquoi il y a toujours des défenseurs de Rebrab ??? Rebrab ne faisait pas partie de l'ancien système ? Rebrab n'est pas avec le clan drs dit Toufik ? Rebrab n'a pas eu les mêmes avantages que Hadad , Tahkout & co ??? Rebrab n'a pas eu le monopole des produits de première nécessité( sucre , huile , ect) en Algérie pendant une dizaine d'années ? Rebrab n'était pas un simple comptable et l'état ( l'ancien système) l'a rendu le premier milliardaire de l'Algérie ??? Alors arrêtons de voir les choses d'un seul côté, le peuple demande que tout , vraiment tout le monde doit partir et payer de ce qu'il a fait. Qu'il s'agisse de l'ancien clan ou le nouveau. À mon avis cette arrestation veut plutôt affaiblir le clan Toufik financièrement. J'espère vraiment que la kabyles ne laisseront pas les Pro Toufik rendre cette affaire comme arme pour diviser le peuple.


Salut Abou naila,
Je ne défends pas Rabrab il est assez grand pour le faire tout seul.
Ce qui risque d'arriver c'est que tous les salariés Cevital se retrouvent au chômage et bien d'autres aussi et là ça va chauffer car ils vont défendre leur gagne pain et pas qu'avec des drapeaux.Ce qu'attend GS pour mettre sous tutelle l'Algérie.
D'autres patrons d'entreprises vont surement suivre Rebrab car
la tactique de l'état actuel est de faire croire que ceux qui ont mis à plat le pays c'est les patrons.
Ils y sont surement pour quelque chose c'est vrais mais qui est derrière ?
Connais-tu un patron qui ne magouille pas en Algérie ?L'état le lui impose s'il veut travailler et en retour il doit payer (pas des impôts mais la tchipa).
Tu ne peux pas travailler actuellement en Algérie sans passer à la caisse (chkara).
Demande simplement pourquoi à un marchand de fruits et légumes pourquoi il vend certains fruits exotiques hors de prix alors qu'il n'a pas d'acheteurs.Il te répondra que sans ça on ne le fournira pas.
C'est cette gangrène qu'il faut éradiquer et non bloquer toutes les entreprises sous prétexte qu'ils sont tous des voleurs.
Le vrai voleur c'est l'état qui à mis en place ce système et non le patron.

Pour travailler en Algérie c'est du donnant donnant sinon on n'a rien.Tout le monde est concerné et il faut commencer par arrêter ceux qui ont mis ce système en place.C'est à dire ceux qui gouvernent ou ont gouvernés en Algérie.
 
Salut Abou naila,
Je ne défends pas Rabrab il est assez grand pour le faire tout seul.
Ce qui risque d'arriver c'est que tous les salariés Cevital se retrouvent au chômage et bien d'autres aussi et là ça va chauffer car ils vont défendre leur gagne pain et pas qu'avec des drapeaux.Ce qu'attend GS pour mettre sous tutelle l'Algérie.
D'autres patrons d'entreprises vont surement suivre Rebrab car
la tactique de l'état actuel est de faire croire que ceux qui ont mis à plat le pays c'est les patrons.
Ils y sont surement pour quelque chose c'est vrais mais qui est derrière ?
Connais-tu un patron qui ne magouille pas en Algérie ?L'état le lui impose s'il veut travailler et en retour il doit payer (pas des impôts mais la tchipa).
Tu ne peux pas travailler actuellement en Algérie sans passer à la caisse (chkara).
Demande simplement pourquoi à un marchand de fruits et légumes pourquoi il vend certains fruits exotiques hors de prix alors qu'il n'a pas d'acheteurs.Il te répondra que sans ça on ne le fournira pas.
C'est cette gangrène qu'il faut éradiquer et non bloquer toutes les entreprises sous prétexte qu'ils sont tous des voleurs.
Le vrai voleur c'est l'état qui à mis en place ce système et non le patron.

Pour travailler en Algérie c'est du donnant donnant sinon on n'a rien.Tout le monde est concerné et il faut commencer par arrêter ceux qui ont mis ce système en place.C'est à dire ceux qui gouvernent ou ont gouvernés en Algérie.

Bonjour, et pour Haddad ??? Selon ton raisonnement , ses employés aussi vont perdre leurs salaires ?? Non ça ne se passe pas comme ça... maintenant pour la tchippa et tout ce qui s'en suit c'est selon nos principes, celui qui est contre restera toujours contre et ne donnera ( ou demandera) jamais de tchippa . Maintenant revenant à Rebrab ce n'est pas une question de tchippa ou pas , c'est un prête nom , on a fait de lui un ultra milliardaire, lui qui n'était rien , il a profité du système, il lui ont ouvert tout , donc il ne pourra jamais passé du côté des victimes. Un petit souvenir d'un gars qui a voulu importer le sucre et qui s'était aperçu qu'il ne pourra jamais faire sortir sa marchandise parce que un certain monsieur tenait le monopole et qui a vu sa marchandise pourrir dans le port d'Alger ..... ils lui ont bâti un empire, donc qu'il assume.... Rebrab c'est comme Kahalifa , Haddad , Tahkout .... ect les premiers étaient des prêt noms de toufik , les deux derniers sont de la famille boutef .....
 
Tu as mille fois raison.
Mais il faut regarder les conséquences qu'il va en découler de cette façon de faire sur l'emploi.
Je pense que c'est néfaste pour les salariés des entreprises de ces patrons.
je ne veux pas dire qu'il ne faut pas les poursuivre en justice mais chaque chose en son temps.
Commençons par ceux qui les ont couvert et qui les arrêtent pour les faire taire,
et qui se sont enrichi sans lever le pouce.
Et ceux là ne cherchent qu'à effacer les preuves de leurs méfaits.
 
je plussoie ce que dit bougtone, tout le monde trichait, participait au déclin, volait "ila men rahima rabouk" en Algérie à sa façon et à son degré, on veut changer, commençant par la haut, après il faut que les cartes soient rebattues un minimum si on veut qu'elle reste selemiya. " oua ellah yedjib el kheir"
 
Je crois qu'ils sont arrivés à diviser le peuple c'est bon .... quand je vois que la jsk soutient Rebrab ( Selon leur tweet) , maintenant l'Usma fera de même pour Haddad, et ainsi de suite.... dommage vraiment dommage, ils sont très fort pour diviser et surtout pour bien régner....
 
Sauf que comparaison n'est pas raison, Haddad ne sera jamais un Rebrab et qui est aussi kabyle mais ne bénéficie d'aucun soutien "regional" et pour cause ;)

Quant à Khalifa, c'est juste une blague, y a même pas à le mettre dans l'équation, guignol et vrai erreur de casting du pouvoir :)

Car il y a ceux à qui tu "prêtes" et te rembourses avec les intérêts et d'autres qui sonnent à ta porte à chaque fois qu'ils ont liquidé le dernier cent (puits sans fond).

Il est vrai comme le rappel abou naila que ce n'est certainement pas un perdreau de l'année mais même si certains dans les hautes sphères du pays (à une certaine epoque), lui ont mis "le pied à l’étrler" et l'ont "fait" et qu'il leur doit en partie sa fortune actuelle, il faut voir aussi ce qu'il en a fait par la suite et sa réussite parle pour lui. Il a su faire profiter le pays economiquement et ça fait toute la différence.

Dans les pays dit "democratiques" où du moins, là où s'est imposé l'economie de marché notamment occidentaux, c'est exactement la même chose, y a un paquet de Rebrab qui ont réussi et qui ont été aidé mais qui sont capables de voler (sans jeu de mot) de leurs propres ailes.


D'ailleurs, c'est pas un Haddad qui vit essentiellement des commandes publiques, obliger de lécher les orteils (pour rester poli) de Said afin "d'exister", Rebrab a su s'exporter et ses soutiens sont desormais tout autre...

La France intervient en faveur d’Issad Rebrab

Paris a demandé à Alger les raisons qui avaient conduit à l’emprisonnement lundi de l’homme d’affaires kébyle, Issad Rebrab, fréquemment reçu à l’Elysée par Emmanuel Macron.

L’emprisonnement de l’homme d’affaire kabyle Issad Rebrab, décidé par les autorités judiciaires algériennes hier lundi en début de soirée, a rapidement fait réagir les autorités françaises. L’ambassade de France à Alger a pris attache avec le ministère des Affaires Etrangères algérien pour leur demander des renseignements précis sur les éléments du dossier judiciaire dans lequel est impliqué l’homme le plus riche au Maghreb. Le patron de Cevital, premier groupe privé en Algérie, est en effet très proche de l’Elysée où l’entourage d’Emmanuel Macron l’invite régulièrement.

De nombreux investissements en France

Issad Rebrab à la tête d’une fortune de 3 milliards dollars a bénéficié d’un important soutien en France pour racheter Brandt et conserver ainsi des emplois en France. Le 7 novembre 2018, le groupe Cevital avait annoncé l’installation prochaine de 3 unités industrielles dans la ville de Charleville-Mézières, dans le nord-est de la France. Des projets qui devaient porter, selon le conglomérat algérien, les postes d’emplois créés dans cette région à 1.000 postes. Cevital avait également racheté en 2013 le fabricant français de fenêtres PVC Oxxo, reprenant entre 288 des 406 salariés.

Issad Rebrab, proche de plusieurs lobbyistes français bien introduits au sein de l’Elysée, serait l’un des plus anciens clients algérien du cabinet d’avocats Mossack Fonseca, mis en cause dans l’affaire des « Panama Papers ».

Les Emiratis sont également intervenus auprès de Gaïd Salah pour réclamer la libération rapide du milliardaire kabyle


Alors effectivement y a une gueguerre des "clans" (c'est pas nouveau) mais ici, ceux qui ont entrepris cette action, ils vont très vite être totalement dépassés par la situation et les conséquences surtout à... l'international ;)
 
Dernière édition:
Bonjour l'Algerie

#######################ALD DZ#########################

Ils ont tous toucher la chkara....chaqu un a degres moins

t as des riches qui investissent et crer des emlpois et pays leurs impot normal pas de soucie

et t as des riches :c est la magouille ,l influance , propre interet,qui se foutent de l economie national qui brade l argent publics pour qu il se retrouve a port Said ou l hotel de 5 etoiles de

Barcelone

une chose est sur le systeme corompu mafieux feodale est entrain de caser le mouvement populaire par

se genre d arrestations...creer la confusion la zizanie

d envoyer des Baltachia pour casser le mouvement populaire pendants les visites de ses ministres de se gouvernement fantome

les baltachias envoyer pour manipuler les marches des vendredi



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Il est pour le moins cocasse, pour ne pas dire burlesque, qu'une justice dont on s'est empressé de proclamer qu'elle a recouvré son indépendance, se fasse les crocs sur une proie aussi singulière que Issad Rebrab, c'est à dire un de ces rares entrepreneurs qui témoigne d'une certaine foi dans le prestige algérien.​

Ils ne sont pas nombreux, les hommes qui, poussés vers l'enrichissement sans gloire, ont préféré investir dans une grandeur algérienne. Rebrab et son juge, dans cette époque où se joue le destin d'une patrie, sont supposés bâtir une même espérance.
Mais la politique a ses règles repoussantes qui, très souvent, condamnent les hommes à saborder leurs plus chères idées.
Je ne fais pas, ici, un plaidoyer pour Issad Rebrab. Nous ne lui sommes redevables de rien, pas même de la publicité qu'il a jugé préférable de confier à d'autres supports. Il reste que cette façon d'agir avec des industriels attachés à un idéal algérien comme d'une boule de billard pour atteindre un adversaire, cette pratique-là n'a rien de rassurant ni de gratifiant pour nos juges.
Rebrab n'est pas au-dessus de la loi. Mais il n'en est pas au-dessous, non plus. Dans cette phase de renaissance de l'espoir algérien, il n'est ni subtil ni responsable de renvoyer d'un industriel qui a tant reçu de coups de la part du précédent régime, l'image d'un escroc du même acabit que les individus qui formaient les forces non constitutionnelles qui ont pillé le pays.
Le général Gaïd Salah devrait savoir que si la justice sans la force est impuissante, la force sans la justice est .tyrannique (Pascal)
Prononcer, de façon si expéditive, et à minuit, l'incarcération d'un homme d'affaires qui investissait en Algérie pendant que d'autres la dépouillaient, rappelle que rien n'a changé et qu'une justice de la nuit en a remplacé une autre...




Auteur
Mohamed Benchicou

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Proche d’un P/APW FLN, le français Cieptal rafle un autre marché de 50 milliards !​

Algérie – Le français Catering international & services (CIS) est à la fête en Algérie.​

C’est en tout cas ce que rapporte Maghreb Confidentiel dans sa dernière livraison de jeudi 18 avril.

Ainsi selon le magazine, sa filiale algérienne Cieptal a remporté le 9 avril le marché de restauration et gestion hôtelière de l’école de l’institut algérien du pétrole (IAP, filiale de la Sonatrach) à Skikda. Montant du contrat : un peu plus de 500 millions de dinars (50 milliards centimes).

Ce marché était détenu depuis un an par l’italien Ligabue Catering. Cieptal l’avait déjà « délogé » de la raffinerie de Skikda en janvier, remportant le marché pour 777 millions de dinars, là où l’italien l’avait obtenu, six mois plus tôt, pour 758 millions de dinars.
Enfin, MC rappelle qu’en janvier, Cieptal avait déjà décroché le méga-contrat de l’Entreprise nationale de travaux pétroliers (ENTP, groupe Sonatrach) : 8 milliards de dinars sur trois ans.

Le secret du sucés de CIS en Algérie…​

Selon ce que révèle le magazine, CIS peut s’appuyer sur Karim Bennour (FLN), Président de l’APW d’Alger et fils de Mohamed Benour, ex-PDG de l’entreprise nationale de forage (Enafor, groupe Sonatrach). Ex-gérant de CIS-Algérie au début des années 2000, il reste dans le secteur parapétrolier via la société de Catring Services Plus – où il est associé au général major à la retraite Abdelhamid Djouadi et International Service Business Co (ISBC), tous deux établis à Hassi Messaoud.


 
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Mercredi 24 avril 2019 - 21:36
TRIBUNE
[h=1]Appel à la sagesse de l’ANP afin que l’Algérie ne sombre dans la vengeance…[/h]

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[h=2]L’Algérie est en crise. Cette crise politique et sociale qui se double d’interrogations inquiètes, de peurs et d‘angoisses déchirantes, vient d’atteindre son point d’acmé avec les arrestations arbitraires, les auditions et le placement en détention d’hommes d’affaires présumés corrompus, comme Ali Haddad.[/h]Les auditions d'Issad Rebrab, patron de Cevital, et de l’ex-premier ministre Ahmed Ouyahia ressortent de cet ordre. Les questions qui taraudent l’esprit de beaucoup de nos concitoyens sont celles-ci : qui a ordonné de telles arrestations ? La justice civile ou militaire, et dans les deux cas, ces deux instances se fondent-elles sur quels éléments matériels fiables pour conduire sans jugements ni procès publics des hommes en prison ? Ces arrestations suivies de détention ne sont-elles pas illégales et contraires aux principes qui fondent l’Etat de droit ?
Pourquoi ces arrestations sont opérées maintenant et non auparavant ? Si ces hommes d’affaires étaient vraiment corrompus, pourquoi la justice ne s’était-elle pas manifesté avant la date du 28 février, et disons même bien avant cette date ? Qui plus est, l’ANP est- elle habilité à ouvrir des dossiers de corruption en plaçant des présumés corrompus civils dans les geôles de « La République » et dont les procès ne relèvent pourtant point de ses prérogatives ?
Telles sont, entre autres, les questions que se posent les citoyens et qui reviennent, tel un leitmotiv, dans toutes les conversations aussi bien publiques que confidentielles.
[h=2]Les dangers qui guettent l’Algérie et les moyens de les conjurer[/h]Ces hommes arrêtés ou placés en détention ne devraient pas être jugés à la sauvette, en dehors de toutes les règles du droit. Ni humiliés. D’ailleurs la manière peu amène avec laquelle ils ont été arrêtés témoigne du peu de cas fait à la dignité de la personne humaine. Les dangers qui pourraient menacer la cohésion nationale et l’unité territoriale du pays, pourrait tenir justement à la haine, aux ressentiments et aux désirs de revanche qui pourraient alimenter l’imaginaire du camp des vainqueurs du moment. En la circonstance, et afin de garantir la paix, la stabilité et la sécurité pour tous, le vainqueur de l’heure ne devrait-il pas faire preuve de magnanimité à l’égard du vaincu ?
L’ANP dont la raison d’être est de défendre la nation et la souveraineté de l’Etat national, devrait se placer au-dessus de la mêlée. Et ne point se mêler de la justice civile, fusse-t-elle corrompue, mais de la justice militaire et de ceux qui portent de graves entorses à celle-ci.
Elle peut, certes, contribuer puissamment à l’assainissement des mœurs politiques, à la consolidation de l’Etat de droit, et à la défense des frontières de la nation contre les convoitises des Etats étrangers, mais elle ne devrait en aucune manière interférer dans les affaires ressortant de la justice civile en s’instituant elle-même en juge civil. La haine, les règlements de compte, l’esprit tribal ou grégaire, les instincts agressifs, et la mauvaise application de la justice sociale et le droit, telles sont les sources des dangers possibles qu’il nous faudrait absolument éviter…
[h=2]La liste à rallonge des « corrompus » et des « corrupteurs » arrêtés, auditionnés et placés en détention…[/h]La liste des présumés corrompus et «traîtres » s’allonge de jour en jour. Je lis dans la presse le nom des frères Kouninef, celui de l’ex-premier ministre Ahmed Ouyahia , de l’ex-ministre du finance Mohamed Loukai, de Issad Rebrab et bien d’autres qui ont été soit auditionnés, soit placés en détention ou en fuite, comme le général Chentouf. Cela sans parler d’une autre liste de personnes poursuivies pour avoir comploté contre l’Etat et la nation et dont les noms ne sont pas toujours prononcés. Ainsi le Général de Corps d’Armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’Etat-major de l’Armée nationale populaire, justifie ces arrestations par un complot qui aurait été ourdi par les ennemis du pays.
Lors de sa « visite de travail et d’inspection », le 23 avril, à la première région militaire, il dénonce sans les citer nommément les planificateurs de ce complot attentatoire aux intérêts suprêmes du pays : « Face à ces plans, prévient-il, qui tendent à semer les graines de la discorde et de la sédition entre les Algériens et leur armée, l’Armée Nationale Populaire continue à leur faire face, conformément aux dispositions de la Constitution et des lois républicaines. Ce qui atteste de la réussite des unités de sécurité, en charge du maintien de l’ordre, à déjouer les diverses tentatives visant à semer la terreur et l’anarchie et troubler l’ambiance calme et sereine caractérisant les marches citoyennes. Ceci a été confirmé par l’interpellation, au courant de la fin de la semaine passée, d’individus en possession d’armes à feu, d’armes blanches et de grenades lacrymogènes, ainsi qu’une grande quantité de psychotropes et des moyens de communication ».
[h=2]Opération « main propre » ou règlements de contentieux entre clans antagoniques ?[/h]Il est possible qu’il y ait eu des « comploteurs », mais ceux-ci ne tombent pas du ciel. Ils sortent du sérail et ne concernent nullement le peuple qui, justement, n’a cure des querelles intestines internes « au Palais .» Ce qui intéresse le peuple au premier chef, c’est la refonte complète de l’Etat et l’établissement d’une justice transparente, neutre et indépendante de l’Exécutif. La justice était et reste encore inféodée au politique, et cette inféodation n’est point de nature à créer un climat de confiance entre gouvernants et gouvernés.
L’interférence de l’armée, en cette période de vacance de pouvoir, dans la justice civile, ne favorise pas l’apaisement et risque de donner une image négative de l’armée, qui n’en a vraiment pas besoin en ce moment. Il n’est pas certain que ces poursuites judiciaires ordonnées par elle contre les comploteurs et les présumés corrompus puissent vraiment créer autour d’elle une «union sacrée». Car le peuple n’est pas dupe de ces opérations anti-corruption et sait qu’elles ressortent d’une sorte de diversion politique destinée à gagner du temps.
Mais pour Général de Corps d’Armée, Ahmed Gaïd Salah, la découverte des corrompus et des comploteurs justifient tout à fait à ses yeux le recours à la justice civile et sa mise au service de l’institution militaire dont il est le chef suprême. Le général Gaïd Salah ne dissimule point sa volonté d’asservir cette justice civile à des fins de purge, mais sous couvert d’une opération «main propre».
Sa déclaration suffit à lever le mystère sur ses intentions et les objectifs poursuivis : «Par ailleurs, déclare le général, j’ai appelé l’appareil de la justice, dans mes interventions précédentes, à accélérer la cadence des poursuites judiciaires concernant les affaires de corruption et de dilapidation des deniers publics et de juger tous ceux qui ont pillé l’argent du peuple. Dans ce contexte, précisément, je valorise la réponse de la justice quant à cet appel qui représente un volet important des revendications légitimes des algériens. Je rappelle également que le Commandement de l’Armée Nationale Populaire offre des garanties suffisantes aux services judiciaires pour poursuivre avec détermination et en toute liberté, sans aucune contrainte ni pression, le jugement de ces corrupteurs, ces dispositions permettront ainsi de rassurer le peuple que son argent pillé sera récupéré par la force de la loi et avec la rigueur requise».
[h=2]Plaidoyer en faveur des présumés «corrompus » arrêtés ou détenus[/h]Il ressort clairement de ce qui précède que l’objectif de la mise en branle de l’appareil judiciaire avec « la cadence » que l’on on sait contre les « corrompus » et les « corrupteurs » vise, mais avec beaucoup de retard, malheureusement, à « rassurer le peuple que son argent pillé sera récupéré par la force de la loi et avec la rigueur requise.» Mais le peuple va-t-il vraiment accorder quelque crédit à cette promesse qui se veut rassurante, alors qu’il sait pertinemment que cette opération faussement apparentée à une « main propre » n’est rien de moins qu’un simulacre destiné à endormir la vigilance d’un peuple tiré soudain de sa léthargie l profonde ?
L’honorable institution militaire, qui sait que la corruption, petite et grande, n’est pas limitée à une poignée d’hommes, mais touche quasiment toutes les couches mercantiles de la population, devrait savoir que les poursuites judiciaires engagées contre les Haddad, les Rebrab, les Ouyahia, les Kouninef, les Loukai, etc., sont vaines dans la mesure où elles ne pourront pas réhabiliter notre justice dont l’image à jamais ternie est irréversible.
En focalisant l’attention sur ces hommes d’affaires accusés de corruption, notre général, Ahmed Gaid Salah, passe sous silence les milliers de corrompus incrustés dans toutes les interstices des institutions économiques de l’Etat. S’il fallait assainir la vie sociale et économique du pays de la corruption tentaculaire, il faudrait que ces milliers, voire ces millions de corrompus, soient également arrêtés, auditionnés et placés en détention « provisoire » qui pourrait durer des années sans qu’ils soient jugés…
En plaçant ces hommes d’affaires dans les prisons ou en faisant une mauvaise publicité, on court le risque de voir se ralentir l’activité de leurs entreprises créatrices pourtant de richesse et d’emplois. Elles pourraient même fermer leurs portes, ce qui entraîneraient des licenciements et des pertes en termes de production de la richesse.
En outre, une telle perspective donnerait au monde extérieur l’image d’un «pays à risque», et donc économiquement peu attrayant pour les investisseurs étrangers en notre pays. C’est pourquoi j’invite les hommes de l’ANP en les conjurant d’adopter, en l’espèce, une posture à la fois neutre et vigilante.
[h=2]L’honneur de l’ANP[/h]Pour préserver le crédit et le respect dont elle bénéficie auprès de larges pans du peuple algérien, l’ANP se doit de se raviser en libérant immédiatement ces détenus «corrompus » en attendant que la justice du gouvernement futur, porteur d’un sang neuf, statue de manière équitable sur leur sort. Il y va de son honneur et de son image d’armée du peuple. L’ANP devrait donc, dans l’intérêt général, se dessaisir de ce dossier « explosif», qui n’est pas le sien, et de s’atteler aux tâches urgentes que sont la formation et l’accompagnement d’un gouvernement de transition tel qu’il est réclamé et ardemment désiré par le peuple : un gouvernement dont les membres seront choisis par lui.
De son côté le peuple devrait se défausser de l’illusion romantique selon laquelle il pourrait se passer de représentants ou de portes-paroles. Les quelques vingt millions de manifestants qui se retrouvent chaque vendredi en vue du changement du «système » ne pourront absolument pas se réunir tous ensemble autour d’une table de négociation face à leurs interlocuteurs qui ne peuvent être que ceux de l’ANP. Les retrouvailles chaque vendredi, sur les places publiques et les boulevards des grandes villes, ne devraient pas s’éterniser, car elles pourraient bien comporter le risque de dérapage qui transformerait la liesse populaire en drame irréparable…

Rouadjia, professeur d’histoire et de sociologie politique, Université de Msila




Auteur
Ahmed Rouadjia (*)
 
Bonjour l'Algerie

#######################ALD DZ#########################

Jeudi 25 avril 2019 - 20:34
PUBLICATION
[h=1]Mansour Bekhti Dahmour, un jeune idéologue du «Hirak algérien »[/h]

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[h=2]Mansour Bekhti Dahmour est certainement un nom à retenir. Poète, il s’intéresse grâce à ses études de master en histoire, aux mouvements de contestations politiques du monde arabe.[/h]Il vient de publier aux éditions électroniques, Zakhat Achohob (Pluie de météorites), un essai sous le titre bien pompeux de Philosophie de la révolution : Vision de la société algérienne à la création de la Deuxième république. (La phase de pré-fondation).
L’ouvrage est libre et gratuit à tout téléchargement, il est mis à la disposition de tous les Algériens et Arabes de par le monde, écrira l’auteur. Il est même téléchargeable sur le site arabe, Dialogue de civilité (Al-Hiwar al-mutamadin) qui regroupe des intellectuels et militants laïques, athées et militants progressistes de gauche de par le Monde arabe.
Sur 134 pages et 8 parties, le petit ouvrage de Mansour Bekhti Dahmour s’ouvre sur deux photos commémoratives de son frère, Rabah, en tenue de combat et kalachnikov au bras, mort aux combats face aux hordes terroristes islamistes, durant la décennie rouge. Une évocation qui mérite tout le respect de la part de la dignité humaine.
Le livre de M. B. Dahmour, et selon son auteur, a été suscité suite aux propos qui mettaient sous la forme d’alertes et d’avertissements sur les médias sociaux, en direction de l’opinion algérienne, sur une probable ingérence d’une « main interne et étrangère » dans la manipulation ou la déviation du mouvement populaire de 22 février. L’essai de M. B. Dahmour se veut une réponse intellectuelle à cette machination émanant d’un pouvoir en déboire.
L’ouvrage est subdivisé en huit chapitres, allant de L’insurrection populaire et le changement des mentalités, à la Révolution populaire et la destruction des régimes, en passant par des questions philosophiques et politiques sur les notions, d’idéologies, de la nation, de l’identité nationale, de la révolution populaire et celle des individus.
Au premier chapitre, Dahmour évoque la question du soulèvement populaire en relation avec ce qu’il nomme, changement des mentalités où un débat pourrait se situer en rapport avec l’aspect social et la question du changement subit au niveau de « l’esprit collectif des peuples ». le jeune auteur, parle d’une « récession du stade de la conscience révolutionnaire » que constitue une révolution en quête de liberté, contre les formes de tyrannies.
Il fait référence à ce qu’il appelle « les nouveaux révolutionnaires » et aux luttes généralisées, en observant en elles, un nouveau type de changements qui émerge afin de s’aligner sur ce qu’il nomme « les guerres de la cinquième génération », en révolte contre celle qui a trahie la lutte contre la tyrannie. Les moyens de cette nouvelle lutte sont le pacifisme dans « une unité de l’esprit du peuple ».
M. B. Dahmour évoque les conditions sociales et historiques de cette « industrie des révolutions dans son ensemble », qui selon ses propos, sont formés de « révolutions pacifiques de l’accumulation historique » permettant à la formation d’un sentiment collectif chez ces peuples en révolte et qui ne demandent que le changement.
Au quatrième chapitre de Philosophie de la révolution, le militant du « hirak algérien » parle de révolution subjective et de révolution dirigée ou orientée. Il affirme que « l’étape de la direction d’une révolution constitue le plus grand danger pour le mouvement populaire algérien, di elle ne prend pas en considération l’unité des rangs et les principes de cette même révolution », tout en critiquant le rôle des médias, des intellectuels, de l’argent sale, enfin tout ce qui peut être exploité par le pouvoir tyrannique ou même les pays étrangers voulant manipuler la rue et briser la révolte.
M. B. Dahmour ne ménage aucun effort à donner des directives et orientations sur comment résister et détourner les visés de ces forces contre-révolutionnaires. Pour lui, la révolution peut prendre deux formes : une révolution populaire et une révolution des individus. Il évoque la révolution en tant que conception sociale, de son avortement et de sa fin, reléguant cette dernière à celle des dirigeants mêmes de ce mouvement.
Il estime qu’une révolution populaire ne peut être anéantie qu’à une condition, celle où les peuples se sachent comment la diriger. Au sixième chapitre, le théoricien du « hirak algérien » évoque le conflit entre « identité nationale aux autres identités » en rappelant le danger que peut accourir « une philosophie du Soi » face à l’intervention, de ce qu’il appelle « les mains de la trahison » visant à diviser le pays dans des luttes ethniques et linguistiques. Il conseil le mouvement algérien de prêter un peu plus d’attention à la gravité de cette question. Le chapitre suivant traite du « danger des idéologies dans une révolution populaire » qui peut créer des conflits et des guerres confessionnelles à l’intérieur de la révolution même. Il considère que ces idéologies ne peuvent que créer des illusions au sein de ce mouvement populaire. La solution est d’adopter une « idée d’un patriotisme » unificateur, permettant d’éviter tout danger menaçant le pays, arabe ou musulman soit-il et dans son intégrité. En fin de l’essai « révolutionnaire », le jeune Mansour Bekhti Dahmour, né en 1989 et ayant fait des études à Cambridge, à l’université d’El-Medina (Arabie-Saoudite) pour atterrir à l’université de Baghdâd avec une spécialité en géostratégie bien mérité des services spéciaux anglo-saxons, aborde les dangers qui guettent le « hirak algérien » une fois le régime de la tyrannie évincer du pouvoir. Selon lui, la solution réside dans un retour à l’idée de l’unité nationale et à la valeur de la défense de l’intégrité territoriale de la patrie. Il croit en le modèle algérien qui ouvre une nouvelle ère pour des révolutions à venir, qu’il nomme « révolutions conscientes » donnant naissances à des « républiques de gouvernances ».
L’auteur de Philosophie de la révolution, considère que les années à venir connaitront la chute de ce qu’il qualifie des « royaumes arabes et de la fin des monarchies ». L’Europe ne sera certainement pas épargnée face à une débâcle généralisée afin de constituer de nouvelles républiques. Et le jeune idéologue du catastrophisme généralisé, déclare que nous assisterons dans les 10 prochaines années, à la création d’une Union des républiques islamiques ou à un Commonwealth islamique dans lequel le conflit entre Orient et Occident sera inévitable, laissant présager une tragédie humaine dans les années qui suivent.
Philosophie de la révolution est un manifeste pour un mouvement de masse hétérogène, refusant tout forme d’organisation et ce limitant à la criarde des vendredis et des mardis, n’aboutissant qu’au seul recyclage des institutions tyranniques. L’ouvrage renfloue des concepts bien amplis d’idéologèmes faisant de l’écrit de Dahmour un panier à crabes pour une aliénation politique.
La formation culturelle de l’auteur est certainement pour beaucoup dans sa disponibilité d’accepter d’être un docile instrument d’un programme élaboré par une intelligence artificielle. Nos bancs d’écoles et nos amphis universitaires pèsent lourdement sur l’embrouillement des idées et des pensées politiques. Il a bien fait une licence universitaire en histoire, dans un département totalement vidé de perspectives rationnelles et critiques. La dimension subjectiviste de l’auteur, nous la décelons au sein de certains acteurs du « hirak algérien », un nihilisme aveuglant qui veut remplacer, à tout prix, toute implantation d’une réelle pensée de ce mouvement populaire. Ce dernier pourrait durer dans le temps, mais étant bien poreux, il ne pourra agir contre les idées décadentes et réactionnaires. Déjà un cercle des Black-Bloc est en formation sous l’étiquette subjectiviste des anarcho-gauchistes.
Nous noterons que l’écrit de Dahmour est dans un arabe à portée d’une jeunesse qui aime les texto d’alertes numériques, il occulte un certain nationalisme-fasciste qui se développe à l’ombre d’un catastrophisme mondiale arrangeant les tenanciers du capital mondial et nullement les futurs prolétaires du chaos.




Auteur
M. Karim Assouane




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Quelques commentaires sur le document de la Banque d’Algérie intitulé
[h=1]Point de situation sur le financement non conventionnel[/h]

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[h=2]Au lendemain de sa nomination comme Ministre des Finances, Monsieur Mohamed Loukal a fait publier le 1er avril par la Banque d’Algérie (BA) un document intitulé « Point de situation sur le financement non-conventionnel », la première du genre. Il était bien temps de le faire car ce programme a commencé dix-sept mois auparavant et que la somme ahurissante de 6.556 milliards (mds) de DA (55 mds de dollars, soit 32% du PIB de 2018) a déjà été créée.[/h]Les principaux messages de la première partie du document de la BA (points 1 à 4) sont que la Banque d’Algérie était contre le financement monétaire, et que des experts ont insisté pour cette solution dans une note d’avril 2017 intitulée « Financement de l’économie algérienne : écueils et solutions possibles ».
Nous sommes les auteurs de la note. Il est de notoriété publique que nous avons été favorables au principe du recours au financement monétaire, sous des conditions drastiques (et certainement pas au montant ahurissant qui a été tiré), et surtout dans le cadre d’une politique macroéconomique globale reposant sur l’ajustement budgétaire (graduel) et la diversification des sources de financement de l’économie. Nous avons publiquement défendu cette vision dans un document de mars 2016, lors de la conférence organisée par la Banque d’Algérie en mai 2016 et en présence du représentant du FMI en charge de l’Algérie, dans un document en novembre 2017 et un autre en avril 2018, ainsi que dans plusieurs interventions médiatiques. [1]
Nous pouvons ici affirmer que Monsieur Laksaci, ancien Gouverneur de la Banque d’Algérie, était contre le financement monétaire puisqu’il nous l’a dit lors de la conférence de la Banque d’Algérie. Il était tout simplement dans son rôle de banquier central principal de notre pays comme nous étions et sommes toujours dans le nôtre d’économistes d’abord préoccupés par sa trajectoire de croissance. Ceci étant, il était aussi favorable que nous à continuer la baisse de la valeur du dinar. Il a été mis fin à ses fonctions deux jours après la conférence de la BA pour faire place à une nouvelle politique.
Son successeur, Monsieur Loukal, a procédé au financement monétaire à très grande échelle, 6.556 mds de DA soit 32% du PIB en dix sept mois, montant très largement au-dessus de ce que nous avons recommandé, soit 2.550 mds DA à fin 2019 ; pour rappel, des puissances économiques ont eu recours au financement monétaire, en particulier les Etats-Unis avec 30% de PIB sur une période de six années et l’Europe avec 20% de PIB sur une période de trois années.
Par ailleurs, Monsieur Loukal a affirmé publiquement et à plusieurs reprises qu’il a « stabilisé » la valeur du dinar ignorant complètement les déficits ahurissants du compte courant de la balance des paiements (13% du PIB en 2017 et 10 % en 2018) et l’avis de tous les experts sérieux et des institutions internationales ; pour rappel, le montant des réserves de change était de 132 mds de dollars à son arrivée à la tête de la BA contre moins de 80 mds à son départ.
La seconde partie du document de la BA (point 5) fait le point sur le programme de planche à billets. Le principal message de cette partie est que le montant d’argent de la création monétaire réellement injecté dans l’économie est 3.114,4 mds DA sur les 6.556,2 mds DA du programme global, ce qui est une vraie escroquerie. Nous expliquons ci-dessous que le vrai montant est 4.954,4 mds DA (24,2% du PIB).
Nous allons revenir longuement sur le contenu de la première partie du document de la BA, comme la seconde partie du document, et nous abordons en sus des points essentiels que le document de la BA ignore pour des raisons obscures. Il est de notre responsabilité de le faire pour éviter qu’à la suite de son document infâme et infâmant, Monsieur Loukal en profite aussi pour se laver la main des résultats et conséquences futurs du programme et en fasse porter le chapeau à son successeur non encore désigné.
Nous commençons par un bref éclairage des circonstances qui ont conduit inéluctablement au lancement du financement monétaire. Ce sont essentiellement des rappels utiles à destination des personnes désintéressées dont la promptitude à intenter des procès en naïveté dans le meilleur des cas, alors même qu’elles ne disposent pas de l’essentiel de l’information (classée), atteste d’un manque de rigueur pour le moins étonnant, d’où les grossières erreurs de datation et d’analyse relevées ici et là ces derniers jours dans les meilleures gazettes. Dans le cas d’un pays comme le nôtre, proche de la cessation de paiement interne en 2017, était-il-il naïf de tenir compte de la situation de crise aigüe d’alors ?
Avant d’aller plus loin, il convient de soulever un point important. Nous avons rédigé plusieurs notes à l’intention du Premier Ministre Abdelmalek Sellal au printemps 2017 lorsque l’économie du pays était en plein asphyxie, en particulier sur le programme de financement monétaire. Jusqu’à aujourd’hui, notre honneur et notre intégrité nous ont empêchés de les rendre publiques malgré toutes les attaques reçues depuis septembre 2017.
La dernière attaque d’une rare malhonnêteté de Monsieur Loukal nous oblige à envisager de rendre publics tous ces documents. De fait, nous rendons public en même temps que la présente note le document intitulé « Financement de l’économie algérienne : écueils et solutions possibles », rédigé à l’intention du Premier Ministre Abdelmalek Sellal et remis à ses services le 24 avril 2017, qui est abondamment cité par la note de la BA. Il va de soi que nous nous tenons prêts à dévoiler toutes les notes rédigées à cette époque-là de même que la correspondance complète avec la BA, qui est très significative.
[h=2]1- Genèse du programme de financement monétaire[/h]Vers la fin de l’année 2016, le système bancaire du pays était proche de l’asphyxie puisque les liquidités bancaires atteignaient le niveau très faible de 820 mds de DA, et que le ratio crédits bancaires / dépôts collectés en dinars était de 87,1%. Le niveau des liquidités était loin de la période des excès structurels de liquidité que le pays a connue avant le contre-choc pétrolier de juin 2014. Sur ce plan, le pays recule brusquement d’une quinzaine d’années, au début de la décennie précédente, mais avec une « topographie » socioéconomique bien différente. Entre temps, le pays, surfant sur la vague des revenus pétroliers abondants, avait lancé des programmes d’infrastructures épatants, les importations avaient doublé (en % du PIB) et la réponse budgétaire au Printemps arabe avait exacerbé à un point inimaginable les dépenses sociales, les subventions diverses et variées et le budget de fonctionnement de l’Etat. L’œil rivé sur le matelas des réserves de devises encore reluisant, le gouvernement se rendait compte à ce moment que ce matelas confortable n’empêchait pas de facto la faillite de l’Etat, l’incapacité un jour prochain à s’acquitter des salaires des fonctionnaires et des pensions.
Par ailleurs, un fort ralentissement de l’économie était ressenti, ce que confirmera l’ONS plusieurs mois plus tard : la croissance du PIB hors hydrocarbure a été de 2% au premier semestre 2017 contre une moyenne de 5,9% pour la période 2010-2015.
A cela s’ajoutaient quatre éléments politico-économiques importants :

  • Le pays s’interdisait d’emprunter à l’international depuis déjà quelques années.
  • Le pays, par la voix du gouverneur de la Banque d’Algérie Loukal décrétait une pause dans la dévaluation du dinar.
  • En adoptant une trajectoire budgétaire pluriannuelle 2017-2019 assez contraignante mais raisonnable, notre pays s’accordait du temps dans l’ajustement budgétaire.
  • Le gouvernement décidait de renoncer encore (devant l’étendue de la tâche mais pas seulement) à la réforme bancaire pourtant réclamée à cor et à cri par la Task Force installée par l’ex-Premier Ministre Sellal quelques mois auparavant, et par de multiples autres voix discordantes depuis quelques années déjà. De même, toutes les réformes requises du financement de l’économie inscrites dans le Nouveau Modèle de Croissance, adopté en conseil des ministres le 26 juillet 2016, et incluant notamment la réforme des marchés financiers et des Partenariats Public/Privé, ont été soit gelées soit réduites à leur portion congrue. De fait, la Task Force cessera de fonctionner en tant que telle après juillet 2016.
Si le recours aux marchés financiers internationaux à court terme était exclu par les autorités du pays pour des raisons politiques, et déconseillé par nous-mêmes pour des raisons économiques comme nous l’avons expliqué dans plusieurs documents (octobre 2015 et novembre 2017), la décision de ne pas continuer la dévaluation contrôlée du dinar, entamée de façon plutôt concluante sous le gouvernorat de Mohammed Laksaci, reste une énigme étant donné l’ampleur catastrophique avérée de la crise des finances publiques à cette époque. Aurait-on voulu alors donner des gages à des opérateurs économiques friands d’importations, on ne se serait pas pris autrement. L’excuse toute trouvée par Monsieur Loukal pour expliquer l’inexplicable était que l’ajustement de dinar attendrait la mise en place de marchés de change à terme, alors que les finances publiques étaient en totale perdition déjà fin 2016.
De même, le non-démarrage du plan de réforme du financement de l’économie a de quoi interpeller, même si en l’occurrence l’explication par l’économie politique (blocage du système rentier) coule de source. Reste l’ajustement budgétaire pluriannuel assez contraignant adopté par le gouvernement Sellal, qui sera ensuite abandonné par le gouvernement Ouyahia. La perspective des élections présidentielles d’avril 2019 est passée par là.
Même si le gouvernement Sellal n’a pas lui-même actionné la planche à billets, elle devenait de fait inéluctable déjà au printemps 2017, d’autant qu’un nouvel emprunt national n’était pas envisageable par manque de liquidités bancaires, et que la BA ne pouvait donner que ce qu’elle pouvait, la politique monétaire n’ayant jamais réglé des problèmes éminemment structurels nulle part. Il nous semble d’ailleurs important de rappeler que le programme du gouvernement Tebboune adopté en conseil des ministres fait explicitement mention du financement non conventionnel comme l’indique le communiqué de la Présidence de la République en date du 14 juin 2017.
La réactivation de l’open market en mars 2017 et la baisse du taux des réserves obligatoires de 12 à 8% étaient supposées sortir les banques de leur atonie. Il n’en fut et n’en sera évidemment rien, et les banques étaient toujours bien en peine de financer l’économie nationale au printemps 2017, même après la mise en exécution de ces deux mesures. Sans réformes profondes du financement bancaire et non-bancaire, les rustines conjoncturelles de la BA ne serviront qu’à entretenir l’illusion…un court moment.
C’est dans ce contexte que le premier auteur du présent document, membre de la défunte Task Force, a été sollicité par la Primature pour donner un avis académique sur la planche à billet début mars 2017. Il rédigera à cet effet une note de 9 pages, datée du 25 mars 2017, intitulée « Création monétaire, inflation et croissance », et depuis classée. Cette note rappelle les principes et les dangers de la planche à billet, dont plusieurs points ont été développés dans notre document de mars 2016. Elle s’éloigne de l’analyse scolaire de l’impact du financement monétaire en soulignant d’abord que dans le cas de notre pays les risques inflationnistes de court terme sont modérés si le montant de l’injection monétaire est raisonnable et les canaux de transmission totalement maîtrisés.
De fait, les grosses poussées récentes inflationnistes dans notre pays ont été provoquées par les distorsions des marchés (origine non-monétaire), la BA ayant développé pendant la période des excédents structurels de liquidité des capacités de monitoring de haut niveau qui ont toujours permis de circonscrire l’inflation monétaire. Mais la note insiste lourdement sur des risques beaucoup plus grands de la planche à billet, quantitative easing et toute stratégie de mise à disposition d’argent « facile » sur longue période : la dislocation du système financier et banquier algériens, rien que ça, dans un pays où déjà l’informel est endémique et où le système de change est encore dual ! Curieusement, ce passage de la note, pourtant long (s’appuyant sur l’exemple chinois après la chute de Lehman Brothers en 2008) n’a pas attiré l’attention des spécialistes de la BA et du gouvernement, certains préférant surtout voir la minimisation du risque inflationniste à court terme. Les faits nous ont donné raison. La dernière partie de la note revient sur le nécessaire renforcement en parallèle de l’ajustement budgétaire pluriannuel, et l’introduction de nouveaux modes de financement de l’économie, notamment des TIPS (bons du Trésor indexés sur l’inflation).
Suite à cette note, nous avons tous les deux été conviés à participer le 9 avril 2017 à un « conseil interministériel consacré aux instruments alternatifs de financement de l’économie » en présence du Premier Ministre et de son équipe, du Ministre des Finances, du Gouverneur de la BA, et des PDG de toutes les banques publiques.
Au cours de cette réunion, nous avons défendu l’option du financement monétaire, de la baisse de la valeur du dinar, de la baisse des impôts sur le revenu pour compenser l’inflation créée par la baisse du dinar, et l’arrêt de projets très coûteux et pas nécessaires comme ceux de Sonelgaz. A la fin cette réunion, le Premier Ministre Abdelmalek Sellal nous a demandé de lui faire des recommandations sur le financement de l’économie. Nous avons rédigé la note du 24 avril 2017 intitulée « Financement de l’économie algérienne : écueils et solutions possibles ».
En excluant le préambule et le résumé des recommandations, moins d’une page et demi sur huit de la note sont consacrées à la politique monétaire accommodante, avec un paragraphe central entièrement dévolu à l’encadrement quantitatif et au monitoring de la planche à billet ! Le reste du document, soit 6 pages et demie sur 8, traite successivement de la restructuration des dettes de long terme avec période différée pour atténuer en urgence le problème du mismatch bancaire (avec un exemple illustratif : le cas de la Sonelgaz) afin de rendre certains crédits éligibles au refinancement par la BA ; des mesures pour augmenter l’épargne ; et enfin une section entière est consacrée à l’innovation financière, la diversification des sources de financement et l’ajustement aux besoins immédiats de l’économie nationale (notamment pour le financement des programmes de logement).
Le lecteur pourra se faire une idée précise du contenu en parcourant la note. La mystification tentée par Monsieur Loukal tombe d’elle-même.
[h=2]2- Commentaires sur certains points de la note de la BA du 1er avril[/h]Nous allons éviter au lecteur d’entrer dans tous les détails du document de la BA et nous concentrer sur les points essentiels. Précisons dès maintenant que nous n’avons pas reçu le document de réponse de la BA en date du 18 juin 2017 que mentionne le document de la BA du 1er avril, nos contacts avec la Primature s’étants arrêtés à la fin de mission de Monsieur Sellal le 24 mai 2017. Nous avons par-contre reçu une réponse de la BA le 15 mai sur certains documents que nous avons transmis au cabinet du Premier Ministre ; comme cette réponse n’est pas mentionnée dans le document de la BA, nous avons décidé de ne pas en parler et de ne pas la rendre publique.
A) Notre recommandation pour le montant de la création monétaire : Notre note d’avril 2017 a plaidé pour une création monétaire (incluant réescompte, open market et planche à billets) de 1.100 mds DA en 2017, 700 mds en 2018 et 750 en 2019, soit 2.550 mds DA au total. En tenant explicitement compte de l’encours de 500 mds DA en avril de la création monétaire pour le refinancement (réescompte et open market), nous avons explicitement écrit que le montant global maximal de création monétaire serait donc de 3.050 mds DA à fin 2019. Nous sommes très loin des montants tirés actuellement alors que l’année 2019 est très loin d’être terminée.
De manière stupéfiante, Monsieur Loukal écrit au sujet de notre recommandation pour l’année 2017 « Il est à noter que ce niveau d’intervention de la Banque d’Algérie dans le financement de l’économie est quasiment atteint, au cours des cinq premiers mois de cette année, sous la forme de 657 milliards de dinars de refinancement (réescompte et opérations d’open market) et de 920 milliards de dinars de dividendes versés au Trésor et sans recourir au QE,… ». Monsieur Loukal inclut les dividendes de la BA dans le montant de la création monétaire, ce qui est une escroquerie doublée d’une contradiction. C’est une escroquerie car les dividendes sont des bénéfices que la BA doit verser à son actionnaire principal (l’Etat), et que c’est une opération classique de tout bilan comptable. Nous croyions naïvement que Monsieur Loukal avait fini par apprendre à lire un bilan après avoir dirigé la plus grande banque du pays pendant une quinzaine d’années... La contradiction est ailleurs. Puisque le document de la BA inclut les dividendes de 2017 versés par la BA au Trésor dans la création monétaire, pourquoi ne pas inclure ceux de 2018 (1.165 mds DA) et 2019 (600 mds DA selon la LF 2019) dans le montant global du financement non conventionnel ?!! Pendant qu’on y est, on pourrait aussi rajouter le montant du FRR (740 mds DA) injecté après que le niveau plancher de ce fonds a été supprimé !
B) Refinancement auprès de la Banque d’Algérie : Le document de Monsieur Loukal suggère que le refinancement auprès de la BA aurait été suffisant pour maintenir un bon niveau de liquidité, ce qui est une autre escroquerie.
Pour rappel, une banque commerciale peut se faire refinancer par la banque centrale un crédit qu’elle a donné à un de ces clients, le montant du refinancement étant partiel et en fonction de la qualité du client et du prêt, et le taux en général plus bas que celui que la banque a appliqué à son client. Mais la législation de la banque centrale peut exclure certains prêts du refinancement. De fait, les règles de la BA, qui sont tout à fait standards, excluent le gros des prêts consentis par les banques publiques. Ainsi, La BA exclut de refinancer un prêt qui contiendrait un délai de différé pour le remboursement du capital, cette exclusion étant limitée à la période de différé. Or la quasi-totalité des prêts au secteur public (la moitié du montant global) contient de longues périodes de grâce, souvent dix ans. C’est aussi le cas de certains prêts au secteur privé, avec une période de différé qui peut atteindre cinq années. Notre document d’avril 2017 a proposé une solution pour régler ce problème, solution qui à notre connaissance n’a pas été appliquée.
Par ailleurs, les prêts des banques à Sonelgaz ne peuvent être refinancés car ses actifs ne peuvent être saisis par les banques en cas de défaut de remboursement. Etant donné l’énorme dette de Sonelgaz auprès des banques (2.000 mds DA en 2017 sur le total de 8.000 mds DA), nous avons recommandé dans notre document d’exclure Sonelgaz de toute opération du refinancement monétaire. En octobre dernier, le montant de la planche à billets pour refinancer la dette de Sonelgaz était de 545 mds DA ; il pourrait-être plus élevé maintenant.
Enfin, il y a une règle qui oblige toute banque à signaler à la Banque d’Algérie tout crédit dans un délai de trois mois, au risque d’exclure ce crédit du refinancement. Malheureusement, énormément de crédits consentis par les banques publiques au secteur privé n’ont pas été signalés à la BA, ce qui les exclut du refinancement par la BA. Une question intéressante est évidemment de savoir si la BEA sous la direction de Monsieur Loukal avait signalé tous ses prêts à la BA…
C) Pression inflationniste, taux d’intérêt et excès de liquidités : La note de la BA soulève deux paradoxes dans notre document. Le premier est que nous sommes favorables à la planche à billets qui serait éminemment inflationniste mais que nous demandons à ne pas inonder le marché de liquidités afin d’éviter de mettre de l’huile le feu en alimentant la spirale inflationniste. Où est le paradoxe ? Nous avons défendu une création monétaire modérée pour justement éviter les risques inflationnistes.
Dans un long document écrit par le second auteur du présent document, envoyé en septembre 2017 aux autorités du pays incluant Monsieur Loukal, dont une seconde version a été rendue publique en novembre 2017, nous avons fait plusieurs recommandations opérationnelles. En particulier : 1) injecter de manière graduelle la création monétaire selon les besoins du Trésor ; 2) reprendre si nécessaire les reprises de liquidités, même si ça pourrait paraître absurde car la BA reprendrait d’une main les liquidités injectées par l’autre main ; 3) exclure le FNI et Sonelgaz du refinancement monétaire ; 4) adopter une politique orthodoxe dans les taux d’intérêt et la valeur du dinar ; 5) annoncer par la BA un échéancier pour l’émission monétaire mensuelle jusqu’à juin 2019.
Etant donnée l’information disponible, nous pouvons affirmer que : 1) le Trésor a suivi notre première recommandation ; 2) la BA a repris son programme de reprises de liquidités car elle a inondé le marché, l’amenant à utiliser un énorme taux de 3,5% pour les reprises de liquidités à 7 jours (voir plus loin); 3) malheureusement le FNI et Sonelgaz n’ont pas été exclus du programme de financement monétaire, ce qui est la principale source d’excès de liquidités du système bancaire ; 4) la BA a continué de gérer de manière non-orthodoxe les taux d’intérêts et la valeur du dinar ; 5) la BA n’a pas annoncé à l’avance ses émissions monétaires.
Selon la note de la BA, le second paradoxe de notre document est que l’injection de liquidités agit à la baisse sur les taux d’intérêt et que nous recommandons de relever les taux d’intérêt. Quelle escroquerie ! Nous avons recommandé de relever les taux d’intérêt de la rémunération de l’épargne pour que la monnaie fiduciaire, c’est-à-dire l’argent en dehors du circuit bancaire entre dans ces circuits. Dans ce cas, le montant de la création monétaire serait moins élevé car les besoins de liquidités plus faibles !
Pour terminer cette sous-section, les dix sept premiers mois du programme de financement monétaire montrent clairement que les pressions inflationnistes sont encore faibles malgré tout ce qu’on prédit les « experts ». Nous l’avons dit et redit à plusieurs reprises (documents de mars 2016, avril 2017, novembre 2017, et avril 2018) que ce risque est faible à court terme, et tant que les réserves de change son appréciables, le principal argument est que l’énorme déficit du compte courant de la balance de paiements fait que la masse monétaire ne croit pas beaucoup. La gestion future du programme de financement monétaire, incluant les actuelles liquidités, et de manière plus globale de la politique monétaire en particulier la valeur du dinar, comme la politique de consolidation budgétaire, et le lancement des réformes structurelles, détermineront la trajectoire de l’inflation et de fait l’issue du programme de création monétaire entamée en octobre 2017.
D) Solutions proposées par la BA. Le premier grand outil que mentionne le document de la BA est le refinancement par la BA des crédits que nous avons longuement discuté et disqualifié ci-dessus. Le second outil est la baisse du taux de réserves obligatoires, ce que nous avons aussi recommandé. Mais les marges que donne cet instrument étaient faibles. En effet, ce taux était de 8% en avril 2017 et a été abaissé à 4% en août 2017, dégageant une somme proche de 400 mds DA, ce qui est très loin des besoins.
L’autre outil est le placement d’une partie des fonds propres de la BA en titres émis, montant limité à 40% par l’article 53 de la loi de la monnaie et du crédit. Rappelons que le capital de la BA était de 300 mds DA en avril 2017 et qu’il a été augmenté en mai à 500 mds DA.
Fait intéressant, le document de la BA mentionne les dividendes que la BA a versé au Trésor entre 2016 et 2018, en « oubliant » de préciser qu’ils proviennent des gains de change réalisés par la BA suite à la baisse de la valeur du dinar que son prédécesseur a réalisé, gains de change mentionnés dans notre document de juillet 2015. Rappelons aussi qu’un des arguments utilisés en faveur de la planche à billet par le document de novembre 2017 est justement les dividendes que la BA est amenée à réaliser à l’avenir tant qu’il y a déficit de la balance des paiements, la planche à billets étant un moyen de distribuer à l’avance ces futurs dividendes sachant que les besoins du pays sont actuels.
E) Le montant d’argent de la création monétaire injecté dans l’économie est 4.954,4 mds DA (24,2% du PIB) et non pas 3.114,4 mds DA : De manière stupéfiante, Monsieur Loukal affirme « Au total, sur le montant global mobilisé à ce jour, de 6.556,2 milliards de DA, seul un montant de 3.114,4 milliards de DA a été injecté dans l’économie ». Quelle escroquerie ! En effet, la différence entre ces deux montants, soit 3.441,8 mds DA, contient les réserves obligatoires des banques ainsi que les reprises de liquidités !! Or ces montants sont bien injectés dans l’économie. En effet, les banques ne sont pas obligées de souscrire au programme de reprises de liquidité ; elles peuvent prêter cet argent aux agents économiques. De la même manière, dès qu’un agent économique sort de l’argent de son compte, le montant des dépôts de cette banque baisse et automatiquement le montant des réserves obligatoires baisse aussi. Ces montants sont bien dans l’économie et la BA n’a aucun contrôle sur cet argent. Le programme de reprises de liquidités et les réserves obligatoires sont des outils de politique monétaire qui permettent à la BA de lutter contre l’inflation, mais l’argent en question est injecté dans l’économie.
L’argent qui provient du financement monétaire et qui n’a pas été injecté dans l’économie est celui qui est logé dans le comte du Trésor auprès de la BA. Le document de la BA nous informe que ce montant est de 1.601,8 mds DA. Autrement dit, le montant de l’argent de la planche à billets réellement injecté dans l’économie est de 4.954,4 mds DA (24,2% du PIB) et non pas 3.114,4 mds DA comme l’affirme Monsieur Loukal.
F) Avenir du programme de financement monétaire : Le document de la BA se termine en énonçant les bons résultats du programme de financement monétaire et sur la maitrise de l’inflation. Nous ne contestons pas ces affirmations et nous passons sur la contradiction avec la première partie du document où le risque inflationniste était mis en exergue. Néanmoins ces résultats ne peuvent être présentés comme un bilan de la politique monétaire de la mandature de Monsieur Loukal, ce qui le dédouanerait de tout impact retardé du programme, accablant de fait son successeur non encore désigné. En effet, des effets néfastes retardés du programme de création monétaire, en particulier vu l’énormité du montant injecté, ne sauraient être exclus, en particulier le risque d’une forte et brutale dévaluation du dinar accompagnée d’une forte inflation.
Le dinar devra baisser car il est fortement surévalué, et ce indépendamment du programme de création monétaire, ce qui aura un impact sur l’inflation. Par ailleurs, les prix des produits subventionnés sont appelés à augmenter, en particulier ceux de l’énergie. Ceci engendrera de l’inflation et donc une baisse du dinar en terme nominal pour cause de différentiel d’inflation avec nos partenaires commerciaux. Mais nous pourrions assister à une accélération dans la dévaluation de la monnaie si les réserves de change arrivent à un niveau bas de l’ordre de 3 mois d’importations (10 mds de dollars) et que la consolidation budgétaire et du compte courant n’est pas réalisée d’ici là.
[h=2]3- Un éclairage des enjeux délibérément omis par la note de la BA du 1er avril 2019[/h]A) Gestion de la valeur du dinar : Depuis notre première intervention publique en janvier 2015, nous plaidons systématiquement pour la baisse du dinar, en particulier au cours de la mandature de Monsieur Loukal. En vain, à croire que nous étions plus convaincants pour la planche à billet que pour la baisse du dinar, pourtant soutenue par beaucoup d’autres experts et aussi par le FMI. Un point essentiel dans le développement de notre note d’avril 2017 est le montant des réserves de change.
A l’époque, le Premier Ministre Sellal s’est engagé à plusieurs reprises à ce que le niveau des réserves de change ne baissera pas en dessous de 100 mds de dollars sur la période 2017-2019. Nous avons défendu la reprise de la baisse du dinar lors du conseil interministériel du 9 avril 2017. Monsieur Loukal s’est farouchement opposé à cette baisse au cours de cette réunion en arguant de façon étonnante que personne ne peut déterminer le niveau exact de la valeur du dinar. Tout au long de sa mandature, Monsieur Loukal a décidé d’ignorer l’avis de toutes les institutions internationales, les experts incluant ceux de la BA, malgré les faits, à savoir l’énorme déficit de la balance des paiements. La surévaluation du dinar est catastrophique pour l’économie du pays car elle favorise les importations au détriment de la production nationale et surtout elle encourage la surfacturation et l’évasion des capitaux. La chute des réserves de change a été dramatique durant la mandature de Monsieur Loukal, avec un montant de 132 mds de dollars à son arrivée contre moins de 80 à son départ. L’histoire retiendra que la seule action prise durant cette période pour lutter contre cette baisse aura été de forcer les importateurs à déposer dans les banques 120% du montant des importations un mois avant l’acte d’importation. Cette action a non seulement entraîné des coûts supplémentaires générateurs d’inflation, mais elle a surtout privé ces importateurs du crédit fournisseur en temps de difficultés financières majeures pour le pays, favorisant de facto les gros importateurs qui ont facilement accès aux crédits bancaires.
B) Taux d’intérêt : Monsieur Loukal est resté silencieux sur les paramètres financiers des prêts de la BA au Trésor et au FNI. Le document du FMI sur l’Article IV en date de mai 2018 nous apprend que ce taux est de 0,5%, ce qui est totalement absurde car très loin de l’inflation. Nous avons recommandé de faire ces prêts à des taux proches de l’inflation. Par ailleurs, les deux Vice-Gouverneurs qui ont défendu le projet de changement de la loi de la monnaie et du crédit ont défendu le même principe, manifestement en vain. Ce taux a été minoré pour que les remboursements annuels par le Trésor et le FNI soient faibles, en particulier durant les premières années puisque manifestement les prêts ont des périodes de grâce de non remboursement du capital. Ainsi, le montant des intérêts annuels des 6.556 mds DA est de 32,8 mds DA, alors que ce montant aurait été de 262,25 mds DA si le taux avait été de 4%.
Ce taux absurde de 0,5% de ces obligations a plusieurs conséquences directes. La BA ne pourra jamais les revendre sur le marché secondaire, même si ce marché finit par se développer (rappelons que les maturités des prêts sont de 30 années ou plus). Par ailleurs, pour éponger les excès de liquidités générés par l’énorme montant d’argent tiré par la planche à billets, la BA a relancé son programme de reprise de liquidités en janvier 2018 et a aussi augmenté le taux des réserves obligatoires. Ces opérations sont rémunérées et coûtent donc de l’argent à la BA et malheureusement bien plus que les 0,5% qu’elle reçoit du Trésor et du FNI. Ainsi le taux d’intérêt des reprises de liquidité à sept jours est actuellement de 3,5% ! Oui, 3,5% soit plus que la rémunération que payent les banques publiques et le Trésor pour l’épargne des algériens. Jamais un tel taux n’a été atteint du temps du Gouverneur Laksaci qui a utilisé le programme de reprise de liquidités pendant plus d’une décennie, avec un taux de 0,75% pour les reprises de liquidité à 7 jours. Le montant des reprises de liquidités devrait être autour de 700 mds DA, ce qui veut dire que le coût annuel pour la BA est de 24,5 mds DA (207 millions de dollars) ! Merci pour les banques publiques et privées qui ne demandaient pas autant de cadeaux. En plus, ce taux diminue les incitations des banques à donner des crédits aux projets productifs au moment où la croissance économique est en berne.
Malheureusement le plus grave est ailleurs. Les prêts ont été faits sur de très longues périodes, avec des périodes de différés du remboursement du capital, au taux de 0,5%, ce qui veut dire que la valeur présente de ces remboursements est beaucoup plus faible que les montants prêtés à cause de l’inflation. Autrement dit, la BA a offert de l’argent, c’est le terme adéquat, au gouvernement et aussi à la caisse des retraites. Peu de détails ont circulés sur les détails des maturités des prêts et des périodes de différés de remboursement. Néanmoins, l’ancien Ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale a mentionné une maturité de quarante années avec une période de grâce de vingt années pour les prêts au FNI destinés à la CNR. En prenant un taux d’intérêt de 0,5% et un taux d’inflation de 4%, ce qui est le taux d’inflation de long terme de la BA, la valeur présente d’un prêt de 100 mds DA à la caisse des retraites est de 40 mds DA !! Il n’y a pas d’erreur de frappe, c’est bien 40 mds DA. Ainsi, pour un prêt de 100 mds DA à la CNR, le BA a fait un cadeau de 60 mds DA à la CNR. Est-ce le rôle de la BA ? Le même type de cadeau a été fait pour les autres prêts, mais nous ne pouvons quantifier leur ordre de grandeur sans connaitre la maturité et la période de grâce de ces prêts. Ceci veut aussi dire que les « experts » qui s’alarment du remboursement futur de ces prêts ne devraient pas l’être. Par contre, nous avons de la peine pour les futurs dirigeants de la BA qui devront gérer le bilan comptable de la BA.
C) Pourquoi avoir noyé le système bancaire avec les excès de liquidités ? Une question très importante est de comprendre pourquoi la planche à billets à dérapé à partir de Novembre 2018 avec une création monétaire de 2.600 mds DA, avec un supplément de 500 mds DA prévu pour la CNR selon l’ex-Premier Ministre Ouyahia. C’est d’autant plus surprenant que le Directeur du Trésor qui a une très bonne vision des besoins du Trésor et du système bancaire a affirmé en octobre dernier qu’il était possible de ne plus faire fonctionner la planche à billets. Ces créations ont inondé le marché bancaire, amenant la BA à augmenter le taux de réserves obligatoires des banques de 10 à 12% et probablement à augmenter le montant des reprises de liquidités.
Nous ne voyons qu’une seule explication logique. Nous pensons qu’il y avait un plan d’annonce d’arrêt de la planche à billets au lendemain des élections présidentielles, et que ces liquidités serviraient à financer des emprunts nationaux en 2020, voire 2021. Plusieurs raisons nous amènent à cette déduction. D’abord le montant de 1.360 mds DA prévus pour la CNR qui de fait couvre deux années de déficits (2019 et 2020). Ensuite le taux ahurissant de 3,5% de rémunération des reprises de liquidités pour inciter très fortement les banques à ne pas utiliser ces liquidités sous formes de prêts aux agents économiques. Enfin, la nomination du Monsieur Loukal au poste de Ministre des Finances pour justement faire l’annonce de l’arrêt du programme de la planche à billets en clamant qu’il était contre la planche à billets, son document de ce mois-ci préparant le terrain à une telle annonce. Nous devons avouer qu’il est difficile de faire plus fourbe.
D) Note sur le FRR : Le 1er avril 2017, nous avons rédigé une note à l’intention du Premier Ministre pour expliquer qu’un FRR libellé en dollars au moment de sa création aurait un montant supérieur de plus de 21 milliards de dollars à fin 2016, cette différence étant liée à la perte de change due à la baisse de la valeur du dinar. Nous avons fait des recommandations qui auraient pu éviter retarder d’au moins une année l’utilisation de la planche à billet. Cet argent n'a pas disparu et s’est retrouvé dans le bilan de la BA. La réponse de la BA a raté complètement notre point en se focalisant sur le placement en devises de cet argent, ce qui était totalement hors de propos. Comme cette réponse nous est parvenue le 16 mai 2017, à quelques jours du départ du Premier Ministre Sellal, nous n’avons pas rédigé de réponse puisqu’il n’y avait plus de contact avec le Palais du Gouvernement. Comme ce document n’est pas mentionné par la note de la BA, nous ne pouvons le rendre public.
[h=2]Conclusion[/h]Au lendemain de sa nomination comme Ministre des Finances, Monsieur Loukal a décidé de se comporter comme un « général courageux » : il a écrit que l’institution qu’il venait de quitter a été contre le financement monétaire, oubliant de rappeler qu’il a été mis fin à la mission de son prédécesseur pour son opposition à ce programme. Tout au long de sa mandature, Monsieur Loukal s’est comporté en « général courageux » ; ainsi, il a envoyé deux Vice-Gouverneurs défendre auprès de l’APN et des médias le programme de financement monétaire au lieu de le faire lui-même. Tout au long de sa mandature, Monsieur Loukal s’est comporté en « général clairvoyant » pour son institution ; il n’a pas nommé de directeur des études après la nomination du titulaire au poste de Vice-Gouverneur ; et pire, il a stoppé les programmes de formation à l’étranger des cadres de la BA, incluant les programmes gratuits que donnent le FMI et le fonds monétaire arabe. Ou est l’intérêt de former des cadres qui vont vous dire que le dinar est surévalué ?!!
On peut penser ce que l’on veut du financement monétaire et toutes les postures sont observées. Néanmoins, il ne faut pas oublier que le financement monétaire sert à combler le déficit budgétaire et aussi celui de la caisse des retraites. La LF 2019 a prévu des recettes de 6.500 mds DA et des dépenses trop élevées de l’ordre de 8.600 mds DA, le déficit étant financé par la planche à billets. Ceci veut dire que 25% de toutes les factures et des salaires payés par le Trésor proviennent de la planche à billet. De la même manière, sur les 1. 200 mds de dépenses de la caisse des retraites, 620 mds proviennent d’un prêt indirect de la BA et près de 200 mds DA proviennent du Trésor, ce qui veut dire que près de 670 mds de DA des dépenses de la CNR sont financées par la planche à billet. Autrement dit, plus de 55% de chaque pension de retraite provient de la planche à billet. L’argent des salaires et des pensions qui provient de la planche à billet n’est pas de la fausse monnaie ; c’est de la vraie monnaie qui fait vivre des millions de familles.
Les déficits budgétaires et celui de la caisse des retraites seront encore présents durant les années prochaines et la question de leur financement se posera. L’excès de liquidités engendré par la planche à billets peut permettre de les financer en 2020 à travers un grand emprunt national mais pas au-delà. Se posera alors et avec acuité la question du financement de ces déficits.
Nous avons défendu le principe de la création monétaire car d’une part nous ne voulions pas que le pays refasse l’erreur faite au lendemain du premier contre-choc pétrolier de 1986 avec une coupure drastique des dépenses d’équipements, et que d’autre part les autres moyens de financement ne pouvaient suffire pour combler le déficit budgétaire. Nous avons soutenu le principe de la création monétaire avec un montant raisonnable de 2.550 mds DA sur la période 2017-2019 et en arguant que le risque inflationniste était très faible. L’histoire nous a donné raison. Nous n’excluons pas des effets néfastes retardés du programme de création monétaire comme nous l’avons expliqué ci-dessous.
Nous avons soutenu la création monétaire dans le cadre de la trajectoire budgétaire de la LF 2017 pour la période 2017-2019, trajectoire qui été contraignante. Nous ne sommes ni responsables du changement de politique budgétaire de l’automne 2017 et encore moins des énormes montants du financement monétaires. Nous sommes responsables pour ce que nous avons recommandé dans des documents publics et dans le document d’avril 2017 que nous rendons public, ni plus, ni moins.
Depuis notre première intervention publique en janvier 2015, nous avons toujours privilégié l’intérêt du pays et la rigueur scientifique, n’hésitant jamais à aller à contre-courant de ce que pensaient nos compatriotes, les autres experts incluant ceux du FMI ; ce fut le cas pour la baisse du dinar, le protectionnisme pour les importations et évidemment le financement monétaire. Actuellement, le rôle des élites est mis sur la table face aux enjeux du moment et la formidable énergie que porte le Hirak. Nous pensons qu’un des rôles des élites est d’éclairer et non pas de suivre le vent. Nous l’avons fait depuis janvier 2015 et nous continuerons de le faire. C’est d’autant plus vrai actuellement avec le Hirak car nous savons que les enjeux économiques vont jouer un rôle majeur dans le débat politique au cours des prochaines années. Nous serons présents dans le débat.
Raouf Boucekkine et Nour Meddahi
Professeurs des universités
Note
[1] Tous les documents sont disponibles sur https://nourmeddahi.github.io/El-Djazair/El-Djazair.htm





Auteur
Raouf Boucekkine et Nour Meddahi


 
Bonjour l'Algerie

#######################ALD DZ#########################

REGARD

[h=1]Pourquoi la société est-elle en avance sur ses ‘’élites’’[/h]

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[h=2]Bien de sociétés ont été en avance sur leurs élites. Et en pareille situation, les classes possédantes décalées par rapport à leur société le paient lourdement. En France la révolution de 1789 qui a renversé la monarchie en est un exemple.[/h]Alors que la famine ravageait les campagnes et que les jacqueries étaient chroniques, la monarchie ignorait que de nouvelles idées irriguaient le pays des lumières de la connaissance. Quand la famine se répandit dans les rues des villes et les cris des manifestants arrivèrent aux oreilles du roi, ce dernier crut à une banale et habituelle jacquerie. Ses conseillers lui répondirent ‘’non Sire, c’est une révolution’’. Toutes choses égales par ailleurs comme disent les économistes, le retard à l’allumage du roi de France, est comparable à cette ‘’caste’’ qui a pris les rênes dans notre pays et le gérait non seulement comme un bien privé mais aussi avec une incompétence qui défie toute rationalité. Mais avant de cerner les causes du retard à l’allumage de la dite caste, il n’est pas inutile de faire une halte pour identifier les ingrédients du carburant de l’allumage en question.
1962 : Le pays recouvre sa souveraineté nationale. Les conditions de la prise du pouvoir en 62 ont dévoyé le programme de la Soummam ‘’la révolution par le peuple et pour le peuple’’. Ce dévoiement a marginalisé le peuple au profit d’un système reposant sur l’armée et un parti unique qui assécha la vie politique.
1988 : Le système qui a su se maintenir jusque-là envers et contre tout, va se retrouver devant des obstacles. Un peuple qui grandit, une société qui se transforme et une situation internationale qui redistribue des cartes sur le plan géostratégique (USA/URSS/Chine) et économique (mondialisation). L’appareil de l’Etat algérien et son bras idéologique, le FLN, ‘’craquent’’ sous les effets des bouleversements que je viens de citer. Ce craquement produisit Octobre 88 engendrant l’affaiblissement du FLN (1). Affaiblissement symbolisé par la nomination et la rotation de ses secrétaires généraux par le fait du prince (la présidence). On aura remarqué ‘’l’envergure intellectuelle et politique’’ de ces mêmes secrétaires comparés aux membres du fameux CRUA de la révolution armée. Devenu une coquille vide, (son prestigieux sigle FLN de la révolution devrait être au musée de l’histoire), sa nuisance lui est signifié par le mouvement actuel du 22 février.
2019 : Que voyons-nous ? Un appareil d’État affaibli et ses serviteurs ‘’malmenés’’ excepté l’Armée. Cet affaiblissement est dû comme en 88 à de nouveaux paramètres notamment une jeunesse dont la fougue et l’intelligence politique a étonné plus d’un. En face de ce mouvement inédit, un État servi par une armée de bureaucrates incompétents et adeptes d’une idéologie archaïque qui traite le peuple avec l’arrogance des parvenus. Mais ce peuple, fatigué et leur renvoyant un mépris justifié, se soulève et leur montre de quel bois il se chauffe. Nous assistons donc au nécessaire saut qualitatif d’une société qui ne veut plus supporter son statut de mineur à vie.
L’issue de la bataille qui se déroule est conditionnée par le rapport entre les deux forces réelles du pays, le peuple et l’Armée. Au regard des mots d’ordre du peuple ‘’Shaâb, djaïch Khawa khawa’’ et les déclarations du chef de l’armée affirmant que ‘’l’armée défend et accompagne le peuple dans sa lutte’’, le fossé qui sépare ces deux protagonistes ne serait pas infranchissable. Mais comme le diable se cache dans les détails, on s’aperçoit que les deux acteurs ne sont pas tout à fait d’accord sur la nature et la durée de la transition mais aussi et peut-être surtout sur les hommes et femmes qui vont diriger ladite transition. Et quand on envisage le passage des intentions au réel, l’on découvre que la société est en avance sur ‘’l’élite’’ du pays dans deux domaines hautement philosophique et politique.
1° Ne pas confondre vitesse et précipitation. Ce proverbe populaire interroge en vérité le rapport au temps et précisément à l’histoire, interrogation que l’on retrouve dans l’art de la guerre et en économie (planification et priorités des investissements). Tout le monde aura remarqué, (à commencer par le pouvoir en place et suivi par le beau monde des fictions constitutionnelles), l’empressement à faire voyager dans un TGV Dame Transition et l’arrêter dans une gare nommée Terminus de la stabilité. Sans se fatiguer les méninges, on devine facilement à qui profite cette confusion entre vitesse et précipitation. Cette confusion se traduira forcément au détriment du peuple. Le peuple sera payé au rabais avec des miettes.
Les forces conservatrices voudront en finir au plus vite, un certain 4 juillet pour que le peuple évacue la rue et les dites forces retrouvent le pouvoir et les privilèges qui s’y rattachent. Le peuple est et sera toujours à leurs yeux el ghachi, la plèbe et autres insanités langagières et devra qu’il le veuille ou non se contenter de leur ‘’générosité’’. Grave erreur !
2° La société en avance sur ‘’l’élite’’. Dans cette séquence relative au temps, il y a cette ‘’élite’’ qui tire ses certitudes de l’arrogance confortée par la possession du pouvoir politique. C’est elle qui est aux manettes, elle a pour elle la ‘’compétence’’ technique, la légalité secondée au besoin par les moyens de la coercition, donc ‘’el ghachi’’ n’a qu’à se taire et obéir.
Mais quand le pouvoir est en butte à des oppositions, révolte ou révolution, il a recours à des serviteurs qui virevoltent autour du sérail. Tout ce beau monde se recrute dans la palette assez large des ‘intellectuels’’ qui peuvent manier des concepts ‘’philosophiques’’ et/ou juridiques. Dans leurs raisonnements, ‘’nos’’ philosophes s’arrêtent à Descartes (2) et nous le servent, à toutes les sauces, la logique qui porte son nom.
A côtés de cercles de ‘’philosophes, il y a l’académie des juristes qui dans un premier temps n’ont juré que par le Droit et la Constitution. Et arrogance ou ignorance, ils ont voulu enfermer une situation pour le moins révolutionnaire dans un cagibi cadenassé à double tours et lui appliquer les antibiotiques de quelques articles de la constitution. Le peuple, jour après jour marche et ses revendications sont de la plus haute saveur de l’histoire. Alors qu’il veut retrouver sa souveraineté spoliée, nos juristes se pâmaient en se focalisant sur la platitude d’une constitution au lieu d’entendre les cris rageurs de barakat chantés dans nos rues.
Le 22 février 2019 signe la rupture avec un modèle politique qui a épuisé ses ressources face à ‘’un peuple plus grand que nos rêves’’ (Jean Sénac). Ce peuple est en train d’accomplir un saut au pays, un saut qui le fera entrer dans un territoire où l’impératif de la souveraineté populaire sera la plus haute des règles. La seule qui lui permet d’être le maître à bord pour avancer à la vitesse nécessaire parce que calculée et non imposée. L’histoire a déjà enregistré en 1988 le crépuscule du Parti FLN. L’année 2019 sera celle de la fin d’un Etat de cooptation et cette conquête contre le Zaïma sera celle du peuple souverain. L’histoire dira alors que l’Algérie, comme d’autres pays, aura mis fin à un pouvoir sommeillant dans une tour d’ivoire pendant que le peuple trime sans cependant courber l’échine. Pour rester debout dans le futur, on observe des débats de qualité pour se débarrasser des mines de tous les archaïsmes très souvent dus à l’ignorance de l’histoire, ou bien à des interprétations médiocres de la religion, à un racisme de caniveau et tant d’autres facteurs, fruits de cette misère de la philosophie des ténèbres.
Ali Akika
Notes
(1) En 1988 la lutte au sommet du pouvoir s’est traduite par la ‘’victoire’’ de l’Etat qui imposa l’ouverture (infitah) le libéralisme économique de Chadli. Celui qui perdit des plumes fut le FLN symbolisé par le ‘’dégagisme’’ de Mohamed Cherif Messaâdia, le pilier et l’idéologue du FLN qui semblait défendre le socialisme ‘’spécifique’’ à l’algérienne.
(2) L’inventeur de la logique qui porte son nom, Descartes n’a tout de même pas embrassé la complexité de l’univers et son ‘’éternité’. Spinoza et Voltaire ont eu à écorner son prestige. Il est vrai qu’entre Descartes et ces deux sommités de la culture, un et 2 siècles les séparent. Durant ces siècles, Spinoza et Voltaire ont musardé dans d’autres champs fertiles de la connaissance pour accumuler des cartouches et fissurer la solide carapace de Descartes.




Auteur
Ali Akika, cinéaste


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################suplemant#######################

Mise à jour : 17 Avril 2019


Quelques commentaires sur le document de la Banque d’Algérie intitulé Point de situation sur le financement non conventionnel.R. Boucekkine et N. Meddahi, avril 2019.

Financement de l’économie algérienne : écueils et solutions possibles. R. Boucekkine et N. Meddahi, avril 2017


Du vertige de la planche à billets à la perte de souveraineté. N. Meddahi, mars 2019.


Financement non-conventionnel : souveraineté et responsabilité. R. Boucekkine, et N. Meddahi, avril 2018.



Planche à billets, finances publiques et réformes économiques. N. Meddahi, novembre 2017. Version de septembre 2017.


Investir à la bourse des actions d’Alger ? N. Meddahi, Août 2017.

Quel avenir pour les investissements de nos grandes entreprises nationales ? R. Boucekkine, E. Chitour et N. Meddahi, mai 2016.

Face aux contre-chocs pétroliers : L’emprunt national est une urgence économique. R. Boucekkine, E. Chitour et N. Meddahi, mars 2016.

Pour faire face au contre-choc pétrolier : Quelle politique budgétaire ? Comment financer l’économie ? R. Boucekkine et N. Meddahi, octobre 2015.

Un an après le contre-choc pétrolier : Bilan, Enjeux et Perspectives. R. Boucekkine, R. Bouklia-Hassane et N. Meddahi, juillet 2015.

Mesures de court terme pour faire face au choc pétrolier. R. Boucekkine et N. Meddahi, janvier 2015.
 
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Bonjour l'Algerie

#######################ALD DZ#########################

Vendredi 3 mai 2019 - 21:14

DECRYPTAGE
[h=1]11e Vendredi : La valse des pantins ou le fiasco de Gaïd Salah[/h]

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[h=2]Alger est calme. La température est clémente et l’air grisâtre. Les dix barrages déployés entre Alger et Bordj Bou Arréridj n’ont pas été d’une grande utilité. Il est certain que le nombre de marcheurs a diminué, mais l’intensité n’a pas manqué.[/h]Les tenants de la décision ont oublié de visiter l’histoire. Les Algérois ont tenu tête à Bigeard et à Massu il y a plus de 60 ans. Ils sont parfaitement capables de gérer une marche en 2019. Il ne sert à rien de bloquer les routes vers Alger. Les Algérois savent faire. Cette onzième marche du dernier vendredi avant le ramadhan a été très explicite.
Les messages sont peu nombreux mais clairs. L’idée principale durant la marche d ‘Alger se résume à : Gaid Salah dégage.
Le long de la marche ce slogan n’a pas cessé d’être crié. Les manifestants ont crié yen a marre de ce système, Gaid rais el3isaba (gaid Salah chef du gang), Ouyahia fi lharrach Djibouh djibouh (Ouyahia à El Harrach ramenez le, ramenez le), dzair dialna ouandirou raina (l’Algérie est à nous et nous faisons ce que bon nous semble), Djazair houra dimocratia (l’Algérie libre et démocratique), koul youm massira , fi ramdan manach habssine (toujours une marche, nous n’arrêterons pas durant le ramadhan), echab la yourid el Gaid oua Said (le peuple ne veut ni Gaïd ni Said).
Le message principal durant cette marche est la demande du départ de Gaïd Salah. Il l’a cherché en faisant subir aux manifestants s tous ses discours contradictoires et retournements du mardi et du Mercredi.
La transition et le dialogue préconisés par le chef d’état-major sont inévitables et nécessaires, les marcheurs le savent. Mais ils réclament aussi de nouvelles figures pour conduire cette transition. Le chef d’état-major a été partie prenante dans la période Bouteflika. Il est une partie du de problème et ne peut en aucun cas faire partie de la solution. Il se cramponne sur l’aspect constitutionnel de la solution en oubliant l’illégitimité des actions entreprises.
De source officielle, appuyée du téléphone arabe, les marcheurs savent que les «oligarques» sont bel et bien au placard. Ils se trouvent à la prison d’El Harrach dans une salle (Fi Essala). Ils se nourrissent comme tous les autres détenus de lentilles appuyés du couffin familial. La crevette et le poisson y sont prohibés. Ils sont traités ni en VIP ni dorlotés à l’infirmerie. Ils sont entre eux, séparés des autres détenus pour des raisons sécuritaires.
Les différentes mesures prises auxquelles on assiste sont loin de convaincre les manifestants. Si Rebrab, les frères Kouninef, Haddad ont été appréhendés et se tiennent compagnie dans une salle de la prison de la prison d’El Harrach, qualifiée par les citoyens d’Itihad El Harrach (union sportive d’El Harrach), où sont donc Tliba, Ouyahia, Hamel, Saidani, Bouchouareb, Khelil et autres ?
En réalité la justice supposée indépendante s’attaque à un clan bien déterminé. Elle est loin d’être indépendante. Les marcheurs comprennent qu’ils sont au centre de guerres claniques. Mais ils n’oublient pas leur principal objectif : en finir avec ce système.
Les interpellations et convocations ne sont pas de nature à tranquilliser les marcheurs. Elles sont un sujet d’incertitude. Elles ne peuvent pas convaincre les Algériens. Elles sont dirigées contre une partie bien particulière : celle de Saïd et de Toufik. Kouninef, Rebrab, Haddad ne sont que des boucs émissaires.
Les manifestants comprennent que ce qui se déroule devant leurs yeux n’est que parodie de justice. Ces hommes d’affaires ont agi pour le compte de tiers, aujourd’hui planqués et sereins.
La corruption dénoncée et mise à jour est attribuée aux civils. Ils le payent. Ils sont inculpés et envoyés au cachot. Mais tous les Algériens savent que les plus grands corrupteurs et les principales personnes impliqués dans les affaires de détournement sont militaires. Ou sont-ils donc aujourd’hui pendant que les hommes sont conduits vers l’échafaud ? Comme à l’accoutumée ils se cachent derrière leur institution pendant que des civils payent pour eux.
Le chef d’état major, conseillé politiquement par ce cacique du FLN, à l’origine de la dilapidation de près de 300 millions de dollars du Fonds national de développement agricole (FNDPA), ne veut pas et ne peut pas percevoir le moment historique qui se déroule devant ses yeux. Il en subira probablement les conséquences. Ses acolytes et lui n’ont ni la sagesse ni la dimension nécessaires pour assimiler les leçons de l’histoire. La valse des pantins à laquelle nous assistons est loin d’assouvir les besoins de nos marcheurs en liberté et en démocratie.




Auteur
Djalal Larabi
 
Bonjour l'Algerie

#######################ALD DZ#########################


​Samedi 4 mai 2019 - 18:02Intrigues au sommet
[h=1]Que signifie l'arrestation de Said Bouteflika, Tartag et Toufik ?[/h]

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On les dit impliqués dans des dossiers relevant de la haute sécurité de l'Etat.
Les généraux Bachir Tartag, Mohamed Mediene dit Toufik et le frère de l’ex-Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, Saïd Bouteflika ont été arrêtés aujourd’hui samedi par les services de sécurité.
Une enquête des services de sécurité aurait établi leur responsabilité dans de sombres complots contre l'Etat et l'ANP.
Les sources compétentes n'en disent pas plus. Le site AlgériePart croit savoir que ces enquêtes ont "abouti à des informations démontrant l’implication de Bachir Tartag, Saïd Bouteflika et le général Toufik dans des manœuvres politiques hostiles et dangereuses à l’égard de l’Etat-Major de l’ANP".
Le site TSA précise que le chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah, avait auparavant appelé Toufik à cesser ses activités l’accusant publiquement de comploter contre l’armée et le mouvement populaire.
Quant au général Tartag, qui a quitté son poste de chef de la Direction des services de sécurité (DSS) le
jour de la démission d’Abdelaziz Bouteflika, il était considéré, selon le site, comme proche du clan présidentiel, notamment de Saïd Bouteflika qui, lui, serait accusé par Gaïd Salah d’être à la tête d’un groupe qui a confisqué le pouvoir présidentiel dans le pays. Rappelons que selon le général Khaled Nezzar, Saïd Bouteflika voulait instaurer l’état d’urgence ou l’état de siège, et avait envisagé de limoger Gaïd Salah.
Nous reviendrons sur cette affaire.




Auteur
L.M.


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Bonjour l'Algerie

#######################ALD DZ#########################

Mardi 7 mai 2019 - 15:22
REGARD
[h=1]Armée - Peuple : que faire maintenant ?[/h]

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[h=2]Le peuple se dresse depuis cinq semaines comme un seul homme contre le système. Historique ! Révolutionnaire ! Sommes-nous tentés d'avancer. Mais qu'en est-il réellement ?[/h]Depuis le démission de Bouteflika on assiste à une scénario qui se répète. Les étudiants marchent tous les mardis, le même jour ou le lendemain, Ahmed Gaïd Salah discoure et répond aux Algériens, comme un président. Et vendredi, le peuple administre sa réponse au vice-ministre de la Défense. Entre ces deux jours, des arrestations médiatisées visant des hommes d'affaires ou proches du clan Bouteflika alimentent le quotidien des Algériens.
Evidemment, le général Gaïd Salah homme puissant de l'heure, voit à travers ces arrestations une réponse aux manifestants. La seule qui pouvait les satisfaire. Mais derrière, il règle de vieux comptes laissés en suspens.
Mais le mouvement de dissidence populaire a une autre revendication de sortie de crise.
Pour ce dernier, le général Gaïd Salah, Abdelkader Bensalah et leur génération sont terminés. Leurs discours d'un autre temps et leur autisme illustrent ce malentendu générationnel et existentiel. La preuve ? Non seulement ils ne comprennent pas du tout les aspirations des Algériens mais ils manoeuvrent pour essoufler le mouvement.
Il y a une loi cardinale : on ne peut être un réformateur d'un système après avoir été un de ses rouages les plus déterminants. Il y a une mal donne.
Il est utile de rappeler qu'en quelques années, l'Algérie a beaucoup changé. Cela n'est pas allé sans quelques bouleversements de la société. Il y a désormais comme un fossé infranchissable entre ceux qui ont en main le pays et ces millions de jeunes qui sortent tous les vendredis pour réclamer leur départ.
En 2018, 54 % des habitants avaient moins de 30 ans et 30 % moins de 15 ans. Cette génération de dissidents pacifiques souhaite et réclame même une autre gouvernance que celle connue jusqu'à présent.
Ce que ne voient pas le général Gaïd Salah, le président par intérim Abdelkader Bensalah et leur entourage c'est que le besoin de changement est puissant. Pressant auprès de cette jeunesse.
Cette jeunesse est un peu comme ce oisillon qui brise timidement la coquille d'œuf. Il le fait naturellement mais avec détermination pour paraphraser Tolstoï. Une fois dehors, personne ni rien ne peut l'y remettre.
Pour cela et pour de nombreuses raisons (économiques politiques et structurelles), il urge que des décisions énergiques soient prises pour répondre positivement au mouvement populaire.
Les deux hommes clés au pouvoir, tous deux au crépuscule de leur vie, ont cette occasion historique d'être cette matrice de renouveau. Sont-ils seulement à la hauteur de comprendre cette séquence révolutionnaire que vit l'Algérie ? Peu sûr.
On ne peut pas dire comprendre le mouvement populaire et accuser la main de l'étranger d'être derrière le mouvement populaire.
Pas seulement. Les finasseries politico-judiciaires auxquelles ils se laissent aller n'augurent rien de bon. Répondre à un problème éminemment politique par une solution policière est la meilleure manière de tromper l'opinion. De désespérer les Algériens, voire de les pousser dans une voie radicale. Se jouer du moral des Algériens en brouillant les messages, en réactivant l'arrière-ban des traditionnels clients du pouvoir c'est susciter des divisions parmi les Algériens.
Mettre en branle aujourd'hui cette même justice qui a cautionné pendant 20 ans les dérives de Bouteflika c'est mettre la charrue avant les bœufs. L'heure est à la solution politique. La vraie.
Le sort fait actuellement au clan Bouteflika et sa clique est la meilleure leçon à retenir pour comprendre que si le peuple est éternel, le pouvoir, lui, ne l'est pas. Il peut même conduire à une avanie. Le général Gaïd Salah, puisque c'est lui le vrai détenteur du pouvoir, devrait le savoir.
Après avoir fait arrêter à tour de bras de nombreux anciens hiérarques, que va-t-il faire maintenant ? Veut-il seulement répondre favorablement à ces millions d'Algériens qui réclament un changement radical des hommes et des pratiques politiques ? Attendons de voir les tout prochains jours ?





Auteur
Hamid Arab
 
Mercredi 8 mai 2019 - 19:52
Echaab : khawa-khawa ! El Djeich : wakha-wakha !
[h=1]La loi d'airain du général Gaïd Salah ne se discute pas ![/h]

  • ahmed-gaid-salah-general-corps-armee-algerie-anp.jpg

[h=2]Réglées sur la cadence du « wahad-thnine » militaire, les interactions Gaïd-Salah-Mouvement populaire se poursuivent sous formes d’exhibitions de forces quantifiables en termes de lois élaborées avec une précision à s’en figer les neurones de contemplation. Ces interactions donnent l’impression de suivre un cycle-limite vicieux, difficile à faire dévier et canaliser selon une trajectoire de compromis, pourtant nécessaire dans l'absolu.[/h]Face à des revendications d'un peuple broyé par des décennies de mépris, on assiste à des excitations périodiques d’un Général des armées qui ne donne nullement l’impression d’avoir compris le sens de cette liberté ardemment réclamée par des millions d'opprimés !
Mais comment espérer d’un Général aussi libre qu’un guerrier céleste sur son cheval ailé de se mettre à la place du persécuté et d’en ressentir les peines et les amertumes endurées ?
Comme tout militaire convaincu de la prééminence des 400.000 soldats de l'ANP sur les 42.000.000 de civils pacifistes que compte le pays, Gaïd Salah a du mal à sortir de ce sentiment de supériorité qui prévaut au sein de l'armée depuis 1962. Ce n'est pas de la provocation mais un constat basé sur du simple vécu que d'affirmer que la majorité de nos soldats n'est pas disposée à sortir de ce moule de formatage qui ferait remettre en question les immenses privilèges dont ils jouissent en toute inconscience, du soldat de troupe au Général major dont le vent et le ventre sont constamment en poupe ! Parlez-moi de conscience, acquise ou innée, d’un guerrier formaté pour dominer, quitte à tuer !
La logique de supériorité du militaire ; quel Algérien peut prétendre ne pas l'avoir ressentie, à défaut d'y avoir été directement confronté ? Telle logique ne nécessite pas de démonstration élaborée. L'anecdote suivante suffit amplement pour en saisir les aspects.
[h=2]Retour dans le passé[/h]Nous sommes au début des années 1980. À la fin de nos six mois d'instruction à l'EFOR de Blida, nous étions un bon groupe de sous-officiers de réserve à avoir eu la chance de bénéficier d'une affectation à l'ENITA de Bordj-El-Bahri, pendant que d’autres malchanceux se sont retrouvés à Tindouf et alentours.
Pour nous, algérois de résidence, ce fût une aubaine inespérée, un véritable cadeau du ciel, de bénéficier d’un horaire et d'un rythme d'entrée-sortie de la caserne identiques à ceux du régime administratif civil. Et, par-dessus tout, pouvoir passer la soirée et la nuit avec sa petite famille, après les six mois interminables d’exil à Blida était le privilège dont nous avions rêvé à chacune de nos nuits passées sous les drapeaux.
L'organisation des départements de Physique et de Chimie se faisait suivant le même schéma : le chef de département avait le grade de capitaine, et nous, les instructeurs, étions en majorité sous-lieutenants de réserve et quelques aspirants, en plus des lieutenants et des capitaines de régiment. Ces supérieurs, en termes de grades, nous leur devions respect et salut militaire en permanence. Ça nous a souvent valu quelques sermons quand il nous arrivait d'oublier de nous mettre au garde-à-vous, au passage d’un officier. Bien qu’en termes de grades, ce furent nos supérieurs, en termes de diplômes ils étaient loin de rivaliser avec nous ! Parfois, il nous arrivait de nous faire réprimander par un supérieur qui n’éprouvait aucune gêne à solliciter notre aide, juste après, pour la résolution d’un problème de maths, de physique ou de chimie coriace. Ces situations cocasses se comptent par dizaines. Mais bon, c’est ça l’armée mais autre chose aussi...
Nous nous y sommes conformés avec toute la rigueur exigée et nous sommes acquittés d’une dette envers le pays. C’est ainsi qu’on nous présentait les choses. Et, après tout, n’est-ce pas la plus belle preuve de patriotisme que d’offrir deux années de sa vie à l’ANP sans rien demander en contrepartie ? Et dire qu’aujourd’hui, d’aucuns nous collent des étiquettes de harkis, juste parce que nous ne rentrons pas dans le moule du délire d’Arabie ! Si nous avions donné suite aux sollicitations du directeur de l’ENITA quand il s’attelait à nous louer l’option d’une carrière militaire étincelante, nul doute que nous serions aujourd’hui formatés à la logique de nos généraux majors ! Rien que d’y penser, mon Dieu, quelle « horror » !
Après 18 mois d'interactions et de cohabitation bon enfant, nos qualifications compensant leurs grades, des liens de confiance et d’attachement avaient fini par s'installer entre quelques gradés et nous. À la longue, les bars de Aïn-Taya doivent s’en souvenir, nous étions devenus, avec certains, de très bons copains ! Du moins, le croyions nous !
Un jour d'après-quille, nous nous sommes retrouvés à Bab-Ezzouar, dans le petit deux-pièces qu'occupait Abdelmoumen Ould-Kaddour, à l'époque, avant d’expérimenter l'ascension fulgurante et les déboires qu'on lui connait. Dans le groupe de compères réunis pour fêter nos retrouvailles et nous enquérir des projets professionnels des uns et des autres, un ou deux amis capitaines, parmi ceux avec lesquels nous avions lié quelque relation d’amitié dans la caserne.
En cours de soirée, les bières se crochètent, les verres s'entrechoquent, les anecdotes et les souvenirs hilarants fusent de toute part, les débats s'enflamment… jusqu’à atteindre un point de non-retour quand, à court d'arguments, l'un de nos capitaines hausse le ton et adopte une posture de supérieur que l'on écoute et acquiesce sans contredire :
- Mais c'est un raisonnement, ou plutôt un ordre, de militaire, répliquais-je, pour donner suite au ton impérieux de son envolée !
-OUI ! OUI ! OUI ! assène-t-il. Quand on refuse de « comprendre », nous sommes tenus d'imposer nos règles de militaires !
- Ah ok ! désolé, mais je croyais que nous étions rassemblés chez Abdou, le civil, et non pas dans le préau d’une caserne de militaires ! retorquais-je, pour abréger les échanges.
Sur ce, je siffle ma dernière gorgée de bière, je me lève, salue tout le monde et me dirige vers la sortie sans faire attention aux suppliques de mes camarades qui me priaient de rester pour approfondir nos débats.
Un camarade des années de fac (installé depuis en Amérique) me suit pour me calmer, mais pas Abdou ! Chez lui, sous son propre toit, il accepte la loi du plus fort imposée par un petit gradé à court d'arguments. Le concernant, la suite vous la connaissez ! Se mettre aux garde-à-vous devant un militaire pour réussir, autant brûler en enfer !
Presque 40 années plus tard, c'est suivant le même tempo de « moi le militaire, j’ai raison, vous les civils, par milliers ou par millions, avez tous tort » que Gaïd Salah s'emploie à faire plier la populace et régler son destin suivant la même voie que celle de ces 57 années de gouvernance rythmée par une cadence unique imposée par le clan d'Oujda et ses héritiers sur chaque parcelle du pays.
Tout semble malheureusement indiquer que rien, ni personne, ne peut les ramener à la raison. Le Général ne pense pas, il ordonne ! A cet égard, les millions de manifestants ont tort ! C’est ça la loi du plus fort !
Pour réussir leur coup, il leur suffira de trouver le bon stratagème pour diviser la société et faire rallier une partie à leur cause ! quand bien même négligeable minorité !
D'ailleurs, au vu des positions d'un Ali Benflis, lequel s’empresse d’applaudir chaque sortie du vieux Général, et de la récente déclaration de Sofiane Djilali, lequel n'encourage pas moins qu'un dialogue direct avec l'armée, ils arrivent à leur but petit à petit, car la division inféconde a déjà commencé.
Ce n'est pas faire preuve d'une posture d’extrémiste que d’étaler sa méfiance envers des militaires qui se refusent à l'idée d'un pouvoir qui échappe à leur contrôle. Mais comme on le dit si bien chez nous : ma ihess b'eldjemra, gheir li kouatou. Cela fait 57 ans que les militaires consomment et consument le pays. Comment dès lors croire à un changement pourtant nécessaire pour toute société moderne si les militaires ne sont pas disposés à confier le pouvoir aux civils auxquels ils seraient tenus d’obéir ?
Les dinosaures les plus coriaces, ceux qui gravitent autour de Khaled Nezar et Gaid Salah ne l’entendent pas de cette oreille ! Un dinosaure ça ne se suicide pas non plus ! C’est ce qu’ils appréhendent (c’est ainsi qu’ils voient les choses, dans leur référentiel d'analyse) si le pouvoir revenait aux civils.
D'ailleurs, entre nous, je n'aimerais pas être à la place de Bensalah ! A se remémorer ses piètres prestations, on s’aperçoit bien que le pauvre ne fait qu'obéir aux ordres de hadharatouhou, son papounet Salah el-a3la !
Rien ne dit qu'il n'ait pas envie de démissionner le bougre, et qu'il ne soit pas retenu de force au koursi juste pour maintenir un semblant d’État, en attendant qu’Allah se mêle de nos petits fatras.
Au point où nous en sommes, toutes les supputations sont bonnes pour nos comparses de l’insatiable faune !
Mais si la logique s’invite pour déblayer le cheminement propice pour tous, il appartient aux militaires de démontrer leur bonne volonté ! le peuple en a assez bavé ! Et la bonne volonté des militaires consiste à énoncer clairement l’objectif de retourner dans les casernes et laisser enfin aux civils le soin de construire une société moderne, si tant est qu’en se repliant, ils entrainent toutes ces immondes ramifications de leurs propres FIStons ! Ces responsables de la fitna que tout le monde pointe du doigt.
Mais, nous le savons bien, il faut être naïf que de croire que l’ANP est prête à se faire diriger, elle qui dirige depuis 57 ans, en recrutant des Aek-el-Mali formatés pour vendre leur âme au diable juste pour garder le koursi de la casa d’El-Mouradia ! Sans parler du fait que les discours de Gaïd Salah dénotent un puérilisme religieux déconcertant. Avec ces références en continu à la volonté d’Allah pour trouver la bonne solution, il ne serait pas étonnant qu’on prenne exemple sur le Soudan où l’armée veut s’inspirer de la charia pour gouverner.
Si ça se trouve, le capitaine de l’anecdote précédente a le grade de Général maintenant. Il doit donc faire partie des conseillers de notre chef des armées ! Cela n’inspire rien de bon pour la suite de nos différends ! Allez donc construire quoique que ce soit avec ces hauts gradés qui énoncent leurs discours aux rythmes des croyances des cavernes avec des ordres tonitruants pour nous faire admettre qu’ils ont toujours raison !
Il n’y a qu’à parcourir l’éditorial du journal de l’armée de ce mois de mai pour déduire que les militaires veulent récupérer le Hirak à leur avantage exclusif ! Ils distillent des informations qu’ils sont les seuls à détenir pour se hisser au-dessus de la mêlée et se donner la position de paternel bienveillant sur le p’tit peuple, toujours considéré mineur, avec une phraséologie qui regorge d’énoncés péremptoires !
Espérons néanmoins qu’à la traversée du Ramadan, après les vœux de leilat el-qadr, ils reviendront tous sur de meilleures dispositions !
En ce mois de piété, à tous imposée, que pouvons-nous faire d’autre sinon prier et rêver d’une armée républicaine en phase avec ces espérances trahies par une bande d’affamés ? (*)
K. M.





- - - Mise à jour - - -

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Mercredi 8 mai 2019 - 21:24
DEBAT
[h=1]Gaïd Salah veut son président[/h]

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[h=2]Ahmed Gaïd Salah, le griot du mardi soir, sur les ondes de la télévision algérienne depuis que Bouteflika n’est plus, a retiré de son chapeau trois des principales caisses de résonance, et non des moindres : Saïd, le ventriloque et les deux illusionnistes, Toufik et Tartag.[/h]Le premier homme du pays, en l’absence de celui que le régime s’échine et s’empresse à désigner, au plus vite le 4 juillet, vient de mettre en exécution, sous la pression de la rue, une de ses fables racontées le mardi dernier. Mais, a-t-on déjà entendu la douce berceuse qui lui a valu une longue sieste à la tête de l’état-major de l’armée, suivie d’un réveil tout en douceur comme vice-ministre de la Défense, de son généralissime, Bouteflika, la momie ?
Oui, cela n’est pas totalement incongru de s’arrêter sur des moments de l’histoire du pays pour faire une petite genèse des évènements qui les ont façonnés ou fossilisés, cela dépend de leur longévité sur El Kourssi. Ce que Gaid Salah nous conte, tous les mardis, lors de ses visites d’inspection où il nous livre, par la même occasion, un discours dont on se demanderait si c’est vraiment lui qui l’ait écrit, est un amoncellement de messages cryptés et de mensonges échafaudés.
Gaid Salah, dans ses discours forés, ne s’adresse jamais au peuple mais aux belligérants qui, comme lui, rompus aux méthodes de morses en situation de guerre, nous enfument avec leur grenade anti-révolution.
Quand Gaid Salah parle de corruption, il faut comprendre qu’il s’adresse à ceux qui connaissent ses dossiers comme lui connaît les leurs. Quand il parle du peuple et de sa souveraineté, il faut comprendre par-là que, l’illégitimité populaire dont ils sont tous issus, clans soudés ou séparés, risque de se fissurer et entraîner avec elle la chute de toute la hiérarchie.
Quand Gaïd Salah parle d’accompagner le peuple dans ses revendications légitimes, il faut comprendre qu’il veut lui tordre la main et l’accompagner manu militari à la maison. Dieu le père, dans une société à forte tradition dictatoriale, ne peut permettre à ses rejetons d’enfreindre les bonnes et inamovibles lois de la soumission. Dieu ,le père, incarné par Bouteflika, pour lequel Gaid Salah faisait docilement preuve d’allégeance et de soumission, n’est plus qu’une chimère, alors place à une autre légende composite dont Gaïd serait le créateur. Gaïd veut son président, comme tous ses prédécesseurs, sur El kourssi de l’État-major, ont façonné le leur.
À l'indépendance, l'armée des frontières a fait son entrée tonitruante dans le pays en écrasant sur son chemin tous ceux qui pensaient avoir délogé le colonisateur pour mettre sur pied un Etat où la voix du peuple, avec ses différentes composantes sociale, culturelle et politique, donnerait le ton pour une première vraie république. Hélas, le bourdonnement des munitions a retenti plus fort que l’intelligence politique qui a chassé le colonisateur. À l’époque, encore novice, Gaïd Salah préférait de loin le silence des pantoufles au bruit des bottes. Il était jeune, à peine lettré, et l'ascension par la soumission à la hiérarchie et la course aux galons était plus forte que l’idée de bâtir un Etat démocratique. Alors Gaïd Salah a développé une de ces vertus que l'on pense disparue aujourd’hui : la patience. Il a vu défiler des États-majors et avec eux les présidents dont la mouture correspondait, tout au plus à un militaire déguisé en civil, et tout du moins à un civil à la solde des militaires. Triste État. Mais Gaïd, en militaire docile, continue de croire à son destin.
Il côtoie, dans la pénombre, les gros molosses post-indépendance, les frères d'armes, qui, au moment de la révolution, se nichaient bien au chaud, de l'autre côté de la frontière, à fomenter les coups bas et les assassinats. Difficile, pour lui, à cette époque, de comprendre qui tue qui ? Abane Ramdane, assassiné au Maroc, Krim Belkacem, étranglé sournoisement en Allemagne, Khider, butté froidement en Espagne et, Boudiaf et Aït Ahmed, n'ont eu leur salut, qu’en s'exilant hors du pays. Pendant ce temps, Bouteflika, en jeune ministre des Affaires étrangères, susurrait déjà, dans l'oreille des puissantes oligarchies, le prix de vente du pays.
Comme beaucoup de ses semblables, militaires aguerris et docilement formés par l'ancienne puissance soviétique, il n'a pas vu arriver le Printemps berbère. Il ne lisait pas Mouloud Mammeri et la poésie kabyle ne trônait pas sur sa table de chevet. Il a tout juste applaudi que l'on réprime d’une façon clastique ce premier mouvement de libération. Au sang sacrifié d'Abane Ramdane et Krim Belkacem , venait s'ajouter un peu plus de sang kabyle au meurtre scélérat de l'Etat, dont les contours identitaires ne devaient en aucun cas enfreindre la ligne arabo-musulmane, violemment imposée après l'indépendance.
Gaïd Salah continuait à gravir les échelons, s'approchant sournoisement du cercle décisionnel de l'armée, ceux au ventre repu et à la gâchette facile. Il est surpris que le pays se réveille, un 5 octobre 1988, sous le feu incandescent de la révolte aux portes de la présidence de la république et des principaux édifices de l’État. Une jeunesse à la fleur de l’âge, couraillant dans les rues du pays, dévalisant les Souk El Fellah pour un bidon d'huile, et éventrant les vitrines des magasins pour une paire de Stan Smith. Une jeunesse recluse du courant de la vie pendant que lui et ses semblables nageaient dans l'opulence des richesses volées au pays.
Très peu de faits d'armes glorieux à son actif, que ce soit durant la guerre de libération, ou pendant la période où il avait eu le commandement des forces terrestres, durant la nébuleuse décennie noire de terrorisme islamiste, Gaïd Salah continuait son ascension, plus que jamais inespérée. Il a assisté, bouche cousue et mains levées vers le ciel, à l'assassinat de Boudiaf. Il se doutait des commanditaires, mais raison d'État oblige ; raison de plus, quand il est aux premières loges de l’épouvante guerre qui se tramait à l’horizon.
Alors, il fut promu chef d'État-major des forces terrestres en courbant l'échine un peu plus - il ne pouvait espérer mieux. Bouteflika, en fin connaisseur des plus petits secrets d’alcôves de la junte, qui l’a ramené au pouvoir après l’avoir chassé, sans être jugé, dans les années 80, pour détournement des reliquats budgétaires des ambassades algériennes, voit en lui la main molle avec laquelle il siérait définitivement son pouvoir sur le pays. Bouteflika le nommera chef d’état-major des armées en 2004 et entamera son deuxième mandat avec, au fond de sa besace, l’envie irrépressible de violer la constitution pour une énième fois. Bouteflika a osé et Gaïd a acquiescé. Il est passé comme une lettre à la poste, en 2009.
Gaïd Salah s’est remis alors à sa sieste sous les courtes pointes, finement cousues par les Bouteflika, en jurant devant Dieu qu’il le protégera jusqu’à sa mort. Il n’est toujours pas mort, mais il a fait de lui, à la veille de son quatrième mandat, éclopé comme un légume pourri, son vice-ministre de la Défense. Gaïd Salah l’a défendu bec et ongles, et plus son état de santé se dégradait, plus il faisait montre d’une allégeance sans faille.
En 2013, les Bouteflika avaient commencé leur démantèlement du clan fort de Toufik et, Gaid Salah, toujours dans le rôle du subalterne docile, l’interprétant comme un signe du ciel, leur concéda les services de renseignement. Il s’était découvert une vocation dont il ne soupçonnait pas les vertus. Gaïd Salah s’était entiché de ce jeu de rôles dont les subtilités consistaient à faire rentrer les courtisans pour baiser la main du roi, le temps d’une vidéo à l’effigie du cinquième mandat. Du langage de morse, il s’était vite accommodé avec le langage des signes ischémiques transitoires sans séquelles. On le verra, dans une parfaite position de ouïe perfide, se contorsionnant, de tout le poids de ses galons sur la constitution dont il feintait jusqu’alors l’existence. Sur d’autres vidéos plus alambiques, fournies par les barbouzes de l’ENTV, on le verra singer les affaires du pays à un président qui ne parlait plus ou pas.
Aux balbutiements de la révolte du peuple, après la grande marche du 22 février, Il persistait dans son ouïe générale au spectre Bouteflika et nous menaçait de représailles si nous ne jurons pas allégeance et fidélité au Roi, même mort, surtout mort. Il n’était pas encore passé à la séduction, c’est un militaire, après tout. Mais la révolte avait grandi, et avec elle était née une conscientisation collective et unanime sur la nature du régime, et la nécessité de l’élaguer de ses racines belliqueuses à ses branches dérobeuses de vies et de richesses.
Gaïd commence alors ses longues litanies du mardi soir, nous conte une berceuse et compte ce qui lui reste de fidèles dans sa cour. Il en ôte un ou deux chaque semaine et évoque Dieu pour que le prochain sur la liste ne soit pas de ceux que la révolution veut. Il sait, pertinemment, que lui aussi fait partie d’eux. Mais Gaïd ne perd pas de vue ce qu’il entretient secrètement dans les abysses de sa psyché : Un président pour lui. Un président au trois quarts de pipelines et un tiers de costume. Ce n’est pas facile de déconstruire plus d’un demi-siècle de dictature militaire, c’est comme un feu brûlant sur les lèvres ; il s’en va quand on ne s’y attend pas et revient quand on le croit définitivement vaincu.
Gaid Salah sait, que ceux qu’il vient d’épingler de sa liste de contes, viennent de chez lui. Ils sont lui, et il est un des leurs. Alors, il n’y a plus de place pour d’autres leurres. Pour eux, comme pour lui, chacun viendra son heure .




Auteur
Mohand Ouabdelkader
 
Bonjour l'Algerie

#######################ALD DZ#########################

Jeudi 9 mai 2019 - 21:59

COUP DE GUEULE
[h=1]Zidane et Boudjedra bientôt au tribunal de Blida ?[/h]


[h=2]Il n’y a rien dire, chaque jour qui passe nous réserve son lot de surprises. Certaines étonnantes et détonantes, d’autres énigmatiques, et quelques-unes carrément hilarantes, si ce n’était la gravité de la situation pour ceux et celles qui sont traînés dans une boue sournoise, à laquelle ils ne s’attendaient pas ![/h]Ainsi donc, après Saïd Bouteflika, Athmane Tartag, et Mohamed Mediène, pour ne parler que des mastodontes politiques, c’est au tour de tata Louisa, de subir la colère et les châtiments ordonnés par les r’boub edzaïr du moment !
Que reproche-t-on donc à notre tata nationale, elle qui a toujours donné l’impression d’être attachée à une girouette qui n’attend que le souffle du vent propice pour orienter un flair délicat ?
Cette précipitation aux arrestations tous azimuts dénote une fébrilité et un désarroi profonds sous forme de convulsions et de tâtonnements irréguliers, irréfléchis et surtout incontrôlés de la part de ceux qui ont remplacé le règne de Bouteflika par leur propre souveraineté, réglée sur des dérives autoritaires identiques à celle du grand imposteur ! Elles indiquent aussi que nous sommes, encore et toujours, dans une république bananière où personne n’est à l’abri de dérives graves ! Comme si 57 années de déviations insensées n’avaient pas suffi !
Arrive-t-il aux r’boubs du moment de se dire que si Bouteflika avait pu prononcer quelques petites phrases, ou juste une seule, de la teneur de la chahada, ils seraient tous en train de jubiler et de festoyer le 5ème mandat ?
Ne se bousculeraient-ils pas tous, en ce mois d’après-élection, du président de la cour de Blida à Gaïd Salah, pour quelques faveurs auprès de ce petit frangin jeté au cachot, juste par un concours de circonstances défavorables à son kamum déconfit par 20 ans de folie ? 57 ans de ruses de putschs et d’imposture, et en haut lieu, on ne donne aucun signe d’avoir retenu et appris !
Au rythme de ces arrestations basées sur un gradient de proximité avec Saïd Bouteflika, il ne reste plus qu’à convoquer Rachid Boudjedra et Zinedine Zidane pour antécédent de complicité avérée avec le conspirateur en chef.
Souvenez-vous de cet échange mémorable «c’est de l’ignominie ce qu’ils vous ont fait ! -ch’koun enta ?» entre Saïd et Rachid pendant le rassemblement de soutien organisé lors de l’affaire de caméra cachée où la chaîne Ennahar avait piégé Boudjedra (*) !
Et aussi, comment peut-on oublier ce moment d’absolue féerie où sur le perron d’El Mouradia, Saïd lance à Zidane (séquence 3’02, de la vidéo ci-dessous) : n’hésite surtout pas, si tu as besoin de quoi que ce soit, MOI je suis très accessible (**) ! Un moment de pur délire où une famille de lilliputiens propose ses services à un colosse !
Vous voilà avertis Rachid et Zinedine ! Pour enquêter sur les 20 années d’imposture Bouteflika, le procureur de Blida va devoir convoquer tous les hommes et toutes les femmes qui ont fait bise-bise avec Said et Abdelaziz ! Vous concernant les preuves sont là ! Désolés de vous dénoncer ! Mais ne vous inquiétez pas, le Hirak vous libèrera !
Pour terminer sur une note plus sérieuse, que de gabegie aurions-nous évité si et seulement si ces justiciers de l’an 2019 avaient lu et suivi le formidable réquisitoire de Mohamed Benchicou « Bouteflika, une imposture algérienne » ! Nous aurions fait l’économie de 15 ans de dérives, car le grand dribbleur repéré par Toufik n’aurait même pas eu droit à une 2ème mi-temps, en 2004 !
Ainsi va l’Histoire des hommes ! les innocents croupissent dans les geôles, les coupables sont couverts d’auréoles !
K.M.
Deux vidéos exquises pour la soirée :
(*)https://www.youtube.com/watch?v=LnBUG3oaoNA
(**)https://www.youtube.com/watch?v=72viKuq9V4c




Auteur
Kacem Madani

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Vendredi 10 mai 2019 - 09:57
OPINION
[h=1]L’Algérie de demain : entre le fascisme et la démocratie[/h]

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[h=2]C'est une véritable tutelle militaire qui est en train de s’installer sous nos yeux. Depuis le début de la révolte, les algériens ont pris l'habitude de voir le général-major Gaïd Salah investir le terrain politique avec des discours dans un style cynique : les injonctions, les velléités, les menaces, les mises en garde ....[/h]Depuis plus de deux mois, chaque mardi de la semaine, les Algériens ont le droit à une missive de sa part. Quand la situation l'exige, il nous rajoute un autre jeudi pour se contredire. En fait, il souffle le chaud et le froid.
Albert Camus disait(1) : "Le fascisme, c'est le mépris, en effet. Inversement, toute forme de mépris, si elle intervient en politique, prépare ou instaure le fascisme"
Il est utile de la savoir, selon wikipedia, le fascisme est un système politique autoritaire qui associe populisme, nationalisme et totalitarisme au nom d'un idéal collectif suprême.
Avec son influence pernicieuse, cette attitude désobligeante a fini par susciter de l'indignation et de l'exacerbation de la part des révoltants, qui refusent, pour l'instant, la confrontation. Pour eux, l'ANP, n'est pas une structure politique, sans discuter, c’est une institution militaire émanant du peuple. Son premier rôle est de protéger le pays et non d'interférer dans les affaires qui ne sont pas de son ressort.
Un scénario à l'égyptienne risque de se mettre en place s'il y a une baisse de vigilance ou la moindre imprudence. Progressivement on constate l'intrusion des militaires dans les affaires politiques, à commencer par le forcing pour l'application de l'article 102. Et voilà, dans une feuille de route, il nous impose des élections présidentielles pour le 4 juillet.
A comprendre les déclarations nombreuses et contradictoires de Gaïd Salah, on comprend bien qu'il agit selon le principe d'un vase communiquant. D'un côté il menace et de l'autre il tempère, c'est à dire dépendamment de quel côté il reçoit de la pression pour maintenir un équilibre relatif, et la réaction du peuple est en une.
D'une région militaire à une autre, devant un auditoire réservé aux cadres de l'ANP, de la gendarmerie et de la police, le chef des armées du pays en tenu de combattant, il lit des lettres avec des contenus qui nous laissent présager qu'elles sont écrites par différentes mains de sa garde rapprochée.
De plus, des images en boucles avec des personnages en casquettes ont pris le dessus dans les médias, en diffusant simultanément des messages pour des raisons de propagandes.
Si le maréchal Sissi dirige l'Égypte d'une main de fer, c'est justement, les Égyptiens ont été dupés dès le départ en faisant des mauvais choix en élisant un président islamiste sous l'euphorie d'un succès éphémère soutenu par un populisme aveugle.
Entre la peste et le choléra, le chaos est certain. L'Algérie a vécu cette mauvaise expérience en 1991, les militaires ont pris les commandes du pays avec les pleins pouvoirs, car la situation l'exige pour rétablir l'ordre. La suite est désastreuse, et la violence est devenue un moyen de s'imposer en bravant toute les règles démocratiques et de justice.
Aujourd'hui, le peuple est uni autour d'un seul mot d'ordre, il réclame la fin du système, car il réfute toutes les répliques en duplicata qui incarnent le fascisme ou le franquisme. Depuis 1962, c'est-à-dire depuis l'indépendance l'Algérie est dirigée par des institutions militaires. La culture politique est axée sur le mise place des tutelles pour contrôler la société dans un mépris total. L'Algérien est considéré comme un sous-citoyen incapable de prendre entièrement son destin. Et Ahmed Gaïd Salah fait partie de ses dirigeants qui ont investi dans cette politique de tutorat. Animé d’un esprit de militarisme, il croit que l’armée est le meilleur instrument au service du pays.
Le danger est de voir quelques injonctions soient appliquées dans la foulée par une institution judiciaire, soutenues par un conglomérat de médias au service d’un général. Tout un paradoxe qui ne dit pas son nom vis-à-vis de ces millions d'algériens qui réclament l'indépendance de la justice. L'autorité actuelle est caduque et non valide.
Certaines décisions comme celle de mettre Issad Rebrab en prison pour une simple déclaration relative à un prix d'une machine importée d'Allemagne, est un exemple de cette maxime politico-judiciaire qui relève d'un règlement de compte. Alors qu'Ouyahia et le général Hamel se sont présentés au tribunal pour une histoire de décors avec des gardes du corps dans des voitures banalisées.
Des dossiers sur les accointements des membres de la famille Gaïd avec les milieux des affaires de corruption sont révélés au grand jour. Profitant du statut d'un père qui occupe les très hautes fonctions de l'État, les enfants font la pluie et le beau temps à Annaba. Des câbles de Wikileaks sont en ligne pour connaître les détails des infractions.
Toujours dans le paradoxe et des questions, après la France qui veille sur son viatique politique en Algérie avec la complicité des Bouteflikas pour leur accorder une forme d'immunité, et voilà notre général qui s'affiche fièrement avec les monarques émiratis dans le cadre des relations incompréhensibles entre les deux pays.
M.M.
1.- "L’homme révolté" un essai d'Albert Camus




Auteur
Mahfoudh Messsaoudene


 
Samedi 11 mai 2019 - 06:08
TRIBUNE
[h=1]Rebrab, maillon faible du clan du général Mediene, alias Toufik[/h]

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[h=2]Si les arrestations et la mise sous verrous d’un certain nombre d’hommes d’affaires semblent se justifier, tant les faits de corruption et d’agiotage de tous ordres, qui leur sont reprochés, paraissent bel et bien fondés, tel ne paraît pas le cas d’Isaad Rebrab dont le seul tort, semble-t-il, aura été depuis bien longtemps d'être le présumé protégé du fameux Rab Dzaïr, Mohamed Lamine Médiene, dit « Toufik », homme-lige du fameux général Larbi Belkheir.[/h]
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Ahmed Rouadjia.
C’est ce général «janvériste», qui a fait venir de leur exil et Mohamed Boudiaf et Abdelaziz Bouteflika, pour prendre les rênes de l’Etat, Etat derrière lequel il s’abritait en tirant les ficelles pendant presque deux décennies sans interruption. Associé à l’assassinat de Boudiaf qu’il avait fait venir lui-même du Maroc où il était exilé depuis de longue date, Larbi Belkheir a commis un autre crime dont le plus saillant a été la propulsion de Bouteflika à la tête de l’Etat. N’est-ce pas lui et ses collègues «éradicateurs» (Nezzar, Toufik, Lamari et consorts) qui ont convaincu Bouteflika d’accepter le poste de président de la République et de chef suprême des forces armées ?
N’est-ce point un crime que de réhabiliter un homme poursuivi par la Cour des Comptes au motif de détournements de plusieurs milliards du Trésor Public ? Sait-on, par ailleurs, que ce sinistre général, qui est Belkheir, a son actif, une série d’autres crimes commis à l’encontre d’une quantité de citoyens innocents durant la période qui s’étale de 1990 à 1995 ? C’est lui aussi, Larbi Belkheir, qui a été à l’origine de la promotion foudroyante de personnages ternes et inconsistants aux divers grades de la hiérarchie militaire.
[h=2]Faut-il mettre sans nuances tout le monde dans le même «panier» ?[/h]Victime expiatoire de ses accointances avec le chef de l’ex-DRS, Taoufik, Issad Rebrab que certaine opinion commune met à tort dans le même «panier» que les corrompus notoires est pourtant un vrai chevalier d’industrie au sens le plus positif, le plus respectable du mot. C’est un homme d’affaires intelligent, talentueux, entreprenant et imaginatif. Sa réussite économique spectaculaire, il la doit bien plus à son sens inné des affaires et à la manière avec laquelle il sait fructifier l‘argent dont il dispose ou qu’il lui a été confié en dépôt qu’à «la corruption» que le sens commun lui prête.
Ses qualités d’homme d’affaires créateur de richesse et d’emplois dans son propre pays lui sont reconnues aussi bien par ses pairs, nationaux et étrangers, que par des chefs d’Etat des pays industrialisés qui n’ont point de complexe à le solliciter pour son savoir-faire dans les domaines du management, et donc de la gestion rationnelle des ressources humaines et matérielles.
Issad Rebrab n’est pas seulement victime de sa proximité évidente avec l’ex-chef du DRS, il l’est aussi par sa réussite économique et industrielle qui lui a suscité des jaloux et des envieux aussi bien dans le sérail que parmi certaines franges de la population leurrée par les apparences des choses. Son arrestation et son placement «provisoire» en prison ne sont peut-être pas étrangers à un règlement de compte qui ne dit point son nom.
Le fait que la figure de Rebrab soit associée à celle d’un général réputé exécrable à cause des tortures, des déportations et des crimes qu’il a commis durant la décennie noire à l’encontre de plusieurs centaines de citoyens innocents ne devrait en aucune manière confondre celui-ci avec celui-là, ni endosser, par conséquent, les forfaits de Toufik à Rebrab. Certes, Rebrab n’est pas totalement «blanc», ni pur ni transparent à lui-même.
En fréquentant l’infréquentable, et en associant son intelligence économique et son sens de l’imagination créatrice de richesses, au détenteur illégitime du pouvoir et de l’argent détourné du Trésor Public, Rebrab a certainement failli à certaine éthique économique. Si ses mains ne sont point maculées de sang, comme celles de certains de ses amis généraux, et s’il n’a pas volé lui-même ni les banques publiques ni les matelas de devises entreposés dans les coffres du Trésor Public, il n’en était pas moins cependant complice de ces prédateurs des deniers publics.
[h=2]Rebrab, le DRS et l’argent du Trésor public[/h]Les faits sont têtus. Il ne sert à rien de les nier. En l’occurrence, Issad Rebrab ne s’est pas enrichi comme par enchantement, par une sorte de baguette magique. Son enrichissement ne découle pas non plus d’un « vol » ou d’une prédation qu’il aurait commise en personne, comme le sens commun le pense à tort. Il a su seulement profiter des opportunités qui lui ont été offertes par certains généraux-ceux-là mêmes qui prétendent incarner au plus haut l’intérêt de l’Etat-pour se lancer dans les affaires. Il n’a fait en somme qu’exploiter de manière rationnelle l’argent du Trésor Public détourné par certains généraux. Lui, Rebrab, n’a rien volé personnellement au Trésor Public, et le seul reproche qu’on pourrait lui adresser, c’est d’avoir accepté de faire usage de cet argent du « haram » au sens à la fois juridique et religieux au profit de ses associés et protecteurs que sont certains généraux dont le plus connu est justement cette créature de Larbi Belkheir, qui est Mohamed Lamine Médiene, alias Toufik.
Ce n’est donc ni Rebrab ni ses semblables qui ont inventé la corruption en Algérie. Ce sont les élites politiques et militaires qui ont enfanté corrompus et corrupteurs. Je serais bien tenté de dire qu’Issad Rebrab n’est rien de moins qu’une «victime» de ce système politique foncièrement mafieux, et qui ressemble plus à une secte malfaisante qu’à une élite politiquement imprégnée par l’éthique de l’Etat et le sens des devoirs à accomplir. C’est une élite indigne de la nation et du patriotisme tant culturel qu’économique.
Vicieuse et viciée, cette élite, dépourvue en outre de culture et d’éthique, est la cause principale qui a voué jusqu’à présent la nation algérienne dans un état végétatif, de sous-développement économique, social et culturel. Les chevaliers d’industrie, à l’image de Rebrab, sont rares, il faut bien l’avouer.
[h=2]Rebrab, homme intelligent, élégant et imaginatif[/h]Rebrab est incomparablement plus intelligent, plus élégant et plus raffiné que les membres de cette élite, et notamment de ses généraux protecteurs qui s’avèrent à l’observation attentive frappés d’aphasie tant ils sont incapables de dérouler un discours structuré et cohérent. J’ai découvert ce personnage avenant et courtois, qui est Rebrab, lors d’un long entretien qu’il m’a accordé , à ma demande, le 17 novembre 2011. Nous avions passé alors en revue tous les points d’achoppement dont souffrait et souffre encore l’Algérie. Nous avions évoqué la faillite de l’école algérienne, de l’absentéisme, de la mentalité d’assisté, de l’Etat-providence, des contraintes administratives et bureaucratiques qui inhibent les initiatives individuelles et collectives, des entraves faites aux investissements productifs par une administration gangrenée par la corruption et qui ne donne des «permis » et des agréments pour construire ou investir que moyennant des pots- de- vin, des commissions, ou comme disent les Egyptiens, moyennant «bakchiche», etc.
[h=2]Le goût du risque[/h]Dans le feu de l’action, il m’a raconté sa trajectoire d’entrepreneur, comment il avait débuté, les risques qu’il avait pris, et comment il était devenu, en fin de compte, le patron industriel qu’il est aujourd’hui. Selon son propre récit, il fonde en 1968 un cabinet d’expert-comptable et noue des liens avec des clients. L’un d’eux, dont il ne divulgue pas le nom, vient le voir et lui propose de «prendre des parts dans sa société de construction métallurgique». Rebrab accepte de se lancer dans l’aventure économique, après avoir pris, dit-il «des risques calculés». Il aurait, par ce biais d’association avec d’autres entrepreneurs ou clients comme il dit, réussi à s’élever peu à peu au rang du premier industriel privé de l’Algérie postindépendance.
Au cours de ce long entretien, Rebrab qui s’exprime dans un français élégant et fluide, n’a pas évoqué ses liens avec le général Médiene dont tout le monde sait qu’ils entretiennent depuis de longue main des rapports d’amitié et d’intérêts réciproques. Quoi qu’il en soit, je trouvais alors en cet homme tous les traits caractéristiques de «l’éthique protestante», et l’esprit du «capitalisme» cher à Max Weber. Il m’a semblé tout mû qu’il est par le désir de l’aventure économique et le souci d’accroitre la plus value économique par la lutte contre la gaspillage du temps et de l’argent.
[h=2]Rebrab, le DRS, la France de Macron[/h]Que Rebrab soit proche de l’ex-chef du DRS ou que celui-ci l’ait favorisé pour constituer un empire industriel, tout le monde le sait. Comme l’a écrit un observateur averti de la vie politique algérienne, Nicolas Beau : «…Issad Rebrab qui a longtemps bénéficié des faveurs de l’ancien DRS (services algériens) du général Toufik, n’est pas un enfant de chœur, mais ce millionnaire kabyle entreprenant et chaleureux a construit un vrai empire industriel. Après tout, une accumulation du capital en Algérie comme en France favorisée par l’Etat a permis que se construisent de grands groupes privés. Mais contrairement aux oligarques de l’ère Bouteflika, dont il a toujours tenu à se dissocier, Issad Rebrab, une des premières fortunes d’Afrique, s’est investi dans des activités industrielles créatrices de 18000 emplois.»
La France d’Emmanuel Macron, et Macron lui-même, n’hésitent pas à solliciter l’aide économique d’Issad Rebrab, qui a ses entrées à l’Elysée. Lors de sa visite à Alger en février 2017 alors qu’il était en campagne électoral, Macron avait passé «une soirée avec Issad Rebrab, qui était pourtant ostracisé par le président Bouteflika et ses proches (…) C’est l’époque où le candidat Macron connaissait quelques problèmes de trésorerie pour le financement de sa campagne électorale. Issad Rebrab et le patron des patrons, Ali Haddad (incarcéré lui aussi), proche lui de la Présidence algérienne, auraient-ils mis la main à la poche pour l’aider ? Le doute existe aujourd’hui à Alger, mais sans aucune preuve.
«Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, l’industriel kabyle dispose en tout cas d’un rond de serviettes à l’Elysée. C’est lui qui en diversifiant ses investissements vers la France, a sauvé de la faillite, avec les milliers d’emplois qui vont avec, le fabricant de portes et fenêtres Oxxo et le groupe électroménager Brandt. En novembre 2018, Emmanuel Macron était présent lors de l’annonce de l’implantation d’une usine de Rebrab de fabrication de matériel de traitement de l’eau à Charleville-Mézières, dans les Ardennes.»
[h=2]Foin d’amalgame ![/h]En vertu de ce qui vient d’être dit, il serait illogique d’amalgamer Issad Rebrab avec un certain nombre d’hommes d’affaires notoirement corrompus, et surtout économiquement stériles pour l’économie nationale tant leurs investissements portent essentiellement sur l’import -export, ce qui empêche l’émergence d’une industrie locale, créatrice de richesse et d’emplois.
Contrairement à ces hommes d’affaires et à ces politiques gangrenés par la corruption et l’improductivité, Issad Rebrab nous paraît à l’examen attentif des faits un homme créateur de richesse et d’emplois, et aussi beaucoup moins entaché de « péché originel», beaucoup moins trempé dans la corruption et la fuite fiscale que ses pairs. Je dis «moins» que ses pairs pour bien nuancer mes propositions et signifier aux lecteurs que notre personnage n’est peut-être pas dénué complètement d’ « impureté »….et donc d’une certaine dose d’agiotage…
A. R.
Notes
1- Lire Hocine Malti, "Histoire secrète du pétrole algérien", Paris, La Découverte/poche, 2012, p.281 et ss.
2- Nicolas Beau « Algérie, la prise en otage d’Issad Rebrab » in https://mondafrique.com/algerie-la-prise-en-otage-dissad-rebrab/
3- https://mondafrique.com/algerie-la-prise-en-otage-dissad-rebrab/





Auteur
Ahmed Rouadjia, professeur, université de Msila
 
Bonjour, il a été payé combien ce pseudo journaliste à la sauvette, pour ne pas dire autre chose, arrêtez de trompé nos jeunes , qui ne connaissent Rebrab que par ce titre de Anti bouteflika , .... si il y avait une vraie justice , ce Rebrab paierai plus que tous les autres .... à lui seul , d un simple " RIEN" et je dis bien rien , est devenu l'homme le plus riche de l'Algérie. Une simple question : d'où tu as eu cet argent ? من أين لك هذا . Et je peux aller plus loin aussi , qui financé le GIA , groupe armé crée par ce fameux Toufik ?????? Heureusement qu'il y a toujours des gens d'avant boutef , sinon même toufik lui
auraient donné la médaille du patriotisme, ( plutôt médaille des tueries et des génocides de bentalha et j en passe ) ......
 
######################Bonjour l Algerie########################

ont melangent pas tout les ...vont passer meme les.....Alibelhadj /louisa/toufik(l assasinat de boudiaf!!!!!!!)/abou/nezzar./tartag/............services secret/l armee/les politiciens marionettes ........tous ......c est entre eux

SOLUTION

changement du systeme ...c est changement du systeme....RADICALEMENT

DISSIDENCE CITOYENNE
Acte XII : trois messages forts du peuple directement à Gaïd Salah



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Le ventre vide et la chaleur qui variait entre 30 et 40°c d’une région à une autre n’ont pas empêché les manifestants pratiquement dans les principales grandes villes du pays de l’Est à l’Ouest jusqu’à l’extrême sud pour revendiquer le départ du système.

Le mouvement est sans le moindre signe d’un essoufflement. Pourtant, c'est sans doute le seul espoir sur lequel avaient compté les tenants du pouvoir en cette 12éme semaine, fortement encouragés par le retour des étudiants dans les bancs de l’universités pour ne pas perdre les acquis de leur année universitaire. Bien au contraire, cette tergiversation à contraint certaines universités de reprendre leur grève la semaine prochaine, jugeant ainsi que les messages n’ont pas été reçu en haut. Un manifestant que la Radio Nationale passe chaque heure disait même : «Oui j’ai soif, mais beaucoup moins fatigué de d’habitude» insinuant ainsi qu’un XIIIème acte et plus ne le gênerait pas du tout.
Mais là n’est certainement pas la question car le peuple algérien est pris en admiration dans le monde entier à aller au bout de ses revendications, n’a étonné personne. Pourtant, les messages qu’il a envoyés directement au général-major, chef des armées sont clairs, nets, précis, déterminés voire même ciblés en la circonstance du moment. L’Analyse de leur slogans dans l’espace et dans le temps pourrait les ramener à trois dont la justesse, le pragmatisme et la légitimé ne peuvent en aucun cas être considérés comme infantiles comme veut le laisser entendre l’autre partie par l’infantilisme ou le manque de sérieux du hashtag « #TATNAHOU GÂA » qu’on tente de présenter comme un caprice populiste irréalisable. Ils sont classés par ordre de priorité décroissante.
1. Premier message : pas d’élection le 04 juillet

Le slogan parle de lui-même «Makach intekhabat ya el Issabat », Il n’y aura pas d’élection la bande. Il s’agit là d’une réponse au général-major, Ahmed Gaid Salah qui, les a traités de la sorte dans ses différents discours. Comment pourrait-il aujourd’hui arriver, comme il le dit à élire un président en toute liberté et transparence avec une équipe installé par une « Issaba », en reprenant son propre terme. Le gouvernement actuel de Bedoui n’a-t-il pas été installé du temps de Bouteflika pour les élections de Bouteflika et l’ensemble du système.
Comment pourrait-il concevoir qu’un système pour se reproduire, et il le précise lui-même, était capable de comploter avec une main étrangère contre les intérêts suprêmes de l’Etat, pourrait il jouir aujourd’hui de la confiance populaire pour une échéance aussi vitale que celle de choisit l’homme providentiel qui sera appelé à changer les choses. Cet ensemble de fissures incohérentes parfois frôle l’incompréhension dans ses discours lui a valu lui-même un « Gaïd Salah dégage », en dépit que les policiers ont tenté d’arracher une banderole qui lui est pleine d’hostilités. Dans l’ensemble du pays, les protestataires se sont contentés de lui lancer un simple avertissement « Gaïd Salah, on vous fait confiance, si vous trahissez la confiance du peuple, vous allez connaitre le même sort que Bouteflika ». « Gaid Salah, vous ne pouvez être contre la volonté du peuple ».
2. Deuxième message : L’Algérie n’est pas l’Egypte

Il est clair que la libération de l’Algérie par l’armée de libération nationale a créé un lien historique entre le peuple et son armée que des circonstances particulières ont perverti en pouvoir qui dure depuis l’indépendance en 1962. En dépit d’une relation en dents de scie, le peuple fait une confiance totale en son armée et de nombreuse études l’ont montré la fertilisation de cette entente a été bien entreprise par les aînés à travers des générations.
En effet, plus de 62% de la génération facebook ont une confiance totale dans l’armée nationale populaire.(ANP) Ce n’est pas une lecture et encore moins une analyse mais une étude qui rentre dans le cadre d’une préoccupation mondiale de sa jeunesse, intitulé « génération what » et financée par l’union européenne. La partie Algérienne a été faite par un sondage sur une population se situant dans une tranche d’âge entre 18-34 ans et conduite par le professeur en sociologie, le brillantissime Belkacem Mostefaoui.(01)
Comme le hasard fait bien les choses, ces résultats ont été publiés quelques jours seulement avant le 22 février, date du déclenchement du mouvement national. Ceci dit, le peuple, après ce qu’il a vécu, n’acceptera jamais que la conduite politique soit menée par des militaires mais les généraux doivent retourner dans leurs casernes pour s’occuper de la sécurité des frontières et des manœuvres militaires.
L’Algérie n’a de leçon à recevoir de personne et notamment dans ce point précis. Elle n’a non plus aucun complexe à faire pour dire tout haut : «Elle a choisi l’institution militaire pour exercer sa souveraineté». Il se trouve que ce choix lui revient de droit. Une fois recouverte, cette souveraineté pourrait être déléguée à des civils lorsque les conditions seront réunies pour une telle passation. Pour le moment, elles ne le sont pas. Donc l’Algérie ne peut en aucun être comparée à l’Egypte, le Soudan et encore moins la Syrie.
3. Troisième message : Nous combattons un fléau social mais pas une hérésie

Le principe du désordre pour arriver à l’ordre est souvent utilisé dans les laboratoires physico chimiques pour obtenir l’équilibre d’une solution. Il se trouve que son application dans la politique et encore plus dans l’économie, n’a pas jusqu’à présent donné des résultats probants à travers l’expérience dans de nombreux pays. Les Algériens, même les plus jeunes d’entre eux connaissent comment a été formé le « système » en Algérie et qui date de près de six décennies. C’est un ordre établi où chacun trouve son compte, une nébuleuse tentaculaire qui ne peut du jour au lendemain disparaître sans le pénétrer en profondeur pour mieux le cerner. Pour cela, on a besoin de calme et de sérénité pour mieux appréhender ce fléau social qui a gangréné le rouage de gouvernance.
Le discours de Gaïd Salah, repris dans une analyse éditorialiste de la revue El Djeich du mercredi 09 mai est anxiogène et certainement préoccupante, a besoin de plus clarté que de précipitation qu’on vit à travers les arrestations qui se produisent ici et là. On laisse entendre qu’un complot que notre élite, civile et militaire, aurait fomenté contre l’armée algérienne en s’appuyant sur une main étrangère. Doit-on comprendre par là que les membres actifs de ce système pourrait aller jusqu’à offrir tout un pays sur un plateau d’argent à une puissance étrangère uniquement pour assouvir un besoin matériel ?
R. R.




Pour les humanistes et ceux qui savent faire la part des choses dans leur jugement

HOMMAGE
L’hommage d’Ali Nazef à Issad Rebrab




La lettre de Slim Othmani à Issad Rebrab est superbe dans tous les sens du terme. C’est, à la fois, un témoignage de solidarité, de reconnaissance et d’affection à un ami et à un confrère.


Slim Othmani est comme Issad Rebrab, un entrepreneur connu et reconnu du monde des affaires en Algérie. Comme son aîné, il s’est battu contre la soumission du Forum des chefs d’entreprise à un pouvoir politique mafieux. Leurs voix se sont élevées au moment où beaucoup léchaient les bottes des Saïd and Co et que d’autres se faisaient oublier.
Concernant Issad Rebrab que je connais et fréquente depuis les bancs de l’école, je peux témoigner à mon tour de sa modestie, de sa disponibilité et de son désir acharné de servir son pays. C’est un nationaliste convaincu qui aime son pays à mourir. Malgré les tracasseries et menaces subies durant des décennies et avec virulence sous le règne de Bouteflika, il n’a jamais cessé d’investir dans son pays. Et à ceux qui lui ont conseillé d’aller investir ailleurs, sa réponse a été de se battre, toujours et sans cesse, pour créer de la richesse dans son Algérie.Et lorsqu’il a eu à acquérir des sociétés à l’étranger, c’est pour disposer de brevets et du know-how nécessaires pour réaliser des usines analogues en Algérie et créer, encore et toujours, des emplois, à l’exemple de Brandt à Sétif et d’Oxxo à Bord Bou-Arréridj.
Sur le plan humain, il est d’une sensibilité sans égale envers ses proches, ses amis, ses collaborateurs et même ceux qu’il ne connaît ni d’Eve ni d’Adam.
J’ai souvenance d’aides apportées pour soigner à l’étranger des personnes démunies et, encore une fois, des personnes qu’il ne connaissait pas mais qui ont sollicité sa générosité avec des dossiers médicaux dignes d’intérêt.
Alors, ceux qui ont incarcéré cet homme seront redevables devant Dieu et un jour ici-bas de leur acte. Certes, il n’est pas parfait, il est un homme comme tous les autres, mais porter atteinte à sa personnalité est bien plus condamnable.
Rebrab est un exemple pour les ambitieux, jeunes et vieux, pour entreprendre toujours et encore. Sa réussite remarquable est un atout pour l’Algérie pour attirer nos expatriés à revenir et aux étrangers de participer au développement national.
Emprisonner Rebrab, c’est vouloir nuire à l’intérêt du pays, décourageant les potentiels investisseurs nationaux et étrangers. C’est vouloir asservir le peuple par l’aggravation de la crise économique et l’accroissement du nombre des chômeurs. Mais heureusement que nos jeunes et nos élites se sont réveillés et sont plus motivés que jamais pour que le système voyou soit banni à jamais de notre chère patrie.
Le slogan cher à tous nos compatriotes “Itnehaou ga3” trouve une fois de plus sa raison d’être. Tous les Algériens, d’Est en Ouest et du Nord au Sud, ont compris que le système cherche à se maintenir par de faux-fuyants. Mais nous ne sommes plus en 1980 ou en 1990, les jeunes sont plus éveillés et les élites interpellées pour exiger un État de droit tel que l’ont voulu les valeureux Abane, Ben Mhidi, Didouche et leurs compagnons.




M. Nazef Ali – Cadre dirigeant retraité
 
Dernière édition:
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celui la aussi !!! il a été payé combien ce pseudo journaliste à la sauvette, ....................


le combat continue


Louisa Hanoune : L’égérie emprisonnée


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( Photo : B. Souhil )

[COLOR=#888888 !important] HACEN OUALI
16 MAI 2019 À 10 H 25 MIN
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Étrange paradoxe. C’est en pleine insurrection citoyenne qui embrase le pays entier visant à changer radicalement le système politique que Louisa Hanoune, la dirigeante historique du Parti des travailleurs, a été arrêtée par un tribunal militaire et accusée de «complot pour changer le régime».
Une dure épreuve infligée à une militante au long cours qui, dès son jeune âge, s’est exclusivement engagée politiquement contre l’ordre autoritaire, bravant l’implacable régime du parti unique et sa redoutable politique.
Elle, qui naturellement devrait célébrée avec ses compatriotes révoltés en ces temps d’enchantement révolutionnaire l’aboutissement d’un inlassable combat pour la démocratie, se trouve au banc des accusés de la justice militaire.
Guidée par son sens de la responsabilité politique, Louisa Hanoune n’a rien d’autre à l’esprit que d’aider à éviter au pays les périls. C’est le sens de son engagement militant depuis toujours. Un engagement qui l’avait conduite, alors qu’elle n’avait que 29 ans, droit vers la prison d’El Harrach.
Condamnée, en 1983, à six mois de prison ferme par la Cours de sûreté de l’Etat pour «mise en danger de la sécurité de l’Etat». Une peine qu’elle a purgée en compagnie de l’héroïne de la Guerre de Libération nationale, Fatma Ouzeguène.
L’épreuve carcérale ne l’a pas anéantie. Si manifestement elle lui a laissé des séquelles, elle a assurément renforcé sa conviction et bétonné son engagement.
Elle est née pour se battre. Issue d’un milieu social dans le douar de Chakfa, à Jijel, qu’elle a été contrainte avec sa famille de quitter, parce que leur maison (refuge des maquisards) a été bombardée par l’armée coloniale, Louisa a dû se battre avec ses parents pour étudier. C’était déjà les prémices d’une femme au caractère bien trempé.
Louisa Hanoune, qu’on a voulu assassiner symboliquement en ce maudit jeudi 9 mai, en la désignant à la vindicte populaire à travers des images diffusées en boucle par les chaînes de télévision à charge, était plutôt digne. C’est une femme de poigne. La calomnie dont elle été couverte depuis son incarcération ne pouvait pas l’atteindre.
Elle a connu et vu pire. Elle est de la même race que ses vaillantes sœurs de la lutte de la Libération nationale. C’est dans cette même lignée qu’elle a inscrit son combat et avec le même courage.
En arpentant les marches du tribunal militaire de Blida, c’est tout un combat qui défile. Le moment devait durer une éternité pour elle, parce qu’elle devait se dire : «Que fais-je à cet endroit ?» surtout qu’elle ne savait pas si elle allait ressortir libre ou être envoyée derrière les barreaux.
S’appuyant sur son long combat jalonné de victoires et d’amertume et sûre d’elle, la pasionaria de la gauche algérienne a dû faire face à cette épreuve avec la dignité propre aux vaillants combattants de la liberté. «Elle n’a rien à se reprocher, elle n’a commis aucun acte criminel, Louisa est une dirigeante politique qui fait de la politique.
Elle est arrêtée pour ses opinions, c’est une détenue politique», insiste son bras droit au sein du parti, Ramdane Youssef Tazibt. «Si elle est poursuivie parce qu’elle veut changer le régime, il faut dans ce cas alors arrêter tous les Algériens», poursuit-il.
Une Femme aux multiples combats
Inoxydable, Louisa Hanoune est une femme à part, une militante politique d’exception. Déjà qu’être une femme dans notre société est un défi, mais être une femme politique aux idées jugées subversives est un double défi aux multiples risques.
Foncièrement engagée dans la gauche radicale, celle que Hocine Aït Ahmed surnommait affectueusement «Dda Louisa», en raison de ses positions extrêmement risquées durant la décennie noire, a eu à affronter des situations extrêmes lorsqu’elle menait des batailles que peu d’hommes politiques avaient le courage d’engager. «Je sais que je peux prendre une balle dans la tête ou me faire renverser par une voiture à tout moment», répétait-elle à chaque fois.
Figure politique charismatique dont l’aura a dépassé les frontières nationales, la leader du Parti des travailleurs qu’elle a fondé avec, entre autres, le vétéran du Mouvement national Mustapha Ben Mohamed, est une femme aux multiples combats. Radicale mais jamais dogmatique. Tacticienne mais sans perdre de vue sa stratégie et surtout sa perspective historique.
L’instauration d’un ordre démocratique fondé sur le progrès social pour tous et le respect de la dignité humaine. Ses adversaires politiques lui reprochent sa «proximité» – supposée ou réelle – avec le régime Bouteflika, tout en feignant d’effacer son long combat. Pour elle, Bouteflika, qu’elle a épargné à certains moments, n’est que le «représentant temporaire d’un système politique agonisant».
Luttant franchement pour les libertés démocratiques, Louisa Hanoune fait partie des rares dirigeantes au sein de la classe politique qui assument pleinement leurs positions en faveur de toutes les libertés individuelles, l’égalité des sexes, la reconnaissance de la langue et l’identité amazighes…
Son opposition à l’islamisme politique ne l’avait pas empêché de s’opposer à l’arrêt du processus électoral en 1992 et de défendre les droits politiques des choyoukh du FIS dissous. Mais son cœur de bataille demeure la classe ouvrière et les démunis.
C’est le socle idéologique de son parti politique. Militante internationaliste, Louisa Hanoune ne cesse de lier les événements nationaux aux circonvolutions mondiales.
Ardent défenseur de la cause palestinienne, anti-impérialiste racée, elle est l’adversaire redoutable des monarchies du Golfe, à 64 ans Louisa Hanoune incarne un courant de combat global. En l’envoyant derrière les barreaux, c’est tout ce long parcours qu’on emprisonne aujourd’hui.



DEBAT
Que vivent encore Larbi Ben M’hidi et Abane Ramdane !



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On a beaucoup écrit à propos de la révolution algérienne, notamment du moment où elle fut dévoyée et le peuple trahi par la déviation des buts légitimes de son combat anti-colonial, qui était, également, - certains l’occultent pour des motifs évidents -, social, démocratique et populaire.

Un ami, Mohamed R*, m’a envoyé un texte. Vu l’importance de son contenu et de son auteur, le voici in extenso :
« Objectifs fondamentaux de notre Révolution »
« La révolution du 1er novembre 1954, sous l'égide du F.L.N et de l'A.L.N est l'expression d'une volonté populaire irrésistible pour la liberté et l'indépendance.
« Le peuple algérien reprend une autre fois les armes pour chasser l'occupant impérialiste, pour se donner comme forme de gouvernement une république démocratique et sociale, pour un système socialiste comportant notamment des réformes agraires profondes et révolutionnaires, pour une vie morale et matérielle décente, pour la paix au Maghreb.
« Le peuple algérien est fermement décidé, compte tenu de ses déboires et de ses expériences passées, à se débarrasser à jamais de tout culte de la personne et le messalisme en est une des formes les plus primitives, les plus réactionnaires, les plus dégradantes.
« Le peuple algérien est résolu à faire de la direction collective dans un centralisme démocratique la loi qui régira désormais dans la discipline chacun et tous, du F.L.N l'outil qui cimentera l'unité de la nation algérienne , de bâtir un avenir florissant pour tous les Algériens et Algériennes dans l'égalité et la justice.
« Le peuple algérien, dans sa lutte de libération nationale et d'émancipation, compte sur le soutien indéfectible des peuples frères maghrébins, sur la solidarité agissante des Arabes, sur l'amitié des Afro-Asiens, sur la sympathie du peuple français, des démocrates et progressistes du monde.
« La victoire des peuples magrébins consacrant l'égalité de tous leurs enfants sans distinction aucune si ce n'est le mérite est un facteur puissant d'équilibre et de paix dans le bassin méditerranéen.
« Cette victoire permettra d'établir des alliances solides notamment avec le peuple français dans sa lutte contre le fascisme et pour la démocratie, et en plus elle sera un rempart puissant anti impérialiste en Afrique.
« La nation algérienne, sous l'égide éclairés des glorieux F.L.N et A.L.N, poursuivra victorieusement sa marche, pour l'indépendance nationale, pour détruire à jamais le colonialisme rétrograde et faire triompher les libertés humaines dans l'équité et la fraternité universelle. »
« Ce texte fin juillet 1956, dans le numéro 2, d’El Moudjahid, alors organe du FLN, clandestinement publié à Alger.»
L’auteur de l’article était âgé de trente quatre ans, dirigeait la zone V (future willaya), comprenant le département d’Oran, et se préparait à participer du congrès du Front de Libération national dont il fut l’un des membres fondateurs en octobre 1954. Le nom de cet auteur : Larbi Ben M'hidi.
Et le congrès de la Soummam put se réunir et produire un document fondamental.
La contre-révolution

Juste après la rencontre stratégique de la Soummam, ses deux inspirateurs principaux furent assassinés. Larbi Ben Mhidi fut découvert, dit-on par « hasard », par l’armée française, à Alger, emprisonné puis exécuté sans jugement par les sbires de cette armée coloniale.
Le second inspirateur du congrès de la Soummam, lui, fut emprisonné puis exécuté par ses propres « frères » d’armes, qui se trouvaient, alors, à la frontière ouest de l’Algérie, au Maroc. Le nom de la victime : Abane Ramdane.
Ces deux assassinats marquèrent le tournant stratégique de la guerre de libération nationale. Ses objectifs sociaux, démocratiques et populaires, furent abolis avec l’assassinat de leurs deux inspirateurs principaux. L’époque sinistre de la terreur commença contre le peuple et ses authentiques défenseurs. De cette dictature oligarchique nouvelle, l’infâme principe de base devint celui exposé par Machiavel : Qu’ils me détestent, pourvu qu’ils me craignent ; à ce principe, fut ajoutée l’hypocrite imposture de prétendre défendre la « révolution » et le « peuple ».
Le rejet de l’orientation démocratique du Congrès de la Soummam de 1956 se manifesta au grand jour par le coup d’État militaire de 1962. Depuis lors, on connaît le reste : il fut la suite logique de la trahison des intérêts du peuple, défendus par la Charte de la Soummam, par une oligarchie recourant à la dictature, basée sur la violence militaire. Cette oligarchie s’était constituée à l’extérieur du pays, à l’abri, au Maroc, tandis que les combattants de l’intérieur manquaient tragiquement de matériel pour résister à l’armada militaire colonialiste.
C’est ainsi qu’à l’été 1962, les combattants de l’intérieur qui résistèrent à la dictature oligarchique inédite furent vaincus, militairement, par l’armée dite des « frontières». Ses dirigeants surent construire un État et des institutions servant leurs intérêts, masqués par une propagande démagogique de type « socialisant » (étatique).
Résistances populaires

Bien entendu, le peuple et ses meilleurs éléments politisés résistèrent de toutes les manières possibles à la dictature. Mais elle demeura la plus forte, la plus cruelle, usant de toutes les formes possibles de domination : de la violence directe à l’embrigadement idéologique, y compris clérical.
L’insurrection armée du Front des Forces Socialistes en 1963, l’opposition de leaders patriotiques à la dictature, tels Mohamed Boudiaf et d’autres, la révolte d’octobre 1988, abolie dans le sang, celle du mouvement des arches, en 2001, également réprimée dans le sang du peuple, ont fini par aboutir au mouvement surgi en février 2019. Ce dernier, plus que la révolte d’octobre 1988, d’une autre manière que le mouvement populaire de 2001, semble mieux conscient du lien entre ses revendications légitimes et celles proclamés dans la Charte de la Soummam de 1956.
Par conséquent, les manifestants actuels ne feraient-ils pas bien de brandir les portraits non seulement d’autres figures de la lutte anti-colonianiste, mais également et d’abord de Larbi Ben Mhidi et de Abane Ramdane ? Ne sont-ils pas les deux premiers symboles représentatifs de l’authentique révolutionnaire populaire algérienne, qui avait clairement lié indépendance nationale et libération sociale ?
En brandissant les portraits de Larbi Ben M'hidi et de Abane Ramdane, du même coup, serait rétablie, finalement, la réelle légitimité révolutionnaire, et dénoncée l’imposture qui en a fait un moyen de s’enrichir sur le dos du peuple algérien, par la dictature la plus impitoyable, au besoin sanguinaire.
Comment l’actuelle intifadha (soulèvement) populaire algérienne saurait éviter la contre-révolution qui la menace, sous des formes diverses, extérieures et intérieures, si elle ne parvient pas à se doter de ses authentiques représentants, pour ne pas être récupérée, comme ce fut, est et sera le cas, n’importe où dans le monde, de tout mouvement populaire contestataire manquant de capacité d’auto-organisation ? (1)
Kaddour Naïmi,



 
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Vendredi 17 mai 2019 - 16:01
DISSIDENCE CITOYENNE
13e vendredi de contestation pour un changement radical de régime



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Rien, ni la chaleur, ni le ramadhan, ni la forte présence policière n'a entamé la détermination des millions d'Algériens de continuer leur combat pour un changement total et radical du régime politique.

A Alger, la mobilisation est restée forte et la foule paraissait plus dense que lors des manifestations de vendredi dernier. En effet, contrairement à la dernière fois, les Algériens sont sortis encore plus massivement pour rappeler aux tenants du pouvoir qu'il est temps de passer aux choses sérieuses.
Les manifestants ont commencé à affluer vers l'esplanade de la Grande poste, point de ralliement des manifestations, dès les premières heures du matin, et où les forces de l'ordre ont mis en place un important dispositif pour les empêcher d'accéder au parvis de cette bâtisse pour des raisons de sécurité. Les policiers ont tenté vainement d'empêcher les manifestants d'accéder à l'esplanade.
La wilaya d'Alger a fait état de l'apparition de "fissures sur les escaliers de la Grande Poste en raison de surpoids", annonçant des travaux de rénovation prochainement.
Les manifestants regroupés sont rejoints par de nombreux autres citoyens pour sillonner les rues de la capitale en scandant des slogans exigeant le "départ des figures de l'ancien système", et rejetant la tenue de la présidentielle prévue le 4 juillet prochain.
Réitérant leur revendication pour une "justice indépendante", les manifestants ont également appelé à l'"ouverture d'enquêtes et de poursuites judiciaires contre les hommes d'affaires et les anciens responsables politiques 'impliqués' dans des affaires de corruption et de dilapidation de deniers publics".
De nombreux élus locaux venus d'autres wilayas, notamment de Béjaïa, Tizi-Ouzou, Boumerdès et Bouira, ont participé aux manifestations pacifiques pour soutenir les revendications populaires.













- - - Mise à jour - - -

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Samedi 18 mai 2019 - 07:17
DISSIDENCE CITOYENNE (XIIIe acte)
[h=1]Marche du 17 Mai à Alger : De la prise du Penon à celle du perron[/h]

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Vendredi 17 mai, sur l'esplanade de la Grande Poste. Crédit photo Zineddine.
[h=2]Ce deuxième vendredi de jeûne et le treizième de Protesta populaire est clément. Les éléments étaient au rendez-vous, le peuple aussi. Le vent d’ouest qui siffle à plus de 15 km/h adoucit le climat et transforme la chevauchée hebdomadaire des marcheurs en une agréable flânerie ramadhanesque.[/h]
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Les entrées d’Alger resserrées à un niveau maximal n’ont pas eu d’impact sur l’affluence. Les manifestants sont de bonne humeur et toujours mieux concentrés sur leur objectif.
On glorifie la liberté et la démocratie à travers l’incontournable Djazair houra democratia (Algérie libre et démocratique). On répète le long de la procession "libérez l’Algérie, libérez". Les marcheurs scandent durant l’après-midi et sans interruption djoumhouria machi casirna (république et pas caserne) ou encore daoula madania machi 3askaria (état civil et pas militaire) pour réaffirmer la profonde nature de leur revendication. On insiste sur mada 7 solta lcha3b (article 7 pouvoir au peuple) ou encore : manach habssine koul djem3a khardjine (nous ne nous arrêterons pas, nous serons de sortie chaque vendredi).
Les slogans sont tranchants. Sans concession contre le vice-ministre de la Défense. On crie makach el intikhabat ya l3isaba (il n’y aura pas d’élections le gang) ou le 4 juillet kain masira (le 4 juillet il y aura une marche) pour signifier le rejet des élections prévues pour le 4 juillet.
Malgré les arrestations et interpellations enclenchées cette semaine par la justice, sous le haut patronage du chef d’état-major, il demeure rejeté d’une manière plus aigüe que les semaines passées. On s’exclame, sans interruption le long du parcours : Gaid Salah dégage, Allah Allah ya baba Gaïd Salah rais el3isaba (Allah Allah baba Gaid Salah chef de gang), Gaid Salah chiat el imarat (Gaid Salah courtisan des Emirats arabes unis), djeich chab khawa khawa Gaïd Salah m3a el khawana (Armée, peuple, frères frères Gaid Salah avec les traîtres) ou encore eldjeich dialna oul Gaid khanna (l’armée est nôtre et El Gaïd nous a trahi).
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Un nouveau slogan fait son apparition : y en a marre des généraux, y en a marre des généraux, y en a marre… Sur une grande affiche qui attire beaucoup de curieux on peut voir la photo de tous les généraux composants l’état-major avec une légende précisant leur nom, leur fonction et l’expression en arabe : vous quittez, vous sortez, ou vous êtes limogé. Sur une pancarte on peut lire : "un président légitime de moins de 50 ans pas des voitures de moins de 3 ans".
Des jeunes habillés en tenue de forçat à rayures jaunes et noirs se tiennent au-dessus d’un abri bus. On reprend l’affiche du célèbre film La Grande vadrouille avec Louis de Funès : on remplace le titre par la grande magouille, et les têtes des deux acteurs principaux par celles de Gaïd salah portant Bensalah. Sur une banderole on écrit en arabe : la revendication principale du peuple est claire comme de l’eau de roche, nous avons refusé une royauté et nous refusons une caserne, nous voulons la transmission du pouvoir au peuple, un état civil.
Sur un autre placard on lit : pas d’opération mains propres sans justice transparente et indépendante, ou encore, vous nous avez confisqué notre indépendance on ne vous laissera pas en faire autant pour cette révolution. Sur une autre affiche on dessine une caricature de Gaïd Salah tenant un revolver au premier plan et en arrière on distingue les généraux Toufik et Tartag ainsi que Saïd Bouteflika avec le titre : le ramadhan nous embellit vos règlements de compte nous fatiguent.
Au niveau de la fac centrale un jeune homme, du quartier de Belouizdad (Alger centre) portant des lunettes de soleil, à l’allure athlétique, la coiffure soigné, la barbe bien taillée, entouré de ses acolytes et tenant une feuille dans la main récite un long poème satirique en arabe dialectal à l’aide d’un porte-voix dans lequel tout le monde y passe : Ouyahia, Tahkout, Ferhat Mehenni, Louisa hannoune, Nezzar, Ould abbes, Ghoul, Toufik, Said Bouteflika, la France, Poutine, les Etats-Unis, l’Arabie Saoudite, les Emirats, Ennahar, Echourouk, El Bilad et même Said Djabelkhir ce journaliste islamologue victime de menaces de mort….
Bedoui dégage, Bensalah dégage, s’entend sans interruption. Ouyahia n’est pas oublié, on crie à tue-tête : Ouyahia makach el ghorba kain el harrach oua soupa (Ouyahia, il n’y a pas d’exil il y a la prison d’El Harrach et le bol de soupe).
[h=2]La prise du perron ![/h]Mais le clou de cette journée est incontestablement la lutte pour la prise du perron de la Grande Poste. Ce lieu devenu emblématique sert de tribune, de tribunal et de lieu d’exécution politique des personnalités publiques. Les manifestants et les forces de l’ordre se disputent sans cesse le contrôle de cet emplacement, désormais, emblématique.
L’évacuation de ses occupants dans la matinée par les forces de l’ordre pour des raisons de sécurité, suite à un communiqué faisant état de fissures dans la structure du bâtiment, crée un casus belli. Les marcheurs luttent avec les forces de police à coups de bousculades durant quelques heures pour regagner le perron occupé par les tuniques bleues : la prise du perron devient une affaire d’honneur.
Les marcheurs ne savent probablement pas que la prise du penon d’Alger est une bataille qui a été mené par Barberousse il y a cinq siècles afin de récupérer le fort occupé et construit par les espagnols sur des îlots en face de la baie d’Alger.
Après avoir tenté vainement de négocier avec Don Martin de Vargas, le capitaine marquis commandant de la forteresse, en lui proposant de le laisser partir avec ses hommes et son artillerie, il prend d’assaut le fort et le contrôle au terme d’une dure bataille qui cause une foule de dégâts matériels et humains. Vargas est fait prisonnier. Afin de rendre hommage à la bravoure des espagnols, Barberousse propose au marquis de se convertir à l’islam afin de lui rendre les honneurs militaires. Le marquis refuse. Barberousse ordonne sa mise à mort par bastonnade.
Nos manifestants grâce à l’agilité de quelques-uns d’entre eux, réussissent à prendre à parti un policier sur le toit d’un camion, créant ainsi une panique, qui permet à la foule de forcer le blocus des forces anti émeutes. Ils reçoivent quelques jets de gaz et coups de matraque mais atteignent l’objectif fixé soit la prise du perron à 14h50 exactement.
Les acteurs changent mais l’histoire se répète inlassablement : de la prise du Penon à la prise du perron il n’y a qu’un pas.

















Auteur
Djalal Larabi
 
######################Bonjour l Algerie########################

celui la aussi mais plutot ceux aussi !!! il a (ont) été payé combien ce pseudo journaliste à la sauvette, ....................


le combat continue ...DJAZAIR HOURA DEMOCRATIA...ALGERIE LIBRE DEMOCRATIQUE



Samedi 18 mai 2019 - 08:12
ANALYSE
[h=1]La place de la religion dans un État démocratique (1ère partie)[/h]

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[h=2]Les pratiques d'une confession religieuse ne sont jamais standards à travers le monde. Sur le terrain, chaque société les traduit en fonction de ses propres référents culturels.[/h]En Algérie profonde, en Kabylie particulièrement, puisque de là où est parti le débat sur la laïcité, porté par une élite politique inspirée d'une culture occidentale, le débat sur la laïcité est nouveau, du moins avec sa formulation actuelle, même si on tente de lui trouver une légitimité historique. En effet, les défenseurs de la laïcité tentent de nous présenter l'organisation villageoise de la Kabylie comme étant une organisation séculière.
Essayons de voire de plus près la nature de cette organisation. Il est important de signaler que dans l'histoire de la Kabylie, il n'y a jamais eu de tyrannie de la religion. Chose qui aurait suscité rejet ou contestation de son rôle dans les affaires sociales et de la gestion de la cité. En effet, la religion exerçait pleinement son rôle dans la société, elle n'est pas confinée à une croyance individuelle strictement intime (comme c'est le cas en Europe), ni imposée par une caste, de quelque nature qu'elle soit, sur le reste de la société (comme c'est le cas chez les monarchies du Moyen-Orient). Toutes les lois, qu'elles soient d'origines religieuses ou non religieuses, sont d'abord discutées d'abords par les membres de la djemââ avant de les soumettre à la discussion, l'enrichissement puis l'approbation par l'assemblée générale du village.
Les lois et règlements sont toujours adoptés de manière démocratique, et même plus, à l'unanimité par lesdites assemblées. Il n'y a jamais eu de rejet d'une quelconque lois pour la simple raison qu'elle est d'origine religieuse ou bien qu'elle émane de l'imam de la mosquée. Au contraire, quand il y a partage d'un héritage ou quand un litige éclate entre individus ou entre groupes d'individus (clans), ce qui était courant, voire même excessif dans certaines périodes historiques, notamment en périodes de disette, et que la situation échappe aux membres de tajmâât (djemââ), on a toujours eu recours aux imams, cheikhs de zaouïa dont les sentences font autorité.
Sans vouloir porter de jugement de valeur sur des personnes, le concept de laïcité est introduit dans les débats publics avec force, animé d'un esprit ferme et affiché d'une position tranchée d'avance. Il y a une volonté de l'imposer comme une solution incontournable et indiscutable comme s'il s'agissait d'un dogme.
On ne peut nier le fait que notre société, en plus des influences bénéfiques, subit des influences culturelles maléfiques venant du Moyen-Orient, mais les outils de résistance que nous procure notre culture sont infiniment plus puissants, plus efficaces et plus efficients que ceux que nous empruntons à l'Occident.
Entre la thèse du rationalisme pur et dur évoquée par le raisonnement cartésien de la civilisation occidentale tenu par Diderot et Voltaire et l'antithèse due au raisonnement mystique et spirituel dominant en Orient, puisons de notre culture. Partant du fait (plus qu'un postulat) que l'être humain est un être à la fois sensible et raisonnable, notre culture fait la synthèse des deux visions et tient compte des deux aspects de la personnalité concomitamment (la sensibilité et la raison).
En effet, il existe bien une culture locale qui tient un raisonnement spécifique. Même s'il n'est pas porté par des supports matériels écrits, il est véhiculé de manière orale. Ce raisonnement, on le retrouve dans l'organisation sociale, dans le code d'honneur qui régit la société, dans les contes, dans la poésie, dans la mémoire et même dans le langage et surtout dans notre façon collective de réagir face aux événements. La pratique religieuse en Kabylie n'a jamais été du genre fantasmagorique.
Un Kabyle est forcément réaliste chez lui, écrivait Mouloud Feraoun. Ceci étant valable à toutes les facettes de la vie sociale et culturelle. A voire la pratique religieuse de nos montagnards, ils ne versent ni dans le fétichisme ni dans des pratiques formalistes et froides vidées de toute forme de sensibilité humaine ou dépouillées de sens et d'emprise sur la réalité sociale. En Kabylie, on ne fait pas la propagande religieuse avec le verbe (daaoua), ça serait qualifié d'apparat, d'exhibitionnisme voire même d'hypocrisie, c'est par le comportement qu'on donne l'exemple. Tous les signes ostentatoires verbales ou vestimentaires suscitent davantage de méfiance voire de mépris que de confiance.
«Faites ce que je vous dis et ne faites pas ce que je fais» ne passe pas dans notre société. «Argaz ma t-khussith thidatt ula dased yakhdam limine» disait-on. Traduction: «ça ne sert à rien de jurer pour celui qui manque de crédibilité». Dans nos jugements, on s'en tient aux faits, et uniquement aux faits. On vous écoute décemment, mais on ne se précipite jamais à vous accorder confiance, on vous attend aux faits.
Ce sont vos actions et vos réactions sur le terrain social qui vous accordent crédit ou discrédit. Si vous ratiez ce test pratique, n'attendez pas que votre aura ou votre génie théorique, abstrait, vous fasse reconquérir les cœurs. Théoriquement, vous pouvez convaincre votre interlocuteur de deux options différentes, voire contradictoires, mais dans les faits, il n'y a qu'une seule option qui passe. On dit que la vérité des faits dépasse celle des idées. En kabyle, on dit: «Tidatt ur tavdi ghaf esnath», la vérité ne se subdivise pas en deux, le terme «vérité» n'a pas de pluriel en Kabyle; il n'y a qu'une et une seule vérité.
Entre la sacralité de l'individu par l'esprit libéral et celui de classe ou de groupe social de l'esprit communiste, il y a l'individu dans la société, l'individu dans ses dimensions à la fois intimes et sociales. Cette philosophie est traduite aussi dans le domaine économique comme suit: une personne qui réussit à faire de la richesse est très respectée, mais uniquement lorsqu'elle s'acquitte de ses devoirs sociaux envers les siens et vis-à-vis des plus démunis, sinon elle est plutôt méprisée.
En Kabylie, le premier facteur de production, le capital fondamental est la terre, très cher aux paysans, il est soumis au double statut à la fois public et privé. Il y a des terres qui relèvent de la propriété privée et d'autres de propriétés collectives. Ce sont des terres indivises appartenant aux ârchs. Dans certaines régions, on détient en commun même les bêtes de somme (qui sont aussi des facteurs de production). C'est pour dire l'imbrication du public et du privé; de l'individu et de la société. Le bénévolat et l'entraide (tiwizi) ne sont pas des actions exceptionnelles mais courantes et habituelles, faisant partie des rapports de production de la cité.
Ce bénévolat ne touche pas uniquement des actions d'ordres sociales, c.à.d. d'utilité publique, mais aussi elles touchent des travaux des particuliers. Durant les saisons de récolte ou bien de construction de maisons qui nécessitent une main-d'œuvre nombreuse, les gens s'entraident dans les travaux de gros œuvres. C'est sur les rapports sociaux que sont fondées les rapports économiques plus que sur la possession d'un capital. Entre l'idéalisme et le matérialisme, on s'en tient à la réalité et aux faits. Tout comme les mobiles matériels, les mobiles spirituels émeuvent l'homme.
Notre culture sacralise la liberté individuelle tout en respectant le groupe. Les notions de libertés individuelles consistant à ne s'en tenir qu'à son propre raisonnement, ses fantasmes et ses instincts et en vouloir à la société d'émettre des jugements est peine perdue. Vouloir ôter à la société la liberté d'émettre des jugements de valeur sur des comportements qu'elle juge immoraux sous couvert de libertés individuelles est une chimère. Vous avez la liberté de vos choix et à la société la liberté du choix de ses jugements. La liberté individuelle n'est jamais troublée tant qu'elle ne porte pas atteinte à la cohésion et la morale sociales qui, elles, préservent la liberté de tout le groupe.
Vivants en communautés (pas en villes), les relations sociales sont à la fois longues et intenses. Il y a le poids de l'histoire qui détermine davantage la qualité de relations que vous puissiez entretenir avec autrui plus que les conjonctures présentes du temps. Autrement dit, dans une relation que vous entreteniez avec votre voisin, il y a celles qu'entretinrent votre père, votre grand-père et votre arrière-grand-père avec les siens qui rentrent en ligne de compte. Ce sont des liens à la fois de sang et d'intérêt. Si vous êtes en difficultés ou bien en conflit, on peut vous servir et vous défendre, même si on ne vous porte pas dans le cœur, par devoir d'honneur ou par égard au respect qu'il vouait à votre père ou grand-père. Ce faisant, dans les moments décisifs, ces relations communautaires et tribales surgissent et surpassent souvent les relations idéologiques et politiques.
Les croyances des uns et des autres sont respectées mais figurent à l'arrière-plan. On ne les met pas au devant. On ne les ignore pas, mais on n'en fait pas un point de fixation. On ne se pose pas trop de questions dans quel rite ou confession islamique nous nous situons. Nous sommes musulmans tout court. C'est pour cette raison qu'il n'y a jamais eu de guerres de religions intercommunautaires ou de litiges entre individus pour causes de croyances. À ce propos, il y a lieu de signaler que ce qu'on appelle communément guerres de religions sont plutôt des guerres confessionnelles. À mon sens, il n'y a pas de guerres de religions, il y a plutôt des guerres de confessions. Entre religions, il n'y a et ne peut y avoir que tolérance. Ce sont les éloignements des préceptes originales et sains de la religion et leurs interprétations tendancieuses ou idéologiques qui vont dans tous les sens animés au fond par le désir de puissance et de domination qui provoquent des animosités et des inimitiés entre confessions. Sinon qu'est ce qui justifiait l'éclatement de guéguerres entre confessions issues de la même religion.
Un religieux pieux, sincère et désintéressé, ne peut que souhaiter à ce qu'un agnostique découvre la paix que puisse lui apporter l'amour et l'adoration de Dieu; il ne peut que prier à ce qu'un athée retrouve la sécurité et la quiétude de l'âme que lui procure la croyance en Dieu. De même qu'un agnostique instruit et qui n'est pas animé de haine ne peut mépriser une personne croyante. L'exemple le plus frappant de l'histoire musulmane, le prophète Mohamed continuait à vouer respect et considération à son oncle Abu Talib jusqu'à sa mort bien qu'il ne fut pas converti à l'islam. Par contre avec l'autre parent, Abu Lahab qui n'a jamais cessé de le vilipender et se comportait de manière venimeuse envers lui, les relations étaient mauvaises.
[h=2]Les concepts nous venant de l'Occident sont à lire et à relire:[/h]Dans le but de produire un développement matériel comme celui de l'Occident, cette élite tentait de calquer de manière mécanique, sans aucune forme d'adaptation ou de malaxation, des concepts nés en Occidents sous l'impulsion de leurs cultures dont l'histoire économique et sociale ont connu une tout autre trajectoire. «Nous devons voir et revoir tous les concepts qui nous viennent de l'Occident», disait Mouloud Mammeri. Ou bien comme le stipulait Edgar Morin en substance: il n'est pas conseillé de prendre la culture occidentale comme référence standard et universelle et tenter de l'imposer sous prétexte qu'elle est la seule à pouvoir produire un développement matériel.
Les sociétés non occidentales, elles aussi ont pu produire leurs propres modes d'organisation et développé des réflexes culturels qui ne sont pas à sous-estimer et qui leur ont permis de faire face aux crises multiformes (économiques sociales, politiques et sécuritaires) et trouver ainsi des issues à leurs problèmes.
A titre illustratif, en dépit de la tragédie qu'elle a subie durant la décennie noire, la société algérienne a su développer des réflexes de résistance face à un méga-terrorisme, ce qui lui a permis tout de même de se maintenir en vie. Conjuguées aux crises économiques des années 1990, avec les compressions du personnel dans les entreprises et un chômage endémique, les solidarités populaires et sociales avaient servi de rempart pour sauvegarder la cohésion sociale. Je doute que d'autres sociétés puissent résister à de telles crises.
Il est important de signaler que dans ces sociétés traditionnelles existent des formes de «solidarités populaires» que ne peuvent remplacer les institutions les mieux avancées et les mieux organisées à l'occidentale. Quand une personne perd son poste de travail ou qu'elle tombe malade, les réflexes de solidarité sociale viennent à son aide et la secourent intimement, dans la dignité et rapidement avant même qu'elle ne manifeste sa détresse. Quand une personne s'engage dans un investissement, elle peut souvent contracter une dette chez un frère, un cousin, un voisin, un ami ou un parent et sans intérêts, alors que dans le système moderne, seule la banque qui prête et elle ne prête que par et pour intérêt.
Les formes de solidarité sociale sont plus rapides, plus intimes et plus adaptées aux situations conjoncturelles, aux variations impétueuses et des pannes multiformes et nombreuses que nous réserve le tumulte du train de la vie. Voir Pierre Bourdieu qui a analysé de manière très pertinente la façon dont cette solidarité sociale contribue à secourir des familles en détresse, voire même à constituer une accumulation primitive du capital qui servirait à l'investissement et à l'accroissement de la richesse. (A suivre)
* Azedine Akkal est enseignant à l'université Akli Mohand Oulhadj de Bouira.




Auteur
Azedine Akkal (*)


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[h=1]Le mouvement estudiantin se construit[/h]
samedi 11 mai 2019
Les étudiants se sont appropriés Taleb Abderrahmane
Ce matin, les étudiants ont défilé derrière un immense portrait de Taleb Abderrahmane, étudiant en chimie, guillotiné le 24 avril 1958. Ceci n’est pas passé inaperçu car c’est la première fois, à part l’épisode de l’après l’indépendance, que les étudiants s’approprient leur aîné, dans un défilé dans la capitale. Ils s’approprient ainsi l’histoire des luttes de leurs aînés.
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Les étudiants dans leur mouvement actuel prennent mémoire de l’action de Taleb Abderrahmane guillotiné le 24 avril 1958Image de l’étendard qui était en tête du défilé du 7 mai 2019 à la Grande Poste, pas loin de la Larbi Ben M’hidi (ex rue d’Isly durant la colonisation française) où Taleb Abderrahmane était présent au défilé du 1er mai 1945, organisé par le PPA, pour l’indépendance
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Tombe d’Abderrahmane Taleb au carré des guillotinés à El Alia le 20 mai 2017C’était le samedi 20 mai 2017, au cimetière d’El Alia, au carré des guillotinés
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Mohamed Rebah
Auteur
mardi 7 mai 2019






 
Djazair houra democratia /Algerie libre democratique

######################Bonjour l Algerie########################



le combat continue ...DJAZAIR HOURA DEMOCRATIA...ALGERIE LIBRE DEMOCRATIQUE


Honte a vous on fermons cet espace symbolique
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(pas de metro le vendredi ,pas de bus ...) vous penssez que vous allez diminuer de ca grandeur.... ils seront encors des millions

des Femmes ,Hommes ,Jeunes determiner a continuer le combat jusqu au bout ...la machine a actionner son depart nul personne n arreteras cette marche vers le progres ,la prosperite,le

devloppement ,khlass elhagra ........vive le peuple Algerien and respect

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9h34.Les policiers patrouillent dans des véhicules et interpellent les manifestants autour de la Grande Poste et dans le centre-ville.

09h30. Alger : la police arrête toute personne en possession d’un drapeau ou d’une pancarte.

le vrais visage de se systeme ,qui veus imposer sa conception des choses ,se demasque .....c'est ce raisonement de ana Rab Djazair que les Jeunes Algeriens veulent changer

La solution viendera de tt le monde ,aimons son pays ,pas d'une seul frange ,l 'Algerie apartient a tout les Algeriens




Vendredi 24 mai 2019 - 07:10
REGARD
De Nuremberg à Alger




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De surenchères verbales aux simulacres procès d’assainissement des affaires de corruption, dans un pays où l’autorité du juge est sous scellé, il faut comprendre le mimétisme endémique avec lequel les règlements de compte, au sommet de l’Etat, se réinventent.

Des coups de sifflet endiablés du dernier janissaire, Gaïd Salah, qui gouverne avec une couronne, un quart de sarouel et quelques tanks derrière lui, un Nuremberg à Alger, est un procès à réinventer.
Ce n’est ni infâme ni incongru d’arrêter l’horloge du pays pour quelque temps, remettre les aiguilles au temps où l’on pensait naïvement que les affres du colonialisme étaient bien derrière nous et compter le nombre de morts et de victimes que leur sale guerre nous a laissées incrédule. Oui, il y a bien eu des guerres après la Grande Guerre de libération. Une affreuse guerre de succession qui dure depuis plus d’un demi-siècle et qui, à chaque fois, se termine par la mise en place, aux commandes de la torture et du pillage des richesses du pays, les dignes héritiers du Général Massu. Cela est largement suffisant pour dire qu’en Algérie, il y a eu crime contre l’humanité.
Le pathétique tribunal de Sidi M'Hamed voit défiler les petits larbins au fur et à mesure que les grands larbins aiguisent leurs couteaux en dessous des capes des juges qui, autrefois, officiaient, avec la plus sévère des sentences, leurs lois sur le petit citoyen, El Guellil, le vendeur à la sauvette et le journaliste libre. Le pénitencier d'El-Harrach devient alors une bénédiction pour ceux qui ne passeront pas par la case du cachot, à fouiller inlassablement le moindre faisceau de lumière qu’ils ne verront jamais. Comment le pathétique tribunal de Sidi M’Hamed, sous les verrous, de Gaïd Salah et de ses prédécesseurs, peut-il juger non pas seulement les hommes qui ont été et sont aux commandes du pays, mais tout le système au complet, qui a rendu de tels crimes : financier, économique, politique et humain, possibles ?
Comment ne pas considérer l’insondable corruption qui gangrène les institutions de l’État, depuis l’avènement de l’indépendance et l’instauration d’une république bananière, comme un génocide économique commis par un bataillon d’oligarques, lourdement armés, à l’encontre d’une majorité, indéfiniment affamé. Ils ont pompé, dans l’impunité la plus totale, les richesses du pays, alors que des générations de jeunes, souvent diplômés, pleines de vie et de rêves, fuyant leur razzia, dépérissaient dans les profondeurs sans fin de la méditerranée ? Ne serait-il pas un crime contre l’humanité de pousser cette jeunesse à une mort certaine, quand le pays regorge de richesse et que le pouvoir en place, avec ses courtisans, tels que les Amara Benyounes, Amar Ghoul, Baha-Eddine Tliba , Naima Salhi, Aboudjerra Soltani , Chakib Khellil ou encore Khalida Toumi, comme de vulgaires hommes de paille , piquent, à la volée ,ce qui reste de miettes pour le peuple?
Comment expliquer aux Algériens le processus politique par lequel des figures, portant le visage de la haine et de la mort comme Ali Belhadj, ont pu envoyer des milliers de jeunes à l’abattoir au nom d’Allah?
Donnons la parole aux mutilés des sous-sols de la sécurité militaire, ils nous parleront de ces cellules qui retentissaient au rythme des cris de supplices des âmes damnées qui s’y trouvaient. Ils nous diront comment la nuit se transformait en un berceau inconsolable de tourments et de supplices, du crépuscule jusqu’au jaillissement des premières lueurs de soleil. Ils nous parleront du florilège des méthodes les plus abjectes de dessiccation du corps. Ils nous nommeront leurs tortionnaires qui maîtrisaient autant le coup de tiroir, que les noyades dans les baignoires pour étouffer la moindre velléité de révolte chez le peuple.
Comment ne pas réinventer Nuremberg à Alger, juste le temps de purger notre histoire des crimes qui l'ont souillé et redonner justice aux victimes des innombrables charniers ? Du printemps berbère, où à peine si on avait pas épingler le kabyle d'un insigne pour le ficher, le traquer, lui pomper le sang comme des sangsues, aux génocides de Bentalha et Rais, ces minorités recluses et invisibles, prises dans l'étau du conflit armé opposant l'état aux terroristes islamistes, en passant par la révolte d'octobre 1988, avec son lot de victimes abattues à bout portant, par la horde des généraux à la tête de l'État .
Comment faire la paix en absence d'une justice pour les deux cent cinquante mille morts de la décennie noire, ces innombrables illuminés scientifiques, artistes, hommes de lettres, journalistes.... qu'il va falloir , désormais, s'armer de patienter pour les réinventer ? Une justice pour les disparus, dont les sanglots des mères ne peuvent étancher le feu incandescent qui consume leur cœur. Une justice pour El Djoundi mort sur le front de la lutte contre le terrorisme islamiste pendant que, à quelques encablures d'Alger, nichés dans leurs inviolables forteresses, des généraux ventrus, curaient leurs dents du dernier festin qu'ils vilipendaient de la bouche du peuple meurtri.
Un Nuremberg à Alger n'est pas une idée farfelue, c'est une justice qui n'ose pas dire son nom. Elle est nécessaire pour comprendre cette longue errance dans les crimes dissimulés, les richesses vilipendées et les vies à jamais brisées. Elle est nécessaire pour expliquer à cette génération, née dans la houle laissée par les vagues de traques nocturnes, de corruption organisée et de meurtres programmés, combien nous ne devons plus nous excuser d’exister, fuir la lumière et nous courber l’échine devant un nouveau despote, fut-il Gaïd et Salah, en même temps. De Nuremberg à Alger, il nous faudra tous les tribunaux de la terre pour étancher notre soif de justice et de liberté.





Auteur
Mohand Ouabdelkader


https://youtu.be/L0ViX3qpRJE


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https://www.facebook.com/Eldjazairiaone/videos/1366894996799649/

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https://www.facebook.com/elbilad/videos/2240712956243439/


le combat continue ils seront encors plus nombreux dans une heure et plus

Vive le PEUPLE ALGERIEN RESPECT

- - - Mise à jour - - -

Vendredi 24 mai 2019 - 16:19
DISSIDENCE CITOYENNE
[h=1]14e vendredi : "Nous sommes le peuple algérien !" (Vidéo)[/h]

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[h=2]Quelle leçon de patriotisme ! Quelle détermination ! Quel pacifisme ! Oui, ce vendredi 24 mai est un jour pas comme les autres. Car le peuple a répondu présent à l'appel du pays. Et la tentative d'intimidation des manifestants orchestrée ce vendredi matin par les autorités a vécu.[/h][h=2]La tentative d'intimidation des manifestants orchestrée ce vendredi matin par les autorités a vécu.[/h]Les dizaines de milliers de manifestants ont administré, encore une fois, une leçon de civisme et de patriotisme à ceux qui sont aux affaires. Le déploiement éhonté des forces de police ce matin, avec sans doute la volonté de mâter du manifestant n'a pas fait peur aux Algériens. Ce vendredi restera sans nul doute dans les annales comme une date déterminante, en ce sens où les Algériens n'ont pas abdiqué devant les menées du pouvoir.
La formidable mobilisation citoyenne pacifique doit désormais donner à réfléchir à Gaïd Salah et ses têtes d'oeuf. Car il ne sert plus à rien de jouer sur la montre et la peur. Ni encore sur les cordes sensibles du patriotisme à deux dinars, usées jusqu'à la corde depuis Ben Bella.
En ce vendredi 24 mai plus que les autres fois, le vice-ministre de la Défense doit cesser de s'adresser aux Algériens à partir de casernes. La pratique politique et la démocratie ne s'exerce pas en tenue militaire. Mais dans les assemblées du peuple.
Le régime -si tant est il a encore les capacités - doit changer de logiciel et répondre aux réclamations du peuple algérien.
Demain est déjà une urgence. Il est encore temps ce soir de réécouter les millions de cris qui montent des rues algériennes. Des cris de liberté, de justice, d'amour du pays.




Auteur
Yacine K




URGENT
[h=1]Arrestation de nombreux manifestants à Alger[/h]

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[h=2]La police a procédé à de nombreuses arrestations ce vendredi matin à Alger.[/h]Nous avons appris que de nombreux manifestants (dont nous ignorons pour l'heure le nombre) ont été arrêtés par les services de sécurité déployé d'une manière sans précédent à Alger et ses alentours.
Certaines sources estiment que les autorités ont ciblé ces militants considérés comme étant des "meneurs". Un argument un peu court quand on connaît la volonté des hommes au pouvoir à lâcher du lest.
Difficile à savoir pour l'heure pourquoi ces manifestants pacifiques sont arrêtés ni dans quelle direction ils ont été emmenés.






- - - Mise à jour - - -

Djazair houra democratia /Algerie libre democratique

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le combat continue ...DJAZAIR HOURA DEMOCRATIA...ALGERIE LIBRE DEMOCRATIQUE



Samedi 25 mai 2019 - 08:31

DISSIDENCE CITOYENNE
[h=1]XIVe acte du vendredi 24 mai : la réponse du berger à la bergère[/h]

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Reportage photos de Zinedine Zebar.
[h=2]Les marcheurs algérois sont convaincus de bénéficier de la grâce de Dieu. Le voile nuageux qui se dresse dès la début de l’après-midi entre eux et le soleil qui scintille à plus de 24°C, ainsi que la fraîche brise marine du nord-est qui se faufile dans les rues d’Alger, sont les signes incontestables de l’aide que le tout puissant a bien voulu leur apporter afin d’alléger leur périple en ce jour de carême. Ils sont venus en masse par solidarité pour les leurs, maltraités par les forces de l’ordre, dès le commencement de la journée.[/h]En effet, le message du chef d’état-major dans lequel il exhorte les différents acteurs de revoir la manière d’organiser ces manifestations, semble avoir été mal perçu par les forces de l’ordre. Dès le matin, des marcheurs flânant dans les rues de la capitale, sont interpellés par les forces de police à la façon chilienne du temps de la junte militaire. Des escouades de policières sont déployées afin de procéder au contrôle de la gent féminine.
Les policiers détruisent les pancartes et confisquent les drapeaux. Les banderoles, habituellement disposés le long de la rue Didouche, sont retirés le matin. Les personnes n’habitant pas Alger sont sommées de quitter les lieux. Le tout relayé, en temps réel, sur les réseaux sociaux.
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La réaction des marcheurs ne se fait pas attendre : on les défie, on les trouve. Ils déboulent en masse de tous les côtés et expriment leur révolte. Empruntant le circuit habituel, ils se rassemblent pour la première fois, en milieu d’après-midi, au niveau de la Place des Martyrs, afin de palier au blocage du perron de la Grande Poste par les forces de l’ordre.
Des tribuns, parsemés çà et là, debout sur des échelles ou entourés de petits groupes, expriment leur rejet des élections et réclament l’application des articles 7 et 8 de la constitution : le pouvoir au peuple. Un schéma retraçant l’histoire du peuple d’Algérie est commenté par un jeune : il fait foule. Un gouvernement est proposé par un activiste. On y trouve Mokrane Ait Larbi au ministère de l’intérieur, Issad Rebrab à l’industrie, Slim Othmani à l’agriculture, Bouchachi au bien-être, Haddad Mounira à l’éducation, Karim Tabou à la défense, Yasmina Khadra à la culture et à l’environnement, suivi de secrétaires d’état ainsi que de conseillers comme Elias Zerhouni ou Djamila Bouhired.
Un groupe de jeunes chantent ça y est c’est bon oua chaab président (ça y est c’est bon et le peuple est président). Ils veulent un Etat civil et crient y en a marre des généraux oudjoumhouria machi caserna (une république pas une caserne) ou encore had echaab la yourid houkm el3asker min djadid (Ce peuple ne veut pas de nouveau un pouvoir militaire) et enfin houkouma madania machi 3askaria (un Etat civil et pas militaire).
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Ils refusent la présidentielle du 4 juillet et scandent : makach intikhabat makach el vote (il n’y aura pas d’élections, il n’y aura pas de vote ; makach intikhabat ya el3isabat (pas d’élections les gangs) ; le 4 juillet kain massira (le 4 juillet il y aura une marche)
Une altercation éclate entre un marcheur et une vague de jeunes, pas trop rasés, tenant une banderole avec la photo de Taleb Ibrahimi, une mention en arabe le désignant comme l’homme de la transition et le qualifiant d’ancien moudjahid. Le passant les interpelle en leur disant : vous êtes des menteurs, il n’a jamais été ancien moudjahid. Les jeunes s’énervent et le traitent d’ignorant. Il insiste et récidive. On s’excite. Les passants interviennent et calment les esprits.
[h=2]Gaïd Salah en prend pour son grade[/h]Les jeunes policiers de la brigade anti-émeute subissent les foudres de la foule. Ils paraissent embarrassés et gênés. Depuis les incidents qui se sont produits mardi entre eux et les étudiants, puis les interpellations ainsi que le harcèlement subi ce vendredi matin par les marcheurs, la tension monte. Les relations entre les manifestants et les policiers se détériorent de jour en jour. Ils sont traités de mercenaire à la solde du chef d’état-major : on crie ya shiatin Gaïd Salah (larbins de Gaïd Salah) ou encore dégage Ya ouled Elgaid Salah (dégagez fils de Gaid Salah). On leur rappelle leur condition en scandant : thabou el miziria policia(vous aimez la misère policiers) ; goulou lechwekekoum maranach habssine (dites à vos macs que nous ne nous arrêterons pas) ; polici wala hagar yalil3ar yalil3ar ( le policier est méprisant,quelle honte ! Quelle honte !)
Le chef d’état-major suscite de plus en plus de critiques. On répète les slogans habituels le concernant. On insiste en distinguant bien l’armée de son chef, en criant sans interruption : djeich chaab khawa khawa Gaid Salah m3a lkhawana (peuple, armée frères frères, Gaid Salah avec les traîtres) ; eldjeich dialna El Gaid khanna (l’armée est notre et Elgaid nous a trahi). On chante le long du parcours dez m3ahoum Gaïd Salah (va au diable Gaid Salah).
Les manifestants ont leur logique. Ils ressentent pour la première fois, depuis des décennies, qu’ils détiennent une foule d’atouts, que la force restera avec eux tant que les millions de marcheurs ne feront qu’un. C’est pour cette raison qu’ils n’encouragent pas l’émergence de leaders qui pourraient devenir à court terme une source de division de la protesta.
Dans la rue ils se concertent et se disent : si les militaires ont le malheur de tirer, ne serait-ce qu’une balle, ils passeront inévitablement sous les fourches caudines du Tribunal Pénal International (TPI). Leurs prédécesseurs de 1992, ont échappé de justesse à la justice internationale, mais en revanche, eux, ne s’en tireront pas.
A partir de là, la marge de manœuvre de l’état-major est limitée. Trainer 20 millions de manifestants en prison demeure assez complexe. Le pouvoir ne peut que reculer devant la détermination de tout un peuple. Les manifestants comprennent bien ces tenants et les aboutissants.
Le peuple manifestant est très clair et explicite quant à ses revendications, sans appel, dans le message qu’il lance à son armée : il rejette l’élection du 4 juillet, désire un changement pacifique, d’un pouvoir militaire vers un pouvoir civil, par l’organisation d’élections libres et propres, sans les personnes représentatives de l’ère Bouteflika ; c’est la réponse du berger à la bergère.





Auteur
Djalal Lara
 
le combat continue ...DJAZAIR HOURA DEMOCRATIA...ALGERIE LIBRE DEMOCRATIQUE

Dimanche 26 mai 2019 - 08:12
REGARD
La Kahina, fer de lance de la révolution du sourire




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Appeler les femmes le « sexe faible » est une diffamation, c’est l’injustice de l’homme envers la femme. Si la non-violence est la loi de l’humanité, l’avenir appartient aux femmes » Gandhi.

Dans les sociétés occidentales, la démocratie correspond à leur trajectoire historique, à leur philosophie politique, à leur élite intellectuelle qui place la femme au centre des préoccupations de l’homme. C’est une donnée endogène à la société européenne qui reflète sa propre histoire gréco-romaine et ses propres croyances religieuses. Une société qui « féminise» les hommes dans leurs émotions, leurs sentiments, leur psychologie et « masculinise » les femmes dans leurs façon de vivre, de s’habiller et de travailler.
Une société où l’éducation des filles et des garçons est indifférenciée. Des couples qui mettent au monde des enfants sans attachement familial centrés sur leurs propres désirs. Une société où l’argent remplace le phallus au lit, castre l’homme et avilit la femme Une société où l’homme perd sa virilité et la femme sa féminité. Une société où la femme investit l’espace public et l’homme se réfugie dans l’espace privé. Les femmes ont investi massivement le marché du travail où toutes les carrières professionnelles leurs sont ouvertes.
En Algérie, les hommes fuient l’effort physique, l’endurance morale, les métiers manuels et agricoles et se consacrent au commerce de l’alimentaire et du cosmétique.
Nous assistons à une « féminisation » rampante de la société. Une société où l’époux n’a plus d’autorité sur son épouse qui vaque librement à ses occupations abandonnant l’éducation de ses enfants les livrant aux démons de la rue. Une société où la femme fatiguée par un rythme infernal qu’elle s’impose, s’épuise très vite, vieillit mal et meurt prématurément. Une société où les liens de filiation sont rompus ; le frère ne demande plus après son frère et les parents ne cherchent plus après leurs enfants. Des enfants roi qui se transforment en adultes tyran. Est-ce l’individualisme que l’on recherche c'est-à-dire une société dans laquelle nos enfants ne seront plus solidaires de leurs familles mais agissent comme bon leur semble comme s’ils étaient tombés du ciel c'est-à-dire des enfants « x ». Des individus asexués sans identité, sans racine,, sans ancêtre, sans traditions, sans milieu, sans foi ni loi qui n’obéissent qu’à la force du grand nombre.
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En investissant massivement le marché du travail, les femmes se sont coupées de leurs enfants pour en faire plus tard des adultes asexués. C’est cela la société démocratique qui nous envoûte, nous absorbe, nous ensorcelle. Nous adoptons sans état d’âme le mode de vie et de pensée occidental. Nous tournons le dos à nos racines, à notre histoire, à nos traditions, à notre religion.
Nous finirons par rester seul face à soi-même, sans lien de filiation, sans honneur, sans dignité dans un dénuement total et un égarement manifeste. Tout cela pour dire que la femme est à la démocratie ce que l’homme est pour la dictature. Sur un autre registre, l’islam habille les femmes en les entourant de mystères alimentant les fantasmes des hommes. Et l’Occident dénude les femmes et les expose en vitrine au regard impudique des hommes. Que nous enseigne les démocrates occidentaux : « Faîtes ce qu’on vous dit, et ne faites pas ce qu’on fait ».
La laïcité n’est pas un cache sexe et le voile n’est pas une ceinture de virginité. « Couvrez moi ce sein que je ne saurais voir » disait Molière. Une femme sans foulard est comme une maison sans rideaux, elle est soit à vendre, soit à louer. Que les uns et les autres nous dévoilent leur part d’ombre et leur part de lumière. Entre la rigueur islamique et les libertés laïques, le monde arabe se recherche.
En islam, être marié revêt une part importante de la religion musulmane. Le seul cadre pour l’activité sexuelle, c’est le mariage. Le mariage est devenu tellement cher que les prétendants au mariage attendent jusqu’à trente ans sinon plus pour se marier et à condition de disposer d’un logement et d’un travail ou d’un commerce. Le taux de chômage en Algérie est parmi les plus élevés dans le monde arabe et touche particulièrement la jeunesse. Les deux tiers de la population ont moins de trente ans. Le chômage touche plus de 30 % de la population en âge de travailler. Ce taux résulte de l’absence de stratégie saine de développement et d’une opacité dans la gestion des ressources financières du pays sans oublier un système éducatif inadapté où des diplômés de l’université sont sans emplois. Il s’agit d’un chômage de longue durée qui contribue à la dévalorisation de l’enseignement. Les compétences enseignées ne correspondent pas souvent aux besoins du marché. La politique d’infantilisation a féminisée la société. De l’enfant roi on est passé l’adulte tyran. Quand l’enfant est roi, ce sont les femmes qui exercent la régence. Devenu adulte, il cherche à se substituer à l’autorité de l’Etat. Les rapports parents-enfants sont de l’ordre de la séduction qui est le contraire de l’éducation. La télévision s’est substituée à la famille.
Le père n’est plus capable d’aider ses enfants à rompre le lien fusionnel avec leur mère. Une famille patriarcale où les relations parents-enfants se superposent entre le chef de l’Etat et la société. Le couple n’est plus un espace d’intimité mais une préoccupation de groupe. Il est clair que favoriser l’abstinence et la frustration est le meilleur moyen de conduire l’individu à enfreindre les règles avec toutes les conséquences qui en découlent. La répression sexuelle est la marque de fabrique de toute dictature qu’elle soit privée ou publique.
Si la dictature arabe se voile la face et se cache sous un hidjab, la démocratie occidentale se dénude en se déhanchant et s’offre en spectacle alimentant les fantasmes des uns et frustrations des autres. Le meilleur moyen de garder le pouvoir sur la famille c’est d’empêcher ses enfants d’avoir des relations conjugales. Et pour le chef d’Etat, d’empêcher ses sujets de s’émanciper, de s’opposer à lui, de disposer d’une pensée critique et d’une liberté de mouvement. La sexualité imbibée de religiosité est un outil de contrôle puissant de la dictature. Le patriarcat vit ses dernières heures de gloire. Cette frustration sociale et sexuelle des jeunes donne un sentiment de mépris et d’humiliation. La question de la sexualité est un enjeu majeur pour l’émancipation individuelle et collective. La misère psychique et sexuelle des jeunes entretient les régimes politiques en place.




Auteur
Dr Abdelkader Boumezrag

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Samedi 25 mai 2019 - 22:02
HOMMAGE : 26 ans DEJA
Tahar Djaout : l'amitié et la passion de la poésie


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Tahar Djaout et Kamel Bencheikh.
Il y a plus d’un quart de siècle – très exactement le 26 mai 1993 – que le poète Tahar Djaout a été arraché à notre amitié et à l’Algérie, son pays pour lequel il se battait vaillamment.

Ceux qui l’ont approché espéraient qu’il durerait longtemps mais les êtres comme lui ont des ennemis tant parmi les forces du pouvoir et celles, bien évidemment, des islamistes. Il a été arraché à sa famille et à notre amitié pour s’avancer, seul désormais, à la rencontre de la gloire, porteur de ses poèmes comme de ses présages. L’absence ôte de la lumière. Dans l’air décimé des fins de jour, le cœur et l’oreille sont toujours alertés quand ils croient entendre son pas sur le trottoir ou reconnaître sa silhouette dans la foule.
C’est le privilège d’avoir appartenu à une génération précise qui m’a permis de fréquenter Hamid Tibouchi, Arezki Metref, Rachid Bey, Hamid Skif, Youssef Sebti, Chakib Hammada et donc Tahar Djaout. Ceux qui ne l’auront pas connu attribueront les louanges que je lui porte au prestige que l’amitié porte à une vie brisée, mais qu’ils écoutent d’entre les pages de ses recueils une voix de poète qui compte parmi les plus belles.
Tahar Djaout qui ne fut ni Kateb Yacine ni Jean Sénac les vaut bien. C’est une évidence pour moi – ses poèmes ont été arrachés à la même éphéméride de la colère et de l’amour. Tahar a porté dans son cœur et dans sa chair les mêmes morsures de la bête insoumise de la nuit.
Son œuvre est là, autonome et se suffit à elle-même. A d’autres, plus tard, d’inventorier ses richesses, sa poésie et ses penchants politiques, son vocabulaire de force et de mouvement. A d’autres de trouver la place qu’il occupe désormais dans le renouvellement d’une sensibilité, de suivre sa quête dans son passage de la nuit au jour, sa conquête du monde pour l’humaniser, à partir d’une expérience quotidienne, à partir de sa tragique fin transfigurée.
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Tahar Djaout et Kamel Bencheikh
Ce qui m’importe ici, c’est son amitié, c’est son visage, sa façon d’avoir traversé la vie et d’avoir fait face. Il naquit le 11 janvier 1953 et non 1954 comme il l’a fait croire comme pour laisser derrière lui un dernier pied de nez à ses biographes. Il passa la majeure partie de son enfance à Oulkhou sur les hauteurs d’Azeffoun avant de partir sur Alger avec sa famille où il a habité près de Bab Jdid dans la célèbre Casbah.
Les aubes navrantes, pour les avoir vécues en sa compagnie, à Alger ou à Paris, je les connais et je les ai payées.
Quelque temps plus tard, ce sont les ombres inassouvies de nos amis Youssef Sebti et Matoub Lounes qui l’ont rejoint. Elles portaient les mêmes couleurs de pureté et de fureur. On ne peut cependant les confondre bien qu’elles hantaient les mêmes lieux et les mêmes flammes. Marqués du signe de la Dignité, ce sont des êtres pareils qui assurent la continuité de la poésie de combat.
Il s’agit bien ici d’un homme qui vécut en poésie, d’un homme qui, dans sa chair, ses actes et ses paroles répondait dans les actes et les paroles de tous. Une fois de plus, on ne saurait dissocier les mots d’ordre d’Arthur Rimbaud et de Karl Marx : «Changer la vie et transformer le monde.»
«Le monde meilleur, c’est sur terre qu’il existe. Pas de résignation, même dans la douleur. La vie, les autres sont là… » et « On peut faire un poème avec un cri en l’harmonisant avec le comportement des autres. Seule la collaboration avec les hommes le permet. La poésie, c’est sortir de soi pour y faire entrer les autres. » (Lettres à Kamel Bencheikh.)
J’ai connu Tahar Djaout à 18 ans lors des récitals de poésie de la salle El Mouggar. Il était magnifique, timide, gai, souriant, mais celui qui devait rester mon ami jusqu’à aujourd’hui fut assassiné par des salauds sectaires qui en voulaient à la grandeur de l’Algérie. Serait-ce un crime dans ce pays que d’être un immense intellectuel comme il l’a été ? Il avait tous les dons et possédait un savoir remarquable. Il était triste, joyeux, rigolait comme pas un, s’étouffait en voulant fumer une cigarette, se lissait ses moustaches, il était grave et léger en même temps. Il était désarmé. Il était désarmant. Fidèle, il était l’AMI. Il portait au cœur la blessure qui ne se referme jamais et une colère sourde contre les fossoyeurs de l’espoir.
Par quelle ironie du sort, sa mort l’a-t-elle catapultée dans la gloire. Il avait 40 ans, celui qui m’a écrit : « La douceur est l’apanage de la vie, non de la mort. La mort est froide et laide. Il n’y a que les monstres pour flatter la mort et c’est à nous de corriger cela. »
Tahar Djaout vécut en homme libre. Aussi quelle colère nous anime d’avoir gâché tant de beauté et d’énergie. Quelle épitaphe pour celui qui fut le grand poète d’une sensibilité sans cesse affinée. Sa gloire est d’avoir préparé pour les autres la vie qui lui fut refusée.
Tahar, même mort, est toujours vivant dans nos cœurs puisqu’il est entré dans la lumière.




Auteur
Kamel Bencheikh
 
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